Carmel

19 octobre 1892 – Libourne bis

 

Ma Révérende et Très Honorée Mère.

Paix et très humble Salut en Notre Seigneur qui vient d'imposer à nos coeurs un second et douloureux sacrifice en retirant du milieu de nous notre Bien-aimée Soeur Marie du Saint-Esprit, professe de notre Monastère âgée de 62 ans, 6 mois, et de religion 17 ans.

Depuis le premier instant de sa vie, jusqu'au jour où le Divin Époux est venu la rappeler à Lui, notre chère Soeur n'a connu que la protection délicate de la divine Providence.

C'est dans la Vendée, au petit village de St. Martin de Brème qu'elle reçut le jour. Sa naissance fut précédée d'une grande affliction. La mort de son père foudroyé subitement loin du foyer venait de plonger sa famille dans la désolation, aussi la petite Marie fut-elle reçue comme un don du Ciel après une pareille épreuve.

Désormais la jeune veuve, tout absorbée dans le soin d'élever sa petite fille, se dévoua entièrement à son éducation et aux bonnes oeuvres. Notre chère enfant se ressentit bientôt des impressions pieuses que sa mère sut implanter dans son coeur, et toute enfant elle laissa entrevoir ce qu'elle serait plus tard. Doci­le, respectueuse, pleine de prévenances, elle faisait le bonheur de tous ceux qui l'entouraient; chacun l'aimait et voulait le lui témoigner . Une tante plus âgée, qui taisait partie de la famille, ne pouvait se lasser de l'admirer.

Répondant les défauts ordinaires au jeune âge ne lui furent pas inconnus. Restée seule l'objet d'une double tendresse, Marie comprit bientôt l'empire qu'elle avait sur le coeur de sa mère, et essaya de s'en prévaloir et d'agir en petite maîtresse, Dans sa naïveté, elle se crut tout permis, dès lors les écarts de­vinrent fréquents. On voulait la punir, mais comment dominer cette nature entreprenante ? Elle sa­vait si bien se faire pardonner !

Un jour entre autres, l'enfant voit passer devant la maison une foule d'étrangers qui s'en allaient à la foire. Une idée subite traverse cette jeune tête ; sa toilette à peine commencée, elle s'échappe silencieusement et se met à la suite des marchands. Arrivée à la ville, la petite fille ne songe plus qu'à se distraire ; captivée par mille objets nouveaux elle pousse continuellement des cris de joie et de surprise.

Plusieurs personnes étonnées de sa mise et de ses manières la considèrent attentivement ; sa physionomie gracieuse et intelligente frappe tous les regards, ou l'entoure et on la questionne ; notre fugitive répond à tout avec assurance ; quand on lui demanda si elle n'a rien mangé depuis le matin, elle dit simplement: « je n'y ai pas pensé ! » Pendant ce temps la pauvre mère et la tante effrayées de cette disparition soudaine s'épuisent en recherches inutiles ; elles interrogent voisins et voisines, parcourent le village, frappent à toutes les portes sans espoir de succès. Quand vint le soir, ces deux coeurs désolés se tournent vers le Ciel et supplient le Seigneur de leur ramener leur unique enfant. Enfin une personne charitable entre dans la maison tenant par la main la petite espiègle qui, ravie de sa journée, ne pouvait tarir en parlant des merveilles qu'elle avait vues au marché ! La joie et la peine se succédèrent dans le coeur de la mère, mais celle-ci triomphant de la première, elle sut trouver assez de fermeté pour corriger sévèrement son étourdie.         '

Cette fois, ma Mère, la correction porta son fruit. Avide comme toujours de liberté, notre chère enfant se déroba encore quelquefois à la surveillance maternelle, mais on était alors assuré de ne la trouver qu'à l'Eglise assise ou endormie dans le choeur au pied de l'autel. Si on la reprenait de cette pose nonchalante en présence de Notre-Seigneur, elle répondait : « J'étais fatiguée de faire le tour de l'E­glise et je suis venue me reposer auprès du petit Jésus, parce qu'ici il n'y a pas de bruit. » Heureuse enfant, elle avait compris que le secret du vrai repos se trouve au tabernacle!

