Carmel

30 mai 1895 – Luçon

 

MA RÉVÉRENDE MÈRE,     

paix et TRÈS humble salut en Notre-Seigneur.

Le jour du Vendredi saint, il a plu à notre Divin Sauveur d'affliger profondément nos coeurs, en se choisissant parmi nous une victime pour l'associer largement à sa douloureuse agonie.

Après de longues heures de souffrances, notre chère soeur Anne-Marie de Jésus rendait le dernier soupir, entre trois et quatre heures, à l'âge de 68 ans, 10 mois et 16 jours, dont 46 ans, 1 mois et 5 jours passés dans la sainte religion.

Le Seigneur, qui avait des vues miséricordieuses sur la chère Soeur dont nous voulons vous entretenir, plaça près de son berceau une Mère éminemment chrétienne, capable de donner à son enfant une heureuse impulsion vers Dieu, et de diriger ses pas dans les sentiers de la vertu.

La petite Caroline n'avait que quatre ans, lorsqu'une circonstance providentielle vint se­conder Tes efforts maternels, et favoriser l'élan Ile Son coeur vers les régions surnaturelles : un pieux artiste, ami de la famille, travaillant à reproduire sur la toile la Présentation de Marie au Temple, la prit pour type de l'angélique Enfant qu'il peignait. Pendant que cette inno­cente créature posait sous ses yeux, il se sentit inspiré de l'offrir à Dieu et de la mettre, d'une manière spéciale, sous la protection de la très sainte Vierge. Sa fervente prière ne monta pas en vain vers le ciel ; notre petite fille, malgré son jeune âge, éprouva des impressions de grâce qui ne se sont jamais effacées de sa mémoire, et qui ont exercé une influence salutaire sur toute sa vie.

L'enfance de notre chère Soeur s'écoula paisiblement au foyer paternel, où elle ne goûta jamais que des joies pures et saintes, sous l'oeil vigilant de ses pieux parents. Mais les grandes âmes ne se forment et la vertu ne se perfectionne qu'à l'école de l'adversité, et le bon Dieu al­lait ménager l'épreuve à cette respectable famille. La perte de son digne chef et des revers de fortune, en brisant les coeurs, imposèrent à tous de pénibles et nombreux sacrifices, qui fu­rent vaillamment supportés.

Madame D. se vit obligée de mettre à profit l'instruction soignée qu'elle avait fait donner à ses trois jeunes filles. Encouragée par Monseigneur Lemé, Evêque de Saint-Brieuc, elle fonda dans cette ville un pensionnat qui devint bientôt florissant, et fit un bien réel à la jeunesse de la contrée.

Dieu, cependant, voulait autre chose de ces âmes d'élite : il les appela bientôt à une vie plus parfaite, à l'état religieux. Notre chère Soeur entendit l'une des premières la douce invitation ; la première aussi, elle en fit l'ouverture à sa bonne Mère et à ses deux Soeurs. Quelle ne fut pas sa joyeuse surprise, en trouvant en elles les mêmes aspirations, le même désir de se don­ner tout à Dieu, loin du monde et de ses sollicitudes.

Monseigneur l'Evêque de Saint-Brieuc, qui avait voulu diriger lui-même tous les membres de la famille, mit d'abord des oppositions à leurs projets ; il regrettait de voir leur établisse­ment passer en d'autres mains, et il voulait éprouver la solidité de leur vocation. Pour engager ses pieuses Institutrices à continuer l'oeuvre si bien commencée, il leur permit d'avoir une cha­pelle dans leur maison, et même d'y conserver le Très Saint Sacrement.

Malgré tout le bonheur que cette insigne faveur causa à notre jeune aspirante, son âme ardente ne pouvait accepter, sans réclamations, les délais apportés à ses fervents désirs. Le prudent Directeur céda enfin aux instances de sa pénitente, et lui permit de suivre l'attrait qui la poussait vers le Carmel.

