Carmel

23 Octobre 1893 – Douai

 

Ma Révérende et très honorée Mère,

Nous venions de commencer la neuvaine préparatoire à la fête de notre Sainte Mère Thérèse, quand le divin Jardinier, abaissant son regard vers notre Carmel, se plut à y cueillir, en Soeur MARIE de JÉSUS, une humble fleur qui, après avoir embaumé notre Monastère, a été transplantée, nous aimons à le croire, dans les célestes parterres de l'Epoux des Vierges. Cette bien-aimée Soeur, professe de notre Communauté, était dans la soixante-sixième année de son âge et la quarante-troisième de sa profession religieuse.

C'est à Lesboeufs (Somme) que notre chère Soeur reçut le jour de parents foncièrement chrétiens ; on lui donna au baptême le nom de Anne-Marie qui semblait présager son heureux caractère. Parmi les huit enfants qui composaient la famille, Dieu s'en réserva quatre : l'aînée se dirigea vers notre Carmel où ses deux plus jeunes soeurs la rejoignirent plus tard; la seconde, se sentant attirée vers l'Ordre de Saint-François, entra chez les Religieuses Clarisses d'Amiens ; c'est la seule qui ait survécu.

Dès ses premières années, la petite Anne-Marie fit paraître une inclination précoce et peu commune pour la piété. Ces sentiments se développèrent ensuite par les soins des Religieuses de Saint-Joseph d'Abbeville, auxquelles ses parents confièrent son éducation. Les sages leçons et les bons exemples de ses pieuses maîtresses jetèrent de profondes racines dans cette âme si bien disposée et y firent croître de solides vertus. Rentrée à la maison paternelle, elle s'occupait avec ses soeurs des soins du ménage, sans s'épargner jamais, préludant déjà à la vie d'immolation qu'elle devait embrasser plus tard. Soumise à ses parents, douce et aimable avec ses frères et soeurs, elle s'attirait de leur part une affection presque respectueuse, tandis que dans sa paroisse elle édifiait par sa modestie et sa piété angélique. La vue de cette jeune fille était une sorte de prédication muette pour les âmes sensibles aux charmes de la vertu. Notre Seigneur, sans doute, lui parlait déjà au coeur et l'attirait vers la solitude où sa soeur aînée l'avait devancée. Mais la réalisation de ce projet offrait des difficultés que Dieu se réservait d'aplanir au moment marqué.

Anne-Marie eut la douleur de perdre son père et sa mère en l'espace de quelques mois. C'était pour elle le signal du départ. Sa jeune soeur lsmérie, qui partageait ses aspirations pour le cloître, vint avec elle se présenter à la Révérende Mère Saint-Joseph, dont le souvenir est toujours en vénération parmi nous. La connaissance était faite depuis long­temps de part et d'autre ; l'entrée des deux soeurs fut bientôt décidée. Elle eut lieu dans le courant de février 1850. Dans le temps qui s'était écoulé depuis leur visite, l'époque des élections étant arrivée, la Communauté avait choisi pour Prieure la Révérende Mère Saint-Joseph du Sacré-Coeur, soeur aînée des deux jeunes postulantes. Quelle ne fut pas leur surprise à cette nouvelle inattendue ; en entrant au Carmel elles retrouvaient une Mère qui l'était pour elles à double titre. Les chères postulantes donnèrent tant de satis­faction à la Communauté qu'elles furent admises, le 28 mai suivant, à la réception du saint Habit. Anne-Marie devint Soeur Marie-Joseph-Thérèse de Jésus et Ismérie eut le nom de Soeur Aimée de Jésus.