En grandissant, notre chère soeur faisait concevoir les plus belles espérances. Le Curé de sa paroisse se réjouissait de ses progrès dans la science du salut ; catéchisme, histoire sainte, tout pénétrait facile­ment dans cette jeune intelligence déjà tournée vers les choses d'en haut. Le dimanche, ce bon prêtre lui remettait une bourse et au moment voulu, on la voyait avec admiration parcourir les rangs et recueillir d'abondantes aumônes.         

La petite Marie allait atteindre sa neuvième année ; et il fallait songer à une éducation plus sérieuse ; on la plaça dans un pensionnat dirigé par les dames de Chavagnes. Les pieux conseils et les sages remontrances de ces maîtresses expérimentées ne tardèrent pas à alimenter cette âme. La petite fille de retour à la maison, s'empressait de raconter ce qu'elle avait appris à la pension, et faisait surtout ressortir les traits les plus saillants qui l'avaient émue. Ces récits détaillés avec chaleur, offraient le plus grand inté­rêt, et laissait deviner ce zèle ardent qui devait porter plus tard à une vie d'immolation et de sacrifice.

Le jour de sa première Communion fixa pour ainsi dire la destinée de notre chère enfant. L'Esprit Saint souffla dans son âme le désir de se consacrer irrévocablement à Dieu. Fidèle a l'appel du divin Maî­tre, Marie fit désormais de la vie religieuse l'objet de tous ses voeux. L'amour de la mortification et du recueillement se développa dans ce jeune coeur préparé aux visites et au travail de la grâce.

Appliquée à l'é­tude et aidée d'une heureuse mémoire, elle fut bientôt l'espoir et la joie de ses maîtresses, mais loin de se prévaloir de ses talents supérieurs, elle se mettait toujours au dernier rang s'estimant la moindre de tou­tes. Nous-même, ma Révérende Mère, quand nous voulions essayer de soulever le voile de ses jeunes anné­es., nous n'obtenions d'elle que cette réponse "Ma Mère je ne sais rien, je n'ai jamais rien fait qui vaille.» Une nature si bonne et si souple aux inspirations du Ciel ne pouvait résister plus longtemps à la voix de Jésus : à 15 ans, la jeune fille obtenait le consentement de sa pieuse mère et entrait joyeuse au noviciat de Chavagnes. Les bonnes mères de cette Communauté la traitèrent en enfant dès le début, mais la postulan­te se montra bientôt digne de sa vocation en se conformant exactement aux prescriptions de la Ste. Règle.

Envoyée, dans la suite, dans divers établissements de la Congrégation, les bonnes soeurs trouvèrent tou­jours en elle un modèle de charité et un inépuisable dévouement. La belle voix dont le Seigneur l'avait dotée lui attirait beaucoup d'éloges, mais notre chère Soeur ne pouvait s'arrêter à ces vains compliments ; ils servi­rent au contraire à lui faire approfondir le vide et le néant de tout ce qui passe, et à lui donner le désir d'une solitude absolue.

Ce désir qu'elle eût voulu étouffer dans son germe se développa rapidement, et la pression devint si forte que, croyant voir en cela un second appel du Seigneur, elles s'en ouvrit à ses confesseurs.

L'un d'eux, éclairé sans doute par une lumière particulière, l'encouragea dans cette nouvelle voie. Enfin, après bien des démarches et des déchirements de coeur, la chère enfant s'arrachait a l'affection de sa Communauté pour se diriger vers le cloître. Mais, ma Révérende Mère, la divine Providence qui a coutume de semer les croix sur les pas de ses élus ne les ménagea pas dans cette circonstance. Sa santé ébranlée par les émotions qui venaient de se succéder ne lui permit pas de voir sitôt ses voeux s'accomplir. Soumise à la volonté de Dieu, et aidée de son bon ange en qui elle a toujours eu la plus grande confiance, la chère Soeur rentra dans sa famille, attendant humblement le moment du Seigneur.