Dès que la généreuse Mère connut la décision du représentant de Dieu, elle s'empressa de coopérer de tout son pouvoir à l'exécution de la volonté divine ; car, pour cette âme vaillante, la connaître et l'accomplir était une même chose. Elle conduisit donc immédiatement sa fille au Mans, pensant lui trouver une place au Carmel. Nos Mères, dont le personnel était en ce moment au complet, ne purent les satisfaire ; mais elles leur indiquèrent notre fondation Luçonnaise qui attendait vainement des sujets depuis longtemps, et où l'on priait alors Saint Joseph afin d'en obtenir.

Nos voyageuses, de retour à Saint-Brieuc, firent connaître à leur digne Prélat l'insuccès de leur première démarche, et le Carmel qui leur avait été indiqué. Sa Grandeur voulut écrire elle-même à Monseigneur Baillés, heureux de présenter sa diocésaine à son saint ami.

La Postulante ne fut pas acceptée avec moins de joie par notre vénéré Fondateur, si dési­reux de voir augmenter son petit bercail du Carmel. Peu après, Madame D., ne voulant pas retenir plus longtemps près d'elle celle que le bon Dieu lui demandait, conduisit sa fille à nos bonnes Mères, qui l'accueillirent avec d'autant plus de satisfaction, que cette première Pos­tulante pour le choeur était vivement désirée, et qu'elles fondaient sur elle de douces espé­rances.

Quelques mois plus tard, la Soeur aînée suivait les traces de la cadette et entrait dans la Con­grégation du Saint-Esprit, où elle occupa, Ta charge (le Supérieure pendant de longues années. Enfin, l'heureuse Mère, après avoir offert ces deux holocaustes au Seigneur, eut elle-même le bonheur, avec sa plus jeune enfant, d'être admise à la Visitation du Mans, où elle termina saintement une vie toute remplie des plus généreux sacrifices.

Dès son entrée en religion, notre chère Soeur Marie de Jésus se montra, ardente dans la pé­nitence et fervente dans la prière. Les dignes Mères qui dirigèrent ses premiers pas dans la vie religieuse, n'eurent que la peine de modérer son zèle excessif pour la mortification et les macérations. Ce premier élan ne sera pas un simple feu de jeunesse, fruit du tempérament; comme la charité envers Dieu et le prochain en était le principe, elle conservera, jusqu'à la fin de sa carrière, la même ardeur pour les expiations et la souffrance.

A cet attrait pour la pénitence, notre jeune Postulante joignait une tendre piété : l'oraison faisait ses délices ; elle y goûtait suavement le don de Dieu ; souvent, pendant ce saint exer­cice, elle répandait d'abondantes et douces larmes, en contemplant l'amour infini de Dieu pour ses créatures. L'office divin et tous les exercices de la sainte religion la trouvaient aussi sensiblement touchée de la grâce. Enfin, elle n'avait qu'un seul désir : fixer à jamais son sé­jour dans la maison bénie, où elle trouvait la paix et le bonheur.

Nos chères Mères, après avoir constaté de si bonnes dispositions dans leur Postulante, l'ad­mirent à la prise d'habit et à la profession. Ce fat dans la joie de son âme, que la fervente Novice prononça ses saints voeux. Elle se donna à Dieu sans aucune réserve; heureuse de s'immoler tout entière pour sa gloire et le salut des âmes, et de se dévouer pour sa chère Communauté.

Naturellement active, notre nouvelle Professe rendit bien des services à nos anciennes Mères, encore au début laborieux de leur fondation ; aussi lui confia-t-on plus tard, pendant plusieurs années, l'emploi de Dépositaire.

Elle se signala dans cet office par sa grande charité et son dévouement. Elle aimait à secourir de pauvres familles dans la détresse, et elle plaidait si éloquemment leur cause près de sa Mère Prieure, qu'elle obtenait facilement de suivre son élan généreux. Souvent même, elle adressait des requêtes à ses excellents Parents en faveur de ses protégés, et bien souvent aussi, elle ex­périmentait la bonté de leurs coeurs. Ils savaient si bien comprendre le sien ! Avec quelle re­connaissance ne recevait-elle pas leurs libéralités, qui se sont étendues largement sur notre Communauté. Oh ! alors, quelles ferventes prières ne faisait-elle pas monter au ciel pour ses chers bienfaiteurs, appelant sur eux ses meilleures bénédictions. Bien des fois, ils ont res­senti les heureux effets des ardentes supplications de leur chère Carmélite qu'ils pleurent avec nous.    

