Ma Révérende et très Honorée Mère, Paix et très humble salut en Notre-Seigneur, qui vient d'enlever à notre affection notre bien-aimée Soeur JEANNE-THÉRÈSE-MARIE des SÉRAPHINS, du Saint Nom de Marie et de Saint Thadée, âgée de 39 ans et 1 mois et, de religion, 12 ans, 7 mois et 15 jours, professe du choeur de notre Communauté. Son humilité lui ayant fait désirer n'avoir de Circulaire que pour réclamer les suffrages de notre saint Ordre, nous ne pouvons cependant passer sous silence la résignation avec laquelle elle a accepté de la main de Dieu une longue maladie, elle nous disait encore, quelques heures avant de mourir, qu'elle ne nous enviait pas notre santé et qu'elle se trouvait très heureuse dans cet état de souffrances. Nous regardons comme une récompense de sa grande dévotion à la sainte Eucharistie la consolation qu'elle a eue de pouvoir recevoir, trois heures avant sa mort, le saint viatique, qui lui fut renouvelé par M. notre digne Aumônier. Sa mort a été très calme; cependant, comme il faut être si pur pour paraître devant Dieu, nous vous prions de vouloir bien avoir la bonté, ma Révérende Mère, de lui faire rendre au plus tôt les suffrages de notre saint Ordre ; par grâce, une communion de votre fervente Communauté, une journée de bonnes oeuvres, l'indulgence des six Pater, du Via Crucis et quelques invocations à la Très Sainte Vierge, notre Père saint Joseph et saint Michel, objets de sa tendre dévotion ; elle vous en sera très reconnaissante, ainsi que nous qui avons la grâce de nous dire, en union de vos saintes prières, dans le divin Coeur de Jésus, avec le plus profond respect, Ma Révérende et très Honorée Mère, Votre très humble servante et Soeur, SŒUR MARIE DU SACRÉ-CŒUR. R. C. I. De notre Monastère de Sainte-Magdeleine au pied de la Croix, sous la protection de notre sainte Mère Thérèse des Carmélites de Marseille, près du boulevard Guigou, le 6 juillet 1896. Marseille. — Imprimerie Marseillaise, rue Sainte, 39.