Il y avait peu de temps que Soeur Marie de Jésus portait les livrées de la Reine du Carmel, quand Notre Seigneur jeta sur cette âme simple et pure un regard de complai­sance et la choisit pour en faire l'objet de ses prédilections. Il l'éleva bientôt à une oraison surnaturelle, l'attirant avec force et douceur à un profond recueillement dans lequel 1l la comblait de délices. Cependant, on crut devoir forcer la jeune novice à combattre cet attirait et à suivre une méthode. Elle obéit et y mit toute sa bonne volonté, malgré la souffrance qui en résultait pour son âme ; ses efforts furent inutiles; elle luttait contre le Tout-Puissant. Sa conduite régulière et les vertus religieuses qu'elle pratiquait avec géné­rosité lui méritèrent le bonheur de s'unir par des liens indissolubles à Celui qui depuis longtemps, possédait tout son coeur. Accompagnée de Soeur Aimée de Jésus, elle fit pro­fession entre les mains de la Révérende Mère Saint-Joseph du Sacré-Coeur, le 17 juin 1851.

Une seule parole pourrait peindre d'un trait notre chère Soeur Marie de Jésus : c'était une âme cachée en Dieu. Comme une humble violette, elle voilait des trésors de grâce sous les apparences de la vie commune, et le parfum de ses vertus s'exhalait dans le Monastère, répandant la bonne odeur de Jésus-Christ. Notre Seigneur continuait son oeuvre dans sa nouvelle épouse, il fallait que les épreuves vinssent affermir ses vertus et fortifier son courage ; le divin Maître y pourvut. Sa Mère prieure et la Maîtresse des novices crurent prudent et nécessaire de l'exercer beaucoup. Dans ce but, on lui assigna les travaux qui sont ordinairement dévolus aux Soeurs du voile blanc ; elle s'en acquitta avec humilité et courage ; comptant pour rien ses grandes fatigues ; elle dépensait ses forces sans se ménager. Les occasions de pratiquer le renoncement ne lui firent pas défaut ; elle les accueillit toujours avec calme et sérénité. Que de sacrifices intimes et des plus pénibles n'eût-elle pas à offrir à Dieu quand il lui fallait quitter l'oraison, s'arra­cher à de douces contemplations pour se rendre près d'une Soeur souffrante qui réclamait sa présence à tout instant! Pendant bien longtemps elle passa ses récréations près de cette bonne Soeur qu'elle s'efforçait de distraire et de consoler par sa douce gaieté. Quand il fallait se déranger pendant un sermon ou un acte de communauté, c'était toujours Soeur Marie de Jésus qui était désignée. On la voyait avec édification partir toute souriante : n'emportait-elle point partout son Bien-Aimé?

L'amour de Dieu excita en notre chère Soeur la soif de la souffrance ; elle se livra à de rigoureuses macérations, allant même jusqu'à compromettre sa santé qui se ressentit toujours de ces pieux excès. Ce n'était pas assez. Il fallait que cette âme, destinée à rece­voir les divines communications, passât par le creuset et fût éprouvée comme l'or dans la fournaise. Notre Sainte Mère Thérèse dit combien sont grandes les souffrances des contemplatifs. Soeur Marie de Jésus les connut par expérience ; les peines intérieures les plus cuisantes assaillirent son âme : ténèbres, désolations, sécheresses, tentations, tout se réunit en quelque sorte pour l'accabler. Mais, au milieu de ces combats, elle était insen­siblement soutenue par Celui qui la gardait comme la prunelle de l'oeil. Ce martyre intérieur dura plusieurs années ; c'était une agonie, une mort, prélude nécessaire de la vie d'union intime avec Notre Seigneur qui sera désormais le partage de Soeur Marie de Jésus presque jusqu'à la fin de son existence. Nous ne croyons pas devoir découvrir toutes les faveurs dont fut comblée cette âme privilégiée ; ce serait d'ailleurs très difficile, sinon impossible, car il est des choses que le langage humain ne peut rendre. Qu'il nous suffise de vous dire, ma Révérende Mère, que Dieu manifestait souvent sa présence à notre chère Soeur, d'une manière sensible ; Il répandait dans son âme d'ineffables délices et lui donnait les plus précieux témoignages de sa bonté et de son amour. Dans ses rapports avec Notre Seigneur, il ne suffisait pas à Soeur Marie de Jésus de jouir des divines caresses ; en digne fille d'Elie et de Thérèse, elle représentait à son bon Maître les douleurs de la sainte Eglise, lui demandait des âmes, implorait miséricorde et pardon pour les pécheurs ; elle le suppliait aussi de délivrer les âmes du Purgatoire. Parfois Notre Seigneur soulevait pour sa fidèle épouse le voile qui nous cache ses infinies perfections. Les lumières qu'elle recevait alors la plongeaient dans une profonde contemplation d'où elle sortait plus humble et comme anéantie devant la bonté de Dieu pour sa petite créature.