Quoique le Seigneur eût pour agréable les actes de charité et le dévouement de la bonne Dépositaire, ce n'était cependant pas dans ces fonctions de la vie un peu active, qu'il voulait la sanctifier. Il fallait à sa nature un milieu plus tranquille et plus retiré des choses d'ici-bas. La divine Providence, qui veille avec tant d'amour sur nos âmes, y pourvut par des infirmités précoces, lesquelles forcèrent les Supérieurs à la décharger de tout emploi extérieur.

Nous devons néanmoins reconnaître, ma Révérende Mère, que l'état maladif de notre bonne Soeur eut pour cause les austérités excessives auxquelles elle s'était livrée sans mesure. Les veilles prolongées, les prostrations nocturnes, le repos sur le plancher de sa cellule, les haires, les ceintures de fer etc. : rien n'avait été ménagé. Aussi notre pauvre Soeur fut-elle, après quel­ques années, atteinte de douleurs rhumatismales qui la crucifièrent le reste de sa vie, et l'obli­gèrent à vivre complètement retirée dans sa cellule.

Comment cette chère âme a-t-elle pu ruiner ainsi son robuste tempérament ? A-t-elle dépassé les limites de la prudence, en insistant trop pour suivre son attrait ? Est-ce par une permission du bon Dieu que les guides de sa conscience ont cru devoir l'y autoriser ? Je ne voudrais pas me permettre de répondre à cette question, et m'ériger en juge de sa conduite. Tout ce que je puis dire, c'est que notre chère défunte désirait ardemment procurer la gloire de Dieu et sauver les âmes. C'est dans ce but qu'elle a recherché la souffrance, et qu'elle s'est bien souvent offerte comme victime à la Justice divine. Nous trouvons, dans ses notes, la formule de cette offrande, et nous la transcrivons ici :

Pour obéir à la voix de la grâce, dans l'état d'abandon et de victime auquel Jésus mon céleste Époux et Sauveur a daigné m'appeler, quoique bien indigne ; suivant les intentions spéciales du triomphe de la Sainte Église ; de la liberté victorieuse du Saint-Siège ; du salut de la France; de la sanctification du Sacerdoce; du règne de Jésus-Christ dans les âmes; du zèle apostolique de Monseigneur notre Evêque. Je, soeur Marie de Jésus, dans l'union des tourments de la passion et de la mort douloureuse de mon Divin Sauveur, forme la promesse, à renouveler chaque jour, d'accepter toutes les souffrances intérieures et extérieures qu'il plaira à Dieu de m'envoyer. Je donne entière adhésion de ma volonté aux divins vouloirs du Seigneur, qui s'accompliront en moi de moment en moment, suivant la mesure de lumière et d'amour dont Notre-Seigneur daignera me rendre capable.

Depuis cette offrande, datée de 1889, notre chère Soeur, malgré la diminution progressive de ses forces, se livra de plus en plus à la pénitence. Elle était tellement amaigrie, qu'elle res­semblait à un squelette ; et néanmoins, elle jeûnait encore au pain et à l'eau pendant le Carême et l'Avent. Pour obtenir la conversion d'un membre de sa famille, elle se priva complètement de fruits pendant une année entière. Afin de convertir un pauvre pécheur qu'on lui avait re­commandé, elle prit la résolution de ne plus manger de beurre, quoiqu'elle l'aimât beaucoup, pendant tout le reste de sa vie. Trois fois par jour, elle se donnait de longues disciplines ; elle faisait souvent son chemin de la Croix et récitait son chapelet les bras en croix : c'est ainsi qu'elle passait ses jours dans la paix et l'immolation.

