Carmel

Témoignage de Soeur St Vincent de Paul

Dès son entrée, Thérèse s'accroche avec St Vincent de Paul. La veille converse de 32 ans son aînée la chagrine et Thérèse s'en plaint à Sr Agnès de Jésus : « Ce matin j'ai eu de la peine chez ma Sœur Saint-Vincent de Paul, je me suis en allée le cœur bien gros. » LT 76 

Un incident montre bien la difficulté de relation qui existait entre les deux carmélites, à l'occasion du décès de la fondatrice du Carmel, Mère Geneviève, le 5 décembre 1891. Les familles des sœurs, les amis, les ouvriers avaient envoyé de nombreux bouquets de fleurs que Thérèse disposait de son mieux auprès du cercueil. Sœur Saint Vincent de Paul qui l'observait s'écria soudain : «Vous savez bien mettre au premier rang les couronnes envoyées par votre famille et vous mettez en arrière les bouquets des pauvres. » Thérèse répond : «Je vous remercie, ma sœur, vous avez raison, je vais mettre en avant la croix de mousse envoyée par les ouvriers, c'est là qu'elle va bien faire, je n'y pensais pas.» Sœur St Vincent de Paul avoua plus tard que c'est à partir de ce jour qu'elle regarda Thérèse comme une sainte. Rapporté par Mère Agnès dans son témoignage au PO.

Mais au fil des jours, son opinion varie. Fin juillet 1897, Thérèse fut prise d'un dégoût insurmontable pour la nourriture. Sr St Vincent de Paul vint un jour lui présenter une tasse de jus de viande que la malade refusa. St Vincent de Paul rentra à la cuisine malédifiée en affirmant: « Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus non seulement n'est pas une sainte mais elle n'est même pas une bonne religieuse. » (même source).

L'opinion de Sœur St Vincent de Paul va changer définitivement le jour de la mort de Thérèse, lorsqu'elle lui demanda la guérison de l'anémie cérébrale qui l'affligeait depuis longtemps. Appuyant sa tête sur les pieds de Thérèse, elle lui demanda pardon de ses offenses et dit avoir obtenu dès lors sa complète guérison. Voir témoignage de Sr Marthe au PO.

Elle lui exprime ensuite sa dévotion en ramassant les rebuts de photographies représentant Thérèse, s'empres­sant de les garder comme souvenirs. Elle dira à Sœur Geneviève (Céline) en 1898 : « Vous pouvez bien vous flatter et être bien glorieuse d'avoir été la sœur d'une sainte. »