Il ne paraissait rien, à l'extérieur, des grâces dont notre chère Soeur était favorisée ; on remarquait cependant combien elle était absorbée en Dieu pendant l'oraison. Une Soeur lui demanda un jour ce qu'elle y faisait : « Je ne fais pas grand'chose, répondit-elle avec simplicité ; j'écoute. » Se voyant encouragée, la Soeur exprima le désir de savoir quel moyen elle employait pour conserver le recueillement dans la journée. Elle lui dit que c'était le silence et la modestie des yeux; en fermant les portes des sens, il entre moins de distractions dans l'esprit. Comme on la questionnait sur son attrait, elle répondit : « C'est la paix, et le bon Dieu tout seul. » En effet, la paix de son âme se reflétait sur son visage toujours calme et il était facile de voir que toutes ses aspirations tendaient vers Dieu. Elle éprouvait, d'ailleurs, la nécessité de se dégager de tout le reste pour s'unir à Lui ; c'est dans ce but qu'elle éloignait le plus possible toute préoccupation dans l'office de sacristine, qu'elle a rempli avec zèle et piété pendant environ dix ans, et dont elle resta chargée jusqu'à sa mort. Comme elle se trouvait heureuse de s'occuper de tout ce qui concerne le culte de Dieu, de travailler près de Notre Seigneur et des reliques des Saints.

Les douceurs spirituelles que goûtait Soeur Marie de Jésus n'étaient pas si continuelles qu'elle ne connût plus les aridités et les ténèbres, mais ces peines étaient de courte durée et bientôt la consolation revenait inonder son âme. Elle eût voulu faire partager le bon­heur qu'elle éprouvait dans son commerce intime avec Notre Seigneur. « Si on savait, disait-elle, comme 11 aime à traiter familièrement avec nous ! comme II souhaite de se communiquer aux âmes ! Il ne tient qu'à nous de répondre à ses désirs. » Une âme d'oraison doit être nécessairement un modèle de régularité et de toutes les vertus reli­gieuses. Telle fut Soeur Marie de Jésus. Exacte à tous les exercices, pleine de douceur, de condescendance et de charité envers toutes ses soeurs, elle avait gagné leur affection par son heureux caractère et ses aimables qualités.

La Sainte Vierge eut, comme son divin Fils, des prédilections pour notre bonne Soeur et lui donna, en plusieurs circonstances, des témoignages tout particuliers de son amour maternel.

Inutile de dire que Soeur Marie de Jésus aimait beaucoup les Saints ; il ne pouvait en être autrement, puisqu'ils sont les amis de Dieu. Elle eut cependant une dévotion spéciale pour quelques-uns ; nous nous bornerons à nommer le glorieux Archange Saint Michel qu'elle invoquait avec grande confiance et dont elle éprouva souvent la puissante protection.

La santé de notre chère Soeur s'altéra dès les premières années de sa vie religieuse ; elle se rétablit ensuite et devint assez forte pour lui permettre de reprendre nos saintes observances et même d'y ajouter des pénitences de surérogation. En se livrant avec entrain aux travaux communs, elle contracta une infirmité à laquelle on ne put guère apporter de soulagement ; Dieu seul connut toutes les souffrances qui en furent la suite. A partir de cette époque, elle dut bien souvent accepter des dispenses dont elle usait avec peine, craignant toujours de manquer à la mortification.