Cette bien-aimée Soeur, qui se traitait si rigoureusement, avait compris et pratiquait la ma­xime de Saint Benoît-Joseph Labre : son coeur, tout de fer pour elle-même, était tout de feu pour Dieu ; tout de chair pour le prochain. Elle compatissait avec une tendre charité aux souf­frances de ses Soeurs, prenant une large part à leurs chagrins de famille. Les étrangers eux- mêmes, qu'on lui recommandait, devenaient l'objet de sa sollicitude aux pieds du Seigneur. Depuis quelque temps, malgré ses vives douleurs, elle tenait à remplacer pour les balayages et les petits offices, de semaine, toutes celles de nos Soeurs qui ne pouvaient les remplir elles- mêmes : c'est ainsi qu'elle préludait aux dernières purifications qui ne devaient pas tarder.

Le zèle charitable de ma soeur Marie de Jésus se déployait surtout en faveur du clergé. La plupart des mortifications qu'elle s'imposait et des prières ardentes qu'elle adressait au ciel avaient pour but d'obtenir des grâces de lumière et de sanctification pour tous les Prêtres et spécialement pour ceux du diocèse de Luçon. Chaque année, elle aimait à passer dans une so­litude plus profonde les quinze jours choisis pour les retraites ecclésiastiques, afin de travailler plus efficacement à son oeuvre de prédilection.

Les Elèves du Sanctuaire trouvaient aussi en cette chère Soeur une avocate zélée et dévouée. Non seulement elle leur accordait le secours de ses prières; mate elle leur procurait encore des ressources pour leurs études. Que de fois n'a-t-elle pas tendu la main à sa famille à leur in­tention. Plusieurs Séminaristes de la Vendée, protégés par ses pieuses. Cousines, bénissent les coeurs généreux qui leur facilitent ainsi les moyens de suivre leur sainte vocation.

Au mois de juillet dernier, notre, bonne Soeur fit encore sa grande retraite en même temps que les Prêtres du diocèse, avec une recrudescence de ferveur et désir de se purifier de plus en plus de ses imperfections, afin d'aller au Ciel sans passer par le Purgatoire. Depuis lors, cette pensée ne la, quitta guère et lui, fut un stimulant pour supporter, avec énergie, les défail­lances de sa pauvre santé, déjà bien ébranlée. Nous trouvons, dans ses résolutions de retraite, les notes suivantes qui vous feront mieux pénétrer ses sentiments intimes : Mort à moi-même et à tout le créé. Pénitence, silence, obéissance... Patience, paix, contentement du coeur vis-à-vis. de tout crucifiement intérieur et extérieur, en union de la sainte Passion et des abaissements, de Notre-Seigneur Jésus-Christ... Confusion de mes ingratitudes et de mes innombrables, infidélités envers l'Esprit, de grâce, et ses sanctifiantes inspirations... Rien d'oisif; retour incessant à l'union d'amour avec Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit... Conjurer Notre-Seigneur de punir sur moi le péché, et de me faire souffrir peines et épreuves, selon son bon plaisir, pour les besoins de la sainte Église et le salut des âmes, la satisfaction pleine et entière, quant à la coulpe et à la peine, de mes propres dettes ; afin d'aller sans délai, bénir, adorer, aimer, glorifier Dieu dans la bienheureuse éternité. 

Quand vint le temps de l'Avent, notre courageuse Soeur voulut encore continuer son jeûne rigoureux, assurant que Dieu le lui demandait, et qu'elle trouvait de nouvelles forces dans l'ac­complissement de sa Volonté sainte. Dans les fêtes de Noël, un fort rhume vint augmenter ses souffrances habituelles ; bientôt son estomac refusa presque toute nourriture ; la toux lui fit passer des nuits sans sommeil ; enfin,ses forces défaillirent complètement, et l'obligèrent à garder le lit une grande partie du jour. Elle se levait cependant chaque matin pour la sainte Messe, qu'elle entendit à peu près jusqu'à la fin de sa vie, se tenant constamment à genoux.

