Carmel

25 novembre 1895 – Draguignan

 

Ma Révérende et Très Honorée Mère,

Très humble et respectueux salut en Notre Seigneur, qui nous a demandé un bien douloureux sacrifice en rappe­lant à Lui notre très chère et bien-aimée Soeur Hélène-Joseph-Yves-Thérèse de St Augustin-Aimée de Jésus, âgée de vingt-deux ans, dix mois, et de religion, quatre ans, onze mois. En peu de temps, ma Soeur Aimée de Jésus a rempli une longue carrière et nous pouvons lui appliquer ce que notre Sainte Mère assurait d'une de ses Filles : « Que Dieu lui avait montré sa place dans le Ciel, et qu'en cinq années de Religion cette Soeur avait autant mérité que d'autres en cinquante d'une vie très régulière."

Notre chère Enfant, que le Seigneur voulait sanctifier promptement, dut passer, elle aussi, par le creuset des épreuves. Elle appartenait à une famille honorable et chrétienne des Côtes-du-Nord. Consacrée à la Très Sainte Vierge et vouée aux couleurs de Marie jusqu'à l'âge de cinq ans, elle l'aima toujours tendrement et sut trouver en elle une véritable Mère, lorsqu'elle put comprendre la perte qu'elle avait faite, à l'âge de trois ans, par la mort de celle qui lui donna le jour.

La Grand'Mère maternelle d'Hélène voulut l'élever ; ses Tantes l'entourèrent aussi d'affection ; l'aînée l'aimait comme sa fille, la plus jeune n'ayant que six années de plus, devint la compagne de ses jeux et le témoin des vertus, prématurées de cette Enfant de bénédiction.

Dès l'enfance, la piété et la crainte du Seigneur se développèrent en elle. Ce coeur sensible s'alarmait déjà à l'idée d'avoir pu contrister son Dieu. De saints prêtres présagèrent de bonne heure que le Seigneur avait des desseins parti­culiers sur cette âme. Sa première communion fut accompagnée de dispositions remarquables, et le rayonnement de son bonheur reste gravé dans la mémoire des témoins de ce beau jour. En s'unissant à son Jésus, Hélène sut comprendre sa douce voix et les leçons austères de l'abnégation et du sacrifice ; aussi, dès lors, savait-elle souffrir pour Dieu et avec Dieu. Cette toute jeune enfant était capable de suivre la voie crucifiée, elle y avancera gt y sera fidèle toujours à la suite de notre Divin Maître qui avait pour elle un regard de prédilection.

D'un caractère aimable, elle était chérie des siens, et ses amies, à la nouvelle de son trépas, lui rendront le témoignage de -leur constante amitié. Confiée aux Religieuses du Saint-Esprit pour son éducation, elle leur conserva un souvenir reconnaissant et elle sut mettre à profit leurs saintes leçons. Il y avait chez cette jeune fille une âme d'apôtre et son zèle pour l'oeuvre de la Sainte-Enfance était sans égal. Elle mettait toute sa ténacité bretonne à plaider la cause des petits Chinois abandonnés auprès de ses compagnes.

A l'époque de la mort de sa Grand'Mère, Hélène revint auprès de son excellent Père qui avait pour elle rattache­ment le plus paternel. Elle trouva près de lui une belle-mère pour laquelle elle fut toujours respectueuse et affectionnée, et elle aima jusqu'à la délicatesse, les petits frères et soeurs de la nouvelle famille de son Père. Son cher Joseph, comme elle, orphelin de Mère, était là aussi : ces deux enfants qui ne faisaient qu'un coeur durent être séparés cruellement.