Dieu est jaloux de nos coeurs et, pour les posséder plus pleinement Il demande parfois le sacrifice des plus légitimes affections. C'est ainsi qu'il en usa envers Soeur Marie de Jésus eu appelant subitement à Lui Soeur Aimée de Jésus, cette Soeur dont toute la vie avait été si unie à la sienne. Ce coup imprévu fut très sensible à notre bonne Soeur, mais elle adora la volonté de Dieu et se soumit. Dix ans plus tard, c'était la Mère Saint-Joseph du Coeur de Jésus, à la fois sa Mère et sa soeur, qui partait pour la patrie. La douleur fut très vive, mais l'âme désormais plus libre prit un nouvel essor vers Dieu et s'attacha plus étroitement à Lui. Elle aimait en Dieu toute sa famille et priait avec ferveur pour le bien spirituel de chacun de ses membres. Peu de temps avant sa mort, elle promit de leur conserver au ciel l'affection qu'elle leur avait témoignée en ce monde. Soeur Marie de Jésus avait une haute idée de notre sainte vocation et bénissait Dieu d'avoir daigné l'appeler au Carmel. Vers la fin de sa vie, s'entretenant avec son frère sur ce sujet, elle lui dit : « Que je suis heureuse et contente ! Je ne donnerais pas ma place pour tout au monde.; je suis comme en paradis ! »

Depuis le mois d'avril, notre chère Soeur avait de fréquentes indispositions qui l'affaiblissaient, sans présenter aucune gravité. Dans le courant de septembre, ses souffrances augmentèrent; elle dut garder le lit à plusieurs reprises. Cependant elle paraissait se remettre et avait pu se rendre au choeur plusieurs jours de suite pour recevoir la sainte Communion dont elle avait été privée précédemment. Le vendredi 29, fête de Saint Michel, elle eut le bonheur de recevoir son Dieu et d'assister à la Messe : ce fut la dernière fois. Le lendemain, les souffrances recommencèrent et se prolongèrent toute la nuit. Le médecin, qui nous prodigue ses soins avec le plus complet désintéressement, étant venu la voir, prescrivit des remèdes qui ne produisirent aucun effet. Il en fut de même les jours suivants. L'état devenait grave. Notre bonne Soeur se confessa le mardi matin et, dans la soirée, on jugea prudent de l'administrer. Monsieur l'Aumônier entra pour lui donner l'Extrême-Onction, car des vomissements continuels rendaient impossible la réception de la sainte Eucharistie. Ce vénérable prêtre adressa à notre chère malade une pieuse exhortation et, d'une voix émue, il lui recommanda de ne pas l'oublier quand elle serait au ciel. Il peut y compter, car il a les droits les plus légitimes à notre reconnais­sance. Les souffrances de Soeur Marie de Jésus allaient toujours croissant et ses forces diminuaient en proportion. Au commencement de cette dernière maladie, elle pouvait prendre un peu de bouillon ; c'était sa seule nourriture. Au bout de quelques jours, elle le rejeta aussi ; ne pouvant plus garder un seul instant le peu de liquide qui la désaltérait, elle dut se borner à se rincer la bouche pour soulager la soif ardente qui la dévorait. Bientôt nous fûmes réduites à lui humecter les lèvres.