Dans la dernière semaine de mars, l'état de notre chère malade s'aggravant de jour en jour, nous la fîmes transporter à l'infirmerie. Dès le vendredi suivant, fête de Notre-Dame des Sept-Douleurs, le Médecin jugea qu'on pouvait la faire administrer, quoique le danger ne fût pas imminent. Cette nouvelle la réjouit beaucoup ; car elle soupirait après la mort, et l'en­trevoir lui était une douce consolation. Elle reçut aussi le Saint Viatique et demanda pardon à la Communauté, en des termes très humbles, de tous les sujets de peine et mauvais ex­emples qu'elle avait pu donner.

Depuis cette pieuse cérémonie, les souffrances de ma soeur Marie de Jésus ne firent qu'aug­menter d'intensité, mais elle les endurait avec une grande patience; désirant même souffrir encore davantage, pour achever ici-bas la purification de son âme. Elle souhaitait aussi ardemment mourir le samedi, afin de jouir du privilège de la Bulle Sabbatine, et de termi­ner sa vie sous la protection de la très sainte Vierge qui, dès son jeune âge, lui avait accordé ses maternelles faveurs. Elle demandait cette grâce avec une grande confiance, et nous espérons nous-même qu'elle aura été exaucée; car elle a rendu le dernier soupir le vendredi soir, après les premières Vêpres du samedi.

Jusqu'à la veille de sa mort, notre chère patiente n'avait éprouvé que des souffrances phy­siques ; elle paraissait même appeler de ses voeux un état plus crucifiant. Le Jeudi saint elle nous dit : Je dois paraître abjecte aux yeux de tout le monde et à mes propres yeux; c'est tout ce que je mérite... mes souffrances ne me suffisent plus.

Le grand jour arriva enfin ; jour de miséricorde et de justice, de douleur et d'amour. Il fut tout cela, dans un suprême degré, pour notre pauvre agonisante. Toute sa vie, elle n'avait guère connu que les consolations et les douceurs de l'amour : le temps était arrivé d'en expéri­menter les purifiantes et toujours miséricordieuses épreuves.

Souvent, nous saisissions sur ses lèvres mourantes ce cri entrecoupé de l'angoisse : Je porte les rigueurs de la Justice divine... la Justice divine. la Justice divine !...O Jésus ! ve­nez, venez vite; je n'en puis plus... J'accepte les tourments intérieurs... L'incertitude... l'incertitude... Puis levant ses mains glacées et tremblantes et les regardant elle dit : Je n'ai pas assez de mérites; il faut en acquérir.

De deux à trois heures, la lutte fut terrible ; c'était bien le Deus, Deus meus, ut quid deriliquisti me? les prières seules, souvent renouvelées près d'elle, lui procuraient un peu de calme. nous lui apportâmes la sainte relique de la vraie croix qu'elle baisa avec amour, ayant encore toute sa connaissance. selon, toute apparence, elle remit alors, avec confiance, son âme entre les mains de son père céleste ; car désormais, notre chère mourante ne mani­festa plus aucune terreur ; elle s'éteignit si doucement,qu'on put à peine saisir son dernier soupir. nous espérons que notre bien-aimée soeur, si pleine de confiance dans la miséricorde divine, si miséricordieuse elle-même envers les autres, si désireuse de procurer la gloire de Dieu, aura reçu un favorable accueil du souverain Juge ; mais cependant, comme les jugements du Seigneur sont impénétrables, nous vous prions de bien vouloir ajouter aux suffrages déjà demandés, une Communion de votre sainte Communauté, une journée de bonnes oeuvres, l'In­dulgence du Chemin de la Croix et des six Pater, et de tout ce que votre charité vous sug­gérera. Elle vous en sera très reconnaissante, ainsi que nous, qui avons la grâce de nous dire, avec un affectueux respect,

Ma révérende et très honoré Mère,
Votre bien humble soeur et servante en Notre-Seigneur,
Sr MARIE DE LA TRINITÉ. R. C. I. P.
De notre Monastère de Jésus Médiateur, de l'Immaculée Conception et de notre Père Saint Joseph, des Carmélites de Luçon, ce 30 mai 1895.
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