Carmel

15 janvier 1890 – Marseille

 

Ma révérende et très honorée Mère,

Paix et très humble salut en Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont la volonté toujours adorable vient d'imposer à nos coeurs un bien rigoureux sacrifice, en rappelant à lui notre bien-aimée soeur Thérèse-Anaïs-Stéphanie-Marie-Philomène de l'Enfant-Jésus, novice professe de notre Monastère; elle était âgée de 23 ans 5 mois 23 jours, et de religion 4 ans 7 mois et 40 jours.

 

Notre-Seigneur, qui voulait garder pour lui seul cette âme privilégiée, ne permit pas que cette chère enfant goûtât, même dans son enfance, les joies pures et saintes de la famille. Née dans notre ville de Marseille, d'une famille très honorable, notre petite Thérèse n'était âgée que de deux ans, lorsqu'une mort prématurée la priva de sa bonne mère et la laissa, ainsi que sa jeune soeur, aux soins de son père désolé.

Une de ses tantes, soeur de sa respectable mère, témoigna à ses chères nièces, en cette triste circonstance, tout le dévouement et l'intérêt que réclamait leur jeunesse, et se disposait à leur tenir lieu de mère; Notre-Seigneur, qui avait déjà marqué la petite Thérèse de son sceau en lui donnant part, presque dès le berceau à l'amertume de son calice, inspira à la respectable Supérieure des religieuses de Saint-Joseph-des-Vans le plus maternel dévouement pour ces jeunes enfants ; elle se sentit inspirée de les demander à leur père.

M. F., abîmé par la douleur, comprenant d'une part le nouveau sacrifice qui lui était demandé par la Providence, et de l'autre le grand avantage qui devait en résulter pour ses filles, s'éleva par la foi au-dessus de la nature; il consentit à l'offre si avantageuse que lui faisait la vénérée Supérieure du pensionnat des Dames de Saint-Joseph, qui dès lors se regarda comme la vraie mère de ces jeunes et intéressantes enfants. Thérèse et sa soeur Pauline devinrent l'objet de sa vigilance et de sa sollicitude la plus maternelle.

Thérèse, douée d'un coeur très aimant et d'une intelligence rare, se plaisait à témoigner sous toutes les formes, dans son langage enfantin, sa vive reconnaissance à celle qu'elle ne cessera plus d'appeler sa bonne mère.

Vers l'âge de six ans, la pauvre petite commença â donner bien de l'inquiétude à la si digne Supérieure qui l'avait reçue avec tant de coeur sous le toit hospitalier de la maison de Saint-Joseph ; elle était atteinte d'une maladie à laquelle la science médicale ne connaissait guère de remède; un dépérissement général et une fièvre continue, dont les accès se renouvelaient fréquemment, faisaient craindre que sa santé ne fût gravement compromise. La très honorée mère P., que la Providence avait placée à cette époque à la tête du pensionnat de Notre-Dame (Ardèche), avait alors auprès d'elle, en qualité d'aumônier, un respectable religieux oblat de Marie, dont la- mémoire est restée en vénération auprès de tous ceux qui l'ont connu (le Révérend Père Lagier). Elle lui conduisit la petite Thérèse, lui faisant à la façon des saints un aimable reproche : « Vous m'avez engagée, mon Révérend Père, à me charger de cette enfant, m'assurant qu'elle ne me donnerait jamais de peine; mais aujourd'hui croyez bien qu'elle m'en donne beaucoup, car elle est bien malade." Ce digne religieux, déjà avancé en âge et tremblant lui-même sous le poids des infirmités, imposa en souriant ses mains vénérables sur la tête de Thérèse, qui ne savait ce que cela signifiait : après un espace de temps assez long, le saint religieux rendit l'enfant à la digne Mère supérieure en lui disant: « Elle est guérie, vous l'appellerez désormais Thérésa, c'est le nom dont Notre-Seigneur lui même me l'a nommée; elle sera religieuse, mais non pas pour vous, pour sainte Thérèse, je vous la rends sauvage. »

 En effet, la santé de la jeune enfant ne donna plus aucune inquiétude, son caractère changea subitement, on ne vit plus en elle aucun trait de la pénétration naïve et enfantine qui la caractérisait, une simplicité plus qu'ordinaire fut son partage, Thérèse ne paraissait plus être touchée de rien, elle grandit comme le jeune Samuel, humble et modeste à l'ombre du sanctuaire.

L'amour de Dieu, du silence et de la prière se développait seul rapidement dans son âme, mais elle n'exprimait pas même ses sentiments à ce sujet; toujours la première à la chapelle, l'aumônier de la maison était touché et surpris en la voyant tous les matins s'y rendre presque aussitôt que le signal du réveil s'était fait entendre aux jeunes pensionnaires; l'aimant qui l'attirait était si fort, la chose lui paraissait si simple et si naturelle, que jamais aucun retour d'amour-propre ne se glissa dans sa belle âme. Le dimanche, elle passait quelquefois trois heures consécutives au pied du saint tabernacle, et cela sans presque jamais changer de situation.