Il semblait qu'une âme si privilégiée dût éprouver des transports de joie en voyant approcher l'heure qui allait l'unir à son divin Epoux pour l'éternité. Tels n'étaient pas les desseins de Notre Seigneur. Il la fit, au contraire, participer au calice d'amertume du Jardin des Olives. La tristesse, la crainte, les ténèbres envahirent son âme ; il ne lui restait plus aucun souvenir des faveurs passées, des consolations, des promesses même de Notre-Seigneur. Il fallut souvent la rassurer, l'encourager, lui inspirer la confiance ; ces paroles réconfortantes étaient accueillies avec foi et reconnaissance. L'obscurité devint moins profonde, mais la joie ne reparut plus. Privée, jusqu'à la fin, du Saint Viatique, elle sentit d'autant plus vivement la grandeur de ce sacrifice que son âme était toujours avide de son Dieu. C'est dans ces peines intérieures qu'elle a souffert avec une admirable patience les douleurs d'une longue agonie. Jamais une plainte ne s'échappa de ses lèvres, mais seulement une prière : « Mon Dieu, venez à mon secours ! Mon Dieu, aidez-moi, soutenez-moi ! » Notre bon et tout dévoué confesseur vint plusieurs fois apporter à notre chère malade la grâce de l'absolution et fortifier par les pensées de la foi cette âme aux prises avec les angoisses de la mort. Ces visites la consolaient toujours et lui donnaient un accroissement de patience et de force pour endurer jusqu'à son dernier soupir tout ce qu'il plairait à Dieu. Elle renouvela ses saints voeux, avec une grande ferveur, presque tous les jours de cette semaine douloureuse. Chaque fois que nous lui présentions son Crucifix, elle le baisait, l'embrassait avec tendresse, s'unissant de tout coeur à son Jésus crucifié. L'eau bénite, dont on l'aspergeait souvent, selon son désir, semblait la soulager. Le vendredi, voyant notre chère Soeur s'affaiblir davantage, nous récitâmes, près de son lit, les prières des agonisants. S'apercevant que nous étions toutes assemblées, elle nous demanda pardon dans les termes les plus humbles, nous suppliant de prier Dieu de lui faire miséricorde. Elle mourait, comme elle avait vécu, petite et cachée à ses propres yeux. Elle conserva sa connaissance et l'usage de la parole jusqu'au samedi soir ; cepen­dant la vie s'éteignait peu à peu. Durant toute la journée du dimanche, nous allions prier dans cette infirmerie devenue comme un sanctuaire. Quelles leçons nous donnait la vue de cette chère agonisante, les yeux fermés, la poitrine haletante, laissant échapper quel­ques gémissements quand les douleurs devenaient plus intenses ! Ce qui nous était le plus pénible, ma Révérende Mère, c'était de ne pouvoir plus la soulager, si ce n'est par nos prières, et elles s'élevaient ferventes vers le bon Dieu, pour cette chère malade. Pendant Matines, son corps subit de violentes commotions. Aussitôt après l'examen, nous nous rendîmes à l'infirmerie ; une émotion impossible à décrire s'empara alors de nos coeurs. Les traits altérés de notre chère mourante et ses yeux éteints prirent une expression d'indicible douleur, un cri d'angoisse s'échappait de sa bouche entr'ouverte ; elle nous paraissait comme une représentation de Jésus expirant. A genoux, les bras en croix, nous implorâmes avec larmes le secours du Ciel par d'ardentes prières. Au moment où nous terminions une invocation à saint Denis, dont nous avions fait l'Office, les yeux se fer­mèrent; le sacrifice était consommé. Le souvenir de cette mort ne s'effacera jamais de notre mémoire. Puissions-nous surtout reproduire les vertus de notre Soeur bien-aimée et devenir comme elle des âmes d'oraison, de vraies contemplatives! Pendant que notre chère défunte était exposée à la grille, selon l'usage, beaucoup de personnes vinrent y prier et passèrent des chapelets et autres objets de piété pour les faire toucher à son corps virginal. Les diverses Communautés de la ville étaient représentées aux funérailles; c'est pour nous une grande consolation de voir ce pieux cortège environner nos chères défuntes au moment si pénible de la sortie du Cloître. Nous avons sujet de croire que Soeur Marie de Jésus est déjà entrée en possession de la gloire du ciel ; cependant, comme Dieu demande beaucoup à qui il a beaucoup donné, nous vous prions, ma Révérende Mère, de lui faire rendre au plus tôt les suffrages de notre saint Ordre ; par grâce, une Communion de votre fervente Communauté, l'indulgence des six Pater et celles du Chemin de la Croix; elle vous en sera très reconnaissante, ainsi que nous, qui avons la grâce de nous dire, avec un religieux respect,

De Votre Révérence,

La très humble Soeur et servante,

Soeur MARGUERITE-MARIE DU CŒUR DE JÉSUS,

C. D. ind., Prieure.

De notre Monastère des Carmélites de Douai, sous le patronage du Sacré-Coeur de Jésus, de Notre-Dame du Mont-Carmel et de notre Père saint Joseph, le 23 Octobre 1893.

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