Ce jeune homme chrétien, fut renversé et broyé par un accident de voiture, et sa soeur, la première à le voir noyé dans son sang, fut frappée au plus sensible du coeur. Chaque année, cet anniversaire renouvellera son sacrifice. Cette mort instantanée lui avait imposé le regret de voir son frère bien-aimé, toujours fidèle à Dieu, privé des secours reli­gieux ; mais elle fut consolée en recevant l'assurance que le cher défunt était mort avec le saint Scapulaire qui lut retrouvé tout imprégné de son sang. Sa confiance en notre divine Mère lui donnait l'espoir que l'âme qui lui était si chère avait été protégée par l'auguste Reine du Carmel, sous le manteau de laquelle elle ne tarda pas à se placer elle-même.

Sa plus jeune tante lui fraya le chemin par son entrée dans un de nos chers Carmels. Elles avaient gardé l'une et l'autre le secret de leur vocation, la chère Tante ne voulant point influencer sa Nièce ; aussi la joie fut-elle réciproque et toute surnaturelle lorsqu'elles eurent répondu à l'appel divin. Hélène avait un coeur très sensible, il fallait briser avec des liens chers. Son digne père ne voulut pas refuser à Dieu sa fille aînée. Elle s'éloigna, non sans déchirements, du Manoir de St Yves, de cette Bretagne tant aimée où elle laissait bien des regrets et des larmes parmi les siens.

Elle fut présentée à notre Carmel par nos bonnes el chères Mères de St Brieuc. Une compagne de voyage, qui venait aussi se consacrer au Seigneur, se réunit à elle. En passant à Chalon, nos voyageuses firent une halte de quel­ques jours en ce fervent Carmel. Ma Soeur Aimée de Jésus y retrouva sa jeune Tante si aimée. Comblées des bontés de nos bonnes Mères, fortifiées et édifiées par les avis pratiques recueillis à la grille, elles reprirent courageusement le cours de leur long voyage, et entrèrent dans l'Arche Sainte en se donnant la main comme deux Soeurs. La digne et «hère Mère qui nous a précédée dans la charge, leur ouvrit la porte, huit jours avant notre arrivée dans ce cher et béni Carmel.

Ma Soeur Aimée de Jésus se montra dès lors ce qu'elle fut toujours, heureuse, épanouie, parfaitement religieuse, obéissante, fidèle à tous ses devoirs. Elle fut reçue au Saint Habit et à la Sainte Profession, à la grande joie de la Communauté, qui voyait en elle un sujet de consolation. Grâce à la mobilité de la fête du Sacré-Coeur de Jésus, ces deux cérémonies, auxquelles participait aussi sa compagne d'entrée, purent se faire en cette solennité ; nous fûmes heureuse de dédier nos deux premières professes à ce Divin Coeur, ce qui fut une très grande consolation pour nos chères Enfants, si désireuses de ressembler à notre divin Maître doux et humble de Coeur.

Employée pendant quatre ans comme aide à l'office des Enfant-Jésus en cire, elle fut attentive et dévouée jusqu'à l'oubli d'elle-même pour son officière qu'elle a tant édifiée, et vis-à-vis de laquelle elle était charitablement ingénieuse pour lui épargner le travail. La bonté était une qualité de ce coeur délicat, et le souvenir des vertus de cette chère enfant fait du bien au milieu de nous, et laisse un sentiment qui fait dire à nos Soeurs, qu'elles ont dévotion aux choses ayant été à son usage.

Notre chère Soeur Aimée de Jésus aimait sa Communauté et avait l'esprit de famille, prenant tout à coeur, avec un dévouement filial pour la sainte Religion dont elle était l'Enfant. Elle ai tria U les récréations et les licences et s'y épanouissait avec la candeur de son âge. Elle édifiait partout : ses manières religieuses, son bon jugement et sa discré­tion marquaient chacune de ses actions et la rendaient un sujet cher à tous nos coeurs.