Lorsque la digne Mère supérieure, voulant surprendre quelque chose des secrets du coeur si pur de cette jeune fille qu'elle regardait comme son enfant, lui demandait : « Mais, Thérèse, que fais-tu à la chapelle? Je suis bien sûre que tu dois dormir.

—        Oh! non, ma Mère, je prie.                                                                                                                                                                              —        Mais enfin, que peux-tu dire au bon Dieu pendant si longtemps, toi qui ne sais pas parler ? »                                                                             Notre jeune pensionnaire répondait : « Oh! ma Mère, avec le bon Jésus, c'est bien différent; c'est lui qui me parle, et je lui réponds. »

 La vanité si ordinaire aux jeunes filles ne trouva jamais place en cette âme innocente, qui nous avoua un jour ingénument qu'elle ne s'était jamais regardée au miroir de sa vie.

Le divin Maître, jaloux de la rendre de plus en plus sienne et de la détacher de tout, se plut à l'éprouver de nouveau; sa chère soeur Pauline fut atteinte d'une maladie très prompte, à laquelle elle succomba en très peu de temps.

La jeune Thérèse ressentit vivement ce coup, elle se trouva pour ainsi dire seule au milieu d'an pensionnat nombreux et florissant, son coeur ne pouvait se lier avec aucune de ses compagnes, elle sentait qu'un trait mystérieux rompait en elle tous les liens naturels, et malgré sa jeunesse, elle vivait comme sans affection; ce qui la faisait d'autant plus souffrir qu'elle était naturellement sensible et délicate.

Lorsque notre chère enfant eut atteint sa dix-huitième année, elle fit connaître à la digne Mère, qu'elle vénérait à si juste titre, son désir d'embrasser la vie religieuse et son attrait pour le Carmel.

Peu après, faisant un nouvel effort pour vaincre sa timidité naturelle, elle fit la même ouverture de coeur à son respectable directeur. Que se passa-t-il, ma révérende mère, à ce moment solennel? Dieu seul le sait, mais le digne curé de la paroisse, qui connaissait à fond les secrets du coeur de Thérèse, et qui jusque-là n'avait reconnu que des dons bien ordinaires dans l'âme de sa jeune et pieuse pénitente, fut saisi d'admiration et ne put se défendre d'un sentiment de vénération pour cette enfant si timide : il comprit, par une de ces manifestations dont Dieu seul a le secret, les desseins de la Providence sur ce coeur si original et les trésors de grâces que la main toute-puissante du Seigneur y avait déposés.

Ce respectable ecclésiastique, dont le jugement si sûr est si justement apprécié par tous les membres du clergé de notre ville, n'hésita pas à venir lui-même nous la présenter, non comme un sujet ordinaire, mais comme une âme d'élite, ou pour mieux dire encore, comme une autre Thérèse.

 Peu après la chère enfant fut accueillie par nos mères et nos soeurs comme postulante. A son entrée dans l'arche sainte, elle échangea son nom de Thérèse pour celui de la digne Mère qui avait pris tant de soin de sa jeunesse, et à qui, après Dieu, elle devait tout.

Pendant tout le temps de son postulat, notre soeur Marie-Philomène n'eut pas à déplorer un seul moment de défaillance naturelle ; elle se montra toujours courageuse, avide de connaître ses nouveaux devoirs; nous admirions surtout son angélique piété et son recueillement; pas un trait saillant ne la fit distinguer de ses compagnes, si ce n'est une fidélité très exacte aux moindres points de la règle.

Elle eut le bonheur de revêtir le saint habit le 28 octobre 1886. Après cette grande grâce, la chère novice, pour s'unir plus intimement au divin époux, sentit le besoin de se cacher et de s'anéantir davantage; elle parut disparaître en quelque sorte, tant elle était ordinaire, n'ayant aucun talent extérieur ni rien dans toute sa personne qui pût trahir les secrets de sa belle âme.

A cette époque, sa santé nous parut débile, sa voix frêle et peu agréable se liait difficilement au choeur, sa timidité excessive la rendait presque incapable de la récitation du saint office; la chère enfant comprit nos inquiétudes à son sujet et même l'incertitude où nous étions pendant quelques mois, nous trouvant en face d'une santé si délicate, ne trouvant rien extérieurement qui pût offrir une compensation à ce qui paraissait manquer à pieuse novice. Ce lui fut une rude, épreuve, dont cependant elle ne parla à personne.