Plusieurs années s'écoulèrent dans la terrible perspective d'un avenir incertain, lorsqu'une circonstan­ce particulière l'ayant emmenée à Libourne, elle profita de l'occasion pour nous ouvrir son coeur. Son extérieur agréable et doux, ses manières engageantes, son maintien digne et respectueux, lui valurent un favorable accès dans notre monastère et quelques jours après nous étions convaincues que la vertu de notre chère Soeur égalait la bonne opinion que nous avions conçue d'elle en la voyant.

En effet, ma Révérende Mère, attentive aux moindres ordres de ses supérieurs, la nouvelle venue s'appliquait avec une ferveur touchante à tous ses devoirs, s'étudiant avec soin pour ne rien faire qui fut contraire à nos constitutions. Une nouvelle épreuve l'attendait encore, pendant son noviciat. Son tempérament déli­cat ne paraissait pas pouvoir supporter les rigueurs de notre Ste. Règle. La mère prieure alors en charge, ne se sentit pas inclinée à l'admettre à la profession. Le coeur de notre fervente novice se répandait devant le Seigneur en prières et en larmes pour obtenir une décision favorable. Que de supplications auprès de sa chère Maîtresse! Une sainte lutte s'engageait dans ses supérieurs partagés entre la crainte et le désir de satisfaire les aspirations d'une âme sur laquelle l'appel du Ciel ne pouvait être douteux.

Après beaucoup d'hésitations on la présenta an chapitre. Contre toute espérance les voix lui furent una­nimes et lui permirent de prononcer les saints voeux. Au comble du bonheur, la nouvelle professe ne se lassait pas d'exprimer sa reconnaissance. Placée successivement dans les divers offices de la maison, elle montra partout son grand esprit d'ordre, son amour pour la régularité et fut constamment fidèle à tous nos saints usages.

Cependant le Seigneur demandait un travail plus intime, un dépouillement plus complet. Notre chère Soeur Marie du St Esprit se ressentait un peu de l'indépendance de son jeune âge. Livrée à une vie active, elle n'avait pas mortifié à fond cette nature ardente qui n'aimait qu'à se donner. Elle s'était fait une idée de perfection en rapport avec l'ardeur de son caractère, mais le divin Maître jaloux de celle qu'il avait protégée avec tant de sollicitude, voulut l'arrêter dans ses élans les plus purs, et lui faire comprendre que son action est plus puissante que la nôtre. Ses supérieurs s'appliquèrent à leur tour à seconder les desseins de Dieu et l'aidèrent dans ce travail difficile. Son office minutieusement rangé lui était enlevé,le soin d'un ermitage bien cher était ravi à sa sollicitude; des pots de fleurs cultivés avec un peu d'attachement se trouvaient un jour renversés: tout ceci était pour elle autant de petits sacrifices qui forment aujourd'hui sa couronne.

Une des grandes consolations de notre chère Soeur était l'assistance à l'office divin. Les sermons de la chapelle, les instructions du chapitre, faisaient son bonheur ; aussi qu'elle ne fut pas sa douleur lorsqu'une surdité précoce vint lui enlever une à une toutes ces jouissances.