L'année dernière, notre chère Provisoire ayant eu besoin de repos, ma Soeur Aimée de Jésus fut désignée pour la remplacer. Elle déploya sa charité dans cet office et nous eûmes l'occasion de lui reconnaître un savoir-faire que sa modestie nous avait caché. Elle réparait elle- même des objets qui ne semblaient bons qu'à mettre au rebut. La sainte pauvreté et le bon ordre étaient ornement de son office. Elle y donna des preuves de prudence, de sagesse ; elle était attentive et charitable pour toutes, bonne pour nos Soeurs du Voile Blanc, exacte et fidèle aux intentions de l'obéissance. Son respect pour l'autorité était exemplaire comme toute sa conduite. On la voyait pleine de déférence pour notre bonne Mère Sous-Prieure qui fut son Ange et chargée de la mettre au courant de ses diverses occupations. Il y avait en notre chère Enfant des éléments capables de la rendre de plus en plus utile à notre Communauté qui l'appréciait grandement. Sa vertu permettait de la conduire fermement, selon le besoin de son âme, par le chemin de l'abnégation où elle avançait sous le regard de Dieu. Ma Révérende Mère, que nous étions heureuse d'avoir une âme si bien dis­posée dans la main, et ces lignes, bien imparfaites, vous feront peut-être cependant comprendre quel sacrifice le Seigneur nous a demandé.

Ma Soeur Aimée de Jésus eut aussi ses combats et sa nature à dompter. Elle prenait ce travail au sérieux, et savait s'humilier profondément de ses moindres imperfections. Jusqu'à l'émission de ses voeux, le Seigneur avait semblé sou­rire à notre chère Soeur. Devenue l'Épouse de Jésus Crucifié, elle eut à boire le calice des peines intérieures qui ne lui avaient pas été étrangères dans le monde. Elle trouvait force et consolation dans l'obéissance et dans l'abandon. Son esprit de foi voyait Dieu dans ses représentants. A l'époque d'une retraite, un vénéré Père Jésuite, ayant compris son âme, lui avait expliqué la conduite de Notre-Seigneur sur elle par cette parole : « II vous aime ! voilà le secret de tant de souffrances ! »

Notre chère Soeur avait une piété vraie et solide. Un attrait tout spécial la portait à invoquer les saints modèles et patrons «le la jeunesse, elle aimait à s'en entretenir dans les récréations.

Notre chère Enfant désirait vivre et se dévouer ; elle avait pris à coeur la défense que nous avions faite de mourir pendant notre charge. Si quelqu'une de nos Soeurs manifestait l'espoir d'une mort prématurée pour aller au Ciel, elle rappelait la défense et ajoutait qu'il fallait travailler, sauver des âmes, se dévouer aux intérêts de la sainte Église, et non parler de mourir avant d'avoir gagné la couronne. Quoique d'un tempérament délicat, rien en effet ne nous faisait présager une fin si prochaine.

Le Mercredi 18 septembre, dans la matinée, elle fit sa confession au Confesseur extraordinaire, qui fut la dernière pour laquelle elle put parler. Elle y apporta une préparation spéciale, avec visite prolongée au Choeur. Dans l'après- midi, elle nous prévint qu'elle se sentait toute fatiguée, nous l'engageâmes à se coucher. « Ma Mère, reprit-elle, si je a me touche, je m'arrêterai tout à fait, je n'ai besoin que d'un peu de repos. » Le lendemain, elle garda encore la cel­lule, se contentant de se reposer sur son lit. Elle vint souvent nous voir, elle n'avait qu'un pas à faire. Elle s'épanchait, nous parlait encore de ses épreuves : « Ma Mère, disait-elle, j'ai toujours souffert, et, dès mon enfance, ce qui ne m'empêchait pas de bien m'amuser. » Elle reconnaissait que l'abandon était le seul remède à son état intérieur. La pensée de la mort la préoccupait. L'instruction de sa confession de la veille avait été sur ce sujet. Chère Enfant ! nous ne pensions pas que ces entretiens intimes étaient des visites d'adieu.