Notre-Seigneur, qui se plaît à éprouver les âmes qui lui sont les plus chères, ne se laissa pas vaincre en générosité, il exauça l'humble prière de sa fidèle servante, sa santé parut se fortifier, sa voix devint moins rude, sa constante égalité d'humeur, sa bonne volonté, ses grands désirs d'être toute à Dieu, touchèrent le coeur de nos chères soeurs capitulantes, qui, malgré sa faiblesse apparente, la reçurent presque unanimement au chapitre pour la sainte profession.

Le saint jour de Noël, à trois heures du matin, à l'heure même où les bergers venaient offrir à l'Enfant Dieu l'hommage de leurs adorations, notre bonne soeur Marie-Philomène de l'enfant Jésus fai­sait au pied de la crèche, dans les sentiments de l'humilité la plus profonde, le don absolu d'elle-même.

Dès ce moment, ma bien digne Mère, notre jeune professe parut ne plus rien désirer sur la terre, son voeu le plus cher était accompli, elle aurait voulu rompre tous les liens qui lui paraissaient tant soit peu naturels et ne plus paraître au parloir. Son coeur était au ciel. Elle s'appliqua avec un courage toujours soutenu à la sainte observance; humble et modeste dans toute sa conduite, le choeur faisait ses délices ; les dimanches et les jours de fête, elle y demeurait immobile pendant plusieurs heures et n'en sortait que lorsque l'obéissance l'appelait ailleurs.

Son oraison était simple comme sa vie, elle goûtait Dieu, se reposait en lui et se tenait le plus souvent dans un silence amoureux. Le divin Maître, qui se plaît à habiter parmi les lis des âmes pures, la tenait captive à ses pieds, et cette enfant, qui n'avait jamais su ce que c'était que de résister à la grâce, répondait fidèlement à cet appel.      

La récitation de l'office divin faisait son bonheur, elle y mettait toute son application, aussi combien nous fut-il touchant,dans le cours de sa maladie, tant qu'elle put rester debout, de la trouver toujours, son bréviaire ou son diurnal en main, occupée à ce saint exercice.

Elle aimait le silence et la solitude et s'appliquait au travail manuel, où elle était assez adroite ; mais elle ignorait le secret d'y mettre de l'activité, ce qui lui attirait quelquefois des reproches, auxquels elle ne répondit jamais que par des paroles humbles et sans s'excuser.

Vraie fille de notre sainte Mère Thérèse, son attrait dominant était de s'oublier pour le salut des âmes ; elle poussait l'esprit de mortification et de mépris d'elle-même jusqu'à l'héroïsme, se refusant les moindres satisfactions naturelles; elle cachait avec le plus grand soin les petites souffrances que la divine Providence lui départait largement; elle était fort adroite à les dissimuler, évitant de se plaindre, et lorsque nous venions à découvrir ses infirmités ou que nous l'interrogions sur ce point, elle répondait agréablement : « Cela n'est rien, ma Mère, il faut que cela passe.... et puis, quand on est carmélite.... »

A sa mortification se joignait une excessive délicatesse, qui lui faisait demander aux infirmières d'apporter quelques délais aux pansements qu'on devait lui faire, leur disant avec énergie : « Attendons encore deux jours." En un mot ma digne Mère, cette bien-aimée soeur, si simple dans tout le reste de sa vie, était fort ingénieuse à dissimuler ses souffrances, comptant le corps et les douleurs de la chair pour rien.

 Permettez-nous un petit trait. Le jour du 13 août, la pauvre enfant ressentait déjà vivement les atteintes du mal qui devait, quelques mois plus tard, l'enlever à notre affection. Ses souffrances étaient grandes, elle ne pouvait les cacher ; sa charitable infirmière venait de la décider, non sans peine, à accepter un petit soulagement, lorsque pour l'encourager, elle lui parla du prix de la souffrance et des grâces qu'elle pouvait par là attirer sur les pécheurs. Notre bonne soeur lui répondit alors vivement:« Oh! ma soeur, ne me donnez rien ; si c'est comme cela, j'aime mieux souffrir. »

Son esprit de foi, son amour, son respect pour l'autorité qui lui faisait voir Dieu en ses supérieurs, elle ne s'en départit jamais, pas même dans la singulière maladie dont elle fut visitée quelques mois avant sa mort; menacée d'une méningite, son intelligence parut gravement atteinte. Notre bonne soeur Marie-Philomène, ordinairement si calme, si sérieuse dans la pratique de ses devoirs, ne parut plus être elle-même : une agitation nerveuse ne lui permit plus de rester dans sa cellule, elle n'avait plus de repos, pas même au choeur. Malgré cet état si pénible, la chère enfant, même dans les bras de la mort, n'a pas manqué une seule fois à l'obéissance, tant cette vertu lui était chère et tant, elle s'était habituée à la pratiquer.

