Carmel

10 Mai 1895 – le Mans

 

Ma Révérende et Très Honorée Mère,

Paix et respectueux salut en Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, au milieu de nos joies Pascales, vient de cruellement affliger nos coeurs en appelant à Lui en quelques jours deux de nos chères Doyennes, les conviant à continuer au Ciel l'Alléluia qu'elles avaient commencé sur cette terre d'exil.

Le 20 Avril, notre chère Soeur Marie Stanislas, âgée de 80 ans et 5 mois, et de Religion 54 ans 7 mois, rendait sa belle âme à Dieu, foudroyée par une attaque de paralysie, quelques instants après avoir reçu la Sainte Communion.

Veuillez, ma Révérende Mère, en attendant que nous puissions nous occuper de sa circu­laire. lui faire rendre les suffrages de notre Saint Ordre.

Cette chère tombe venait de se fermer, et de nouveau, l'Ange de la mort passait dans nos rangs : le 29 de ce mois, la vénérée et regrettée Mère Louise de Gonzague était appelée, elle aussi, aux noces de l'Agneau, après une vie de 83 ans, dont 56 passés dans l'Arche Sainte.

Cette bonne Mère, dans une lettre fort touchante- trouvée après sa mort, demande de nouveau pardon à chacune de ses Mères et Soeurs, des sujets de peine qu'elle a pu leur don­ner, et supplie la Mère Prieure alors en charge de ne lui faire de circulaire que pour réclamer les suffrages de notre Saint Ordre.

Tout en respectant son humble désir, nous ne pouvons nous résigner, ma Révérende Mère, à passer complètement sous silence les énergiques vertus de cette âme généreuse et ardente, nous esquisserons donc à grands traits les principaux événements de sa longue et laborieuse carrière.

La petite Adèle naquit dans la ville d'Ernée, au Diocèse de Laval, d'une famille parfaite­ment chrétienne et honorable ; Monsieur son Père, d'une vertu austère et rigide, regardait Dieu comme le juge terrible qui scrute les reins et les coeurs, tenant toujours en main les foudres du Sinaï. Ainsi que son frère et sa jeune soeur, notre chère enfant, malgré son carac­tère joyeux et espiègle, ressentit une forte impression des leçons reçues sous le toit paternel ; ce sentiment de la crainte de Dieu et de son inexorable justice devait se développer avec le temps, et faire des dernières années de la chère Mère un véritable martyre.

Enfant terrible, mais pleine de coeur et d'esprit, elle était l'âme de la famille, et savait se faire aimer de tout le monde; aussi, grande fut la douleur de ses dignes parents, lorsqu'elle leur déclara sa détermination de se consacrer à Dieu.

Elle fit un premier essai dans une congrégation vouée à l'enseignement, pour laquelle elle conserva toujours la plus religieuse affection ; mais bientôt le délabrement de sa santé lui fit comprendre qu'elle n'était pas dans l'ordre de la Providence. Bien que très souffrante, elle se présenta à la Révérende Mère Aimée de Jésus, notre vénérée Fondatrice ; cette digne Mère, charmée de la franchise et de l'enjouement de la jeune aspirante l'admit quand même au Noviciat. Sa santé se rétablit, et après les épreuves ordinaires elle revêtit le saint habit et prononça ses voeux.

Active, intelligente, adroite, d'un ordre et d'une propreté remarquables, elle se donnait à tout avec l'entrain de son caractère, et remplissait admirablement tous les offices qui lui étaient confiés par l'obéissance. Douée d'un véritable talent pour les broderies en or, elle travaillait sans compter, passant souvent une grande partie des nuits, penchée sur son métier, afin de procurer quelques ressources à sa communauté, et consoler ainsi le coeur de sa vénérée Prieure. Ne désirant d'autre récompense que le témoignage de sa conscience, elle fuyait les regards des créatures, et n'aimait pas leurs louanges qu'elle semblait mépriser.

Infirmière pendant de longues années, elle était extrêmement aimée de ses malades qu'elle savait consoler et réjouir, mettant à leur service son coeur et son complet dévouement.

Élue successivement Dépositaire, Sous-Prieure et Prieure, ma Soeur de Gonzague s'acquitta de ses nouveaux devoirs avec un grand zèle.

La première fois qu'elle fut Dépositaire, la