Le lendemain vendredi, elle se croyait mieux, elle désirait faire la sainte Communion. Avant d'accorder ce lever matinal, nous appliquâmes le thermomètre qui nous donna un degré de fièvre élevé. Nous envoyâmes immédiatement chercher notre bon Docteur qui depuis de longues années nous prodigue ses soins avec le plus entier désintéressement. La reconnaissance nous fait un devoir, ma Très Révérende Mère, de le recommander à vos prières ainsi que sa chère famille. Monsieur notre Médecin nous avertit de transporter sans retard notre chère malade à l'infirmerie. En l'y ins­tallant. nous lui fîmes faire l'offrande de tout elle-même au Seigneur, selon nos saints usages, bien éloignée cependant de croire à un sacrifice si prématuré. « Les pensées du Seigneur ne sont pas nos pensées et set voies ne sont pas nos « voies. » Le samedi la fièvre nous parut à un degré si élevé que nous crûmes prudent de la préparer à la pensée de se confesser. Elle soumit à sa Prieure le désir de demander Monsieur le Chanoine Laugier, notre confesseur extraor­dinaire, notre confesseur nouvellement nommé ne l'ayant pas encore confessée. Une petite absence ne permit à Mon­sieur le Chanoine de ne venir que le dimanche. Notre jeune malade avait sa connaissance et rien ne faisait présager les grandes complications qui survinrent. Nous étions souvent près de notre chère Enfant. A cinq heures de l'après-midi, elle nous dit avec un accent pénétré et en regardant la croix de l'infirmerie : « Ma Mère, que ce Crucifix est beau !..... « Je n'ai plus besoin que vous me parliez. » Nous comprenions que Notre-Seigneur instruisait cette âme et la préparait à l'accomplissement de ses desseins. Un quart d'heure après, au moment où notre vénéré Père Confesseur extraordi­naire entrait à l'infirmerie pour confesser notre chère malade, elle perdit connaissance et fut saisie par une crise de terribles convulsions. Monsieur le Chanoine lui donna sans retard l'Extrême-Onction. Pendant la nuit, notre chère Enfant revint à elle et s'écria : « Oh ! ma Mère, ce que j'ai souffert !... » Nous l'entendions redire sans cesse le saint Nom de Jésus qui avait été son secours et sa force au milieu des épreuves de son âme, épreuves qui reparaissaient encore ; nous devions l'assurer de la part de Dieu qu'elle irait au Ciel, ce qui lui rendait le calme et elle se jetait dans le saint abandon.

Le lendemain matin notre vénéré Père Confesseur extraordinaire vint lui apporter le saint viatique. Une demi- heure après la cérémonie, le délire reparaissait, et ne quitta plus notre chère malade que par intervalles. Il était édifiant, et le nom de l'obéissance eut toujours écho dans son âme. Elle reconnaissait sa Prieure, elle l'accueillait avec un sourire. Plusieurs fois notre chère Enfant parut très impressionnée. Un jour, elle s'écria avec assurance : « Oh ! quel bonheur ! Nous irons au Ciel voir le bon Jésus ! » Puis elle voulait réparer ses imperfections et nous suppliait de la laisser rejoindre la Communauté pour demander pardon. Elle voulait se mettre sous les pieds de tout le monde, comme une petite paille, comme un peu de fumier. Les accents de son humilité nous touchaient profondément. Nous lui pro­mettions de transmettre ses sentiments. Les complications contagieuses survenues dans l'état de notre chère Enfant nous imposaient le devoir grave d'éloigner de l'infirmerie nos jeunes Soeurs, qui durent offrir au Seigneur ce sacrifice si douloureux pour leur fraternel dévouement. Notre chère malade voulait faire pénitence. « Oh ! disait-elle laissez-moi faire quelque chose pour Dieu ! » Puis, à genoux sur son lit, elle priait les bras en croix. Les besoins de la sainte Église et de la France qui l'avaient tant occupée, revenaient à sa pensée, et les yeux souvent sur le Crucifix, qui parlait à son âme, la chère Enfant se consumait peu à peu.