Le 3 septembre, notre bien; chère soeur Philomène fut obligée de s'aliter, elle commença cette longue phase de souffrance pendant laquelle sa constance et sa générosité ne se démentirent pas, pratiquant à la lettre ce point de nos constitutions qui veut que nous fassions paraître en mala­die la perfection acquise en santé. Elle ne fit entendre aucune plainte et ne cessa d'édifier ses infirmières par son parfait abandon et sa complète indifférence pour toute chose.

Pendant tout le cours de sa maladie, la digne Mère qui l'avait élevée et qui, depuis son entrée en religion était devenue pour notre Carmel une vraie bienfaitrice, n'a cessé d'envoyer à sa chère fille mille petites douceurs et tout ce que son coeur si religieusement dévoué pouvait lui inspirer, de sorte qu'elle l'a pour ainsi dire soignée et substantée par nos mains jusqu'à son dernier jour.

Malgré les soins intelligents et entièrement dévoués de notre bon docteur, rien ne put entraver le cours du mal qui la minait lentement ; nous dûmes nous incliner devant la volonté divine.

 Notre bien-aimée soeur reçut la grâce des derniers sacrements avec sa pleine connaissance, jointe à un grand sentiment de reconnaissance. Après la cérémonie, étant allée la visiter, nous lui demandâmes si Notre-Seigneur ne lui avait rien dit. « Oui, ma Mère, répondit-elle: « Souffrir. »

Et vous, ma chère enfant, qu'avez-vous répondu au bon Maître? — J'accepte. »

Ces deux mots suffisent pour dévoiler tout le secret de sa belle âme et de sa constante fidélité à la grâce.

 Monseigneur notre évêque, malgré ses nombreuses occupations, avec la bonté toute paternelle qui le caractérise, vint bénir notre chère malade avant la retraite ecclésiastique. Il lui accorda une seconde fois la même faveur pendant l'octave de la fête de notre sainte Mère Thérèse.

Permettez-nous, ma digne Mère, de vous prier de nous aider à acquitter notre dette de reconnaissance envers ce saint Prélat, qui donné en toute occasion à notre carmel, dont il veut bien être le Père, les marques du plus entier dévouement.

Le 8 décembre, notre bien-aimée soeur reçut pour la dernière fois le pain des forts, grâce qui lui avait été renouvelée bien souvent pendant les trois mois où la volonté divine la retint sur son lit de douleur.

 Le mardi 10, la journée fut pénible, les forces de notre chère, soeur baissaient sensiblement, mais rien ne nous faisait encore présager sa fin prochaine; le soir après Matines, la trouvent encore plus suffoquée, nous restâmes auprès d'elle afin de nous rendre mieux compte de son état. A peine une demi-heure s'était-elle écoulée que les traits de la chère malade changèrent subitement, le moment suprême était arrivé. Quelques instants après, notre bien chère soeur Marie-Philomène rendait entre nos mains, sans agonie, sa belle âme à son Dieu, après s'être unie à tous les sentiments pieux que nous venions de lui suggérer.

 Sa mort a été simple, comme sa vie. Elle s'est endormie paisiblement dans le baiser du Seigneur.

Les obsèques eurent lieu le jeudi 12, avec toute la solennité que nous pouvions désirer.

Le vénérable ecclésiastique qui nous avait présenté cette bien-aimée soeur, à son entrée dans l'arche sainte, qui avait eu la consolation de présider à sa vêture, maintenant curé d'une des prin­cipales paroisses de notre ville, voulut encore nous faire l'honneur de chanter la messe de requiem et d'officier en cette dernière cérémonie, puis conduire jusqu'à sa dernière demeure cette bien-aimée du Seigneur, qu'il n'avait pas cessé de considérer comme sa fille spirituelle de prédilection,

Un nombreux clergé plein de sympathie pour notre Carmel, ainsi que nos vénérables frères, les pénitents Carmélins, vinrent aussi honorer de leur présence cette pieuse cérémonie funèbre qui revêtait presque le caractère d'un triomphe.

Nous avons l'intime confiance, ma très révérende Mère, que Notre Seigneur aura accueilli dans son amour cette âme privilégiée qui nous laisse tout embaumées du suave parfum de son innocence et de ses solides vertus. Nous vous supplions néanmoins de lui faire rendre au plus tôt les suffrages de notre saint Ordre, par grâce, une communion de votre fervente Communauté, une journée de bonnes oeuvres, l'indulgence du Via Crucis et des six Pater dont elle vous sera très reconnaissante, ainsi que nous, qui avons la grâce de nous dire, en union de vos sainte prières, avec un profond respect,

Ma révérende et très honorée Mère,

Votre humble soeur et servante,

Sr MARIE-THÉRESE DE L'ENFANT JESUS, rci

De notre monastère du Très Saint Coeur de Marie des Carmélites de Marseille

rue Reinard 72, le 15 janvier 1890

 

Besançon – imprimerie de Paul Jacquin

Retour à la liste