Souvenir du 8 septembre 1890 Elle a sonné l'heure si désiréeQui de Jésus, de l'immortel Agneau,Vous rend enfin l'Épouse bien-aimée,Sous le regard de la Vierge au berceau !...Le Ciel joyeux tressaille d'allégresseEn vous voyant à vos dix-sept printemps,Donner en fleur, à Dieu, votre jeunesse,Si préservée du souffle des autans ! Tendre bouton, Jésus, dès votre aurore,Vous a béni, cultivé dans son Cœur,Mais aujourd'hui, il voit enfin s'écloreSa bien-aimée, sa délicate fleur !Et ce matin, entr'ouvrant son calice,Il l'a baignée de la rosée du Ciel,En la voyant s'offrir en sacrifice,Si tendre encor, près de Lui, sur l'Autel ! Vierge à jamais, belle est votre auréole,Ah ! conservez le parfum, la fraîcheur,De votre blanche et céleste corolle,Cher petit Lys de l'Enfant Rédempteur !Ne laissez pas, petite fleur chérie,Sa pureté jamais se défraîchir.Souvenez-vous qu'en devenant hostie,Dans le Carmel, vous ne devez flétrir. Jésus est plus que votre petit Frère,Il est surtout votre céleste Époux !Donnez-lui mieux que la fleur éphémère,Ah ! donnez tout à ce Dieu si jaloux !Restez toujours son humble favorite,Son Lys aimé, le Lys de son amour !Embaumez-Le, fervente Carmélite,De vos vertus, à chaque instant du jour. Au doux berceau de la Vierge Marie,Votre couronne, ah ! déposez ce soir !Quand finira l'exil de cette vie,Sur votre front, on viendra la revoir !Avec amour, la Vierge dans ses langesVeut la garder avec un soin jaloux !En attendant, petite Sœur des Anges,Que vous soyez couronnée par l'Époux ! À MÈRE MARIE DE GONZAGUE Votre parole, ô Mère bien-aimée,A fait couler de doux pleurs ce matin ;Quand vous avez uni la fiancéeToute joyeuse, à son Époux divin.À vous aussi appartient sa tendresse,Et sa fraîcheur, et ses dix-sept printemps.Son bras sera votre appui de vieillesse,Son jeune cœur la joie de vos vieux ans !... Souvenir de la pauvre Maîtresse à son bien-aimé petit Benjamin. Sr Marie des Anges du S.C. [Sacré-Cœur] r.c.i [religieuse carmélite indigne]