Ma soeur Marie du St. Esprit avait les vraies dévotions de notre St. Ordre: Notre-Dame du Mont Carmel, notre Père St. Élie, notre mère Ste. Thérèse, notre Père St. Jean de la Croix, étaient l'objet d'un respect et d'une piété touchante. Son coeur était jaloux d'honorer surtout la Mère de

Dieu sous tous les titres : « Ma Mère, disait-elle dans ces derniers temps, il manque quelque chose dans notre monastère: Notre-Dame des Sept Douleurs n'est pas au milieu de nous pour bénir et encourager celles qui souffrent !... » Cet amour pour la Reine des martyrs était si bien la vie de son âme, qu'elle a composé en son honneur un cantique dont nous ne vous citerons qu'un seul Couplet, celui qui dépeint le mieux notre Chère Enfant :

Au pied de cette Croix, je veux passer ma vie

A contempler l'Epoux dont mon âme est ravie !

Avec Marie en pleurs, Épouse du Carmel ;

Ici, je meurs d'amour ; mon Calvaire est l'autel !

La foi vendéenne était profondément empreinte dans son coeur. Fidèle aux traditions du passé, elle brûlait du désir de voir l'Église triompher de ses ennemis, et la France recouvrer sa gloire d'autrefois. C'était dans ce but qu'elle adressait de ferventes supplications aux grands saints du Carmel, et qu'elle déployait pour la fête de notre Mère Ste. Thérèse, son talent particulier pour la décoration des autels. Rien n'était épargné: oriflammes et guirlandes se multipliaient autour de la Ste. Mère: « L'or ne gâte rien, disait-elle gaîment, » et recueillant à l'office des reliques dont elle était chargée, tons les petits morceaux de papier doré qui ne pouvaient plus servir, elle en confectionnait des garnitures en les collant sur du papier blanc. Ainsi arrangé, l'ensemble faisait vraiment de l'effet : mais le tout devait être vu de loin ; nos soeurs vou­laient-elles s'approcher pour examiner les détails, chacune y perdait son sérieux.

Notre chère Soeur était profondément reconnaissante. Parmi les Pères dévoués qui s'étaient intéressés à son âme, elle conserva pour Celui qui le premier avait approuvé son entrée au Carmel, la plus sincère gratitude. Comblée par lui des plus délicates attentions, elle abusait parfois de sa générosité en faveur de son cher monastère. Les ermitages furent embellis par sa libéralité ; à chaque nouvelle fête une surprise était réservée à la Communauté. Deux charmantes statues de l'Enfant Jésus nous redisent les bontés de ce bienfaiteur. L'aimable Soeur ne tarissait pas d'éloges à son endroit. Pour elle, nul n'égalait en mérites ceux à qui elle était redevable.

Il y a six ans environ, prise par une forte bronchite, notre chère enfant se vit désormais condamnée à faire de l'infirmerie son séjour habituel. C'est là que dans les vues de la Providence s'achèvera pour cette âme le travail intérieur qui la conduira peu à peu à l'union complète de sa volonté à celle de Dieu.

Retenue souvent au lit par de violentes douleurs, elle montra toujours la même patience, le même amour de la prière. De longues nuits d'insomnie lui permettaient de s'entretenir doucement avec Notre Seigneur et de lui parler coeur à coeur. C'est dans l'oraison qu'elle puisait la force de souffrir, et de supporter cet anéantissement si contraire à ses attraits.

Comme son état maladif lui laissait de temps en temps un peu de repos, elle pouvait sans sortir de l'infirmerie, reprendre ses occupations. Notre bonne soeur profitait de ces moments de relâche pour faire des tra­vaux délicats, vrais ouvrages de patience qu'elle n'aurait pu exécuter si elle eut joui d'une meilleure santé. A ses heures de liberté nous la voyions souvent à ses ermitages bien-aimés, priant avec une ferveur angélique.

L'hiver dernier, l'influenza la réduisit à la dernière extrémité. Les symptômes les plus alarmants nous faisaient redouter sa fin prochaine. Condamnée par le médecin et en proie à une douloureuse oppression, nous crûmes prudent de lui faire administrer les derniers Sacrements. A chacune de mes visites nous l'exhortions à s'abandonner à la volonté de Dieu et à faire le sacrifice de sa vie. « Oh ! oui, ma Mère, répondait-elle, je suis abandonnée à tout ce que Notre-Seigneur voudra de moi, mais je ne crois pas que le moment de la mort soit venu ; le bon Dieu n'a pas dit son dernier mot ! » Ses prévisions se réalisèrent ; le ciel la rendit à notre vive affection.