Notre Docteur, qui avait visité assidûment notre chère malade, deux fois par jour, avec le plus grand dévouement nous prévint, le samedi 28, que tout espoir de guérison était perdu, et nous sentions combien il partageait notre dou­leur : « Il ne reste plus, nous dit-il, qu'à donner de l'eau de Notre-Dame de Lourdes et à méditer sur la mort. » Jusque-là nous voulions croire que Notre-Seigneur exaucerait nos prières et nous rendrait notre bien chère Soeur. Nous pûmes lui faire recevoir une dernière fois le Saint Viatique. Monsieur l'Archiprêtre de Draguignan, notre Vénéré Père Supérieur vint aussitôt son retour de la retraite ecclésiastique, bénir notre chère malade et lui donner la sainte absolution qui lui avait été renouvelée plusieurs fois déjà. Le soir de ce jour, l'agonie commença ; elle fut longue et douce ; nous réitérâmes auprès d'elle les prières du Manuel avec nos Soeurs anciennes et celles qui se dévouèrent tant pendant cette maladie exceptionnellement dangereuse. La Communauté, réunie au Choeur, remplit également ce devoir de la prière pour notre chère Agonisante, avec le regret profond de ne pouvoir l'entourer selon nos usages.

Le Dimanche 29, son état semblait se prolonger. Monsieur notre Confesseur revint à cinq heures du soir lui donner une dernière absolution. Elle le comprit, et en l'entendant l'avertir qu'elle allait recevoir cette grâce, elle répéta dis­tinctement : « De tous mes péchés. » Ce furent ses dernières paroles.

Nous pensions que notre chère Enfant verrait encore la nuit suivante ; mais à sept heures moins un quart, la pâleur de la mort se répandit tout à coup sur ses traits, nous n'eûmes que le temps de lui faire baiser le Crucifix et de réitérer les invocations Jésus, Marie, Joseph, les actes dé foi, d'espérance, d'amour, de contrition, et notre chère Enfant exhala doucement son dernier soupir dans le plus grand calme, quelques-unes de nos Soeurs et nous présentes. Son visage reflétait la paix et conserva un doux sourire.

Sa chère dépouille repose au caveau de notre cloître, où elle a rejoint celles de nos vénérées Défuntes. Nos jeunes Soeurs se dédommageâmes privations qui leur ont été imposées pendant la maladie en faisant de fréquentes visiter à l'Ermitage de Notre-Dame du Suffrage, situé au-dessus des tombes, et en ornant avec amour notre divine Mère, de verdure et de fleurs cueillies dans notre enclos, malgré le saison actuelle, grâce au climat de la belle Provence.

Le regard du divin Maître a dû être favorable à notre chère Soeur ; sa vie éprouvée et sa vertu solide laissent un souvenir cher au milieu de nous. Cependant, comme il faut être si pur pour paraître devant Dieu, nous vous prions, ma Révérende et Très Honorée Mère de vouloir bien ajouter aux suffrages déjà demandés par grâce, une Communion de votre chère Communauté, une journée de bonnes oeuvres, l'indulgence du Via Crucis, celles des six Pater, une in­vocation à Saint Louis de Gonzague, à Saint Stanislas Kostka, à Saint Berchmans, et à Saint Yves, elle en sera très- reconnaissante, ainsi que nous qui avons la grâce de nous dire en Notre-Seigneur, avec un religieux respect,

Ma Très Révérende Mère,

Votre très humble soeur et servante,

S'M. T. Marguerite du Saint-Sacrement r. c. ind.

De notre Monastère de l'Immaculée-Conception et de notre Père Saint Joseph des Carmélites de Draguignan, le 25 novembre 1895.

Abbaye de Lérins. — Imprimerie M. Bernard.

Retour à la liste