Pendant cette maladie, une bien douce surprise lui fut ménagée. Son excellent directeur lui envoyait encore une magnifique statue de Ste. Anne. Sa joie fut immense, et le Bon Maître lui donna assez de santé pour lui permettre de la voir installée et de lui faire tout l'été de pieuses visites.

Nous étions loin, ma Révérende Mère, de nous attendre à une séparation prochaine lorsqu'une bronchi­te aigue vint subitement clouer notre chère Soeur sur son lit de douleur. Les soins les plus dévoués ne purent arrêter le cours de la maladie ; cependant nous espérions encorte, nous l'avions vue revenir de si loin !..

Le lundi, 5 Septembre, la voyant brisée par de terribles souffrances, nous lui proposâmes de recevoir la Ste. Communion. Elle accepta avec joie, ne se doutant pas plus que nous que cette visite du Seigneur serait la dernière. Avide d'entendre toujours de bonnes paroles, elle réclama de notre charitable aumônier quelques mots d'edification. La journée fut très pénible. Le soir, voyant ses traits se décomposer et ses étouffements augmenter, nous lui fîmes adaministrer le Sacrement de l'Extréme-onction. Cette grâce sembla lui apporter un peu de soulagement. Les étouffements cessèrent, et sa voix reprit sa clarté Alors comme son esprit conservait une lucidité parfaite et que son âme jouissait d'une paix profonde, elle se mit à chanter un de ses cantiques favoris. Puis se redressant sur son lit : « Oh! ma Mère, nous dit-elle, je suis beaucoup mieux : allez vous reposer. » Après l'avoir bénie, nous nous éloignâmes, quoique à regret.

Quelques instants après, elle se plongea dans une sorte de contemplation et on l'entendit répéter plusi­eurs fois : « C'est fini ; quel bonheur de mourir !... Mon Dieu, je viens à vous.. ! Que je suis heureuse.. »

Notre chère enfant dit encore quelques mots empreints de son filial abandon et de son ardent amour pour Dieu. Personne ne soupçonnait l'issue de cette nuit. Les infirmières veillaient paisibles comme à l'ordinai­re. Mais le Divin Maître avait marqué le moment de l'éternelle réunion.

Après minuit sa respiration qui était devenue haletante cessa tout à coup et la pâleur de la mort se répandit sur ses traits. On vait nous chercher en toute hâte. A.notre arrivée l'asphixie était complète.

Notre chère Fille leva encore sur nous son regard mourant. Nous lui suggérâmes quelques actes d'amour et peu après paisiblement, cette âme s'envolait dans le sein de Dieu. Après sa mort sa physionomie perdit toute trace de souffrance, un doux sourire se peignit sur ses traits ; on l'eût dit seulement endormie.

Nous avons la douce confiance que notre chère Soeur jouit déjà de la vue de son Bien-Aimé. Cependant, ma Révérende Mère, comme le Dieu trois fois Saint exige une pureté sans tache dans ses élus, nous vous prions de vouloir bien ajouter aux suffrages déjà demandés, une Communion de votre fervente Communauté, l'indulgence des six Pater et celle du Via Crucis, une journée de bonnes oeuvres, quelques invocations aux Saints Protecteurs du CarmeL Elle vous en sera très reconnaissante ainsi que nous qui avons l'honneur de nous dire au pied de la Croix,

Ma Révérende et très-honorée Mère

Votre humble Soeur et servante,

Soeur MARIE-THÉRÈSE DE JÉSUS

R. C. I.

De notre Monastère de 1'Immaculée Conception, les Carmélites de Libourne, ce 19 Octobre 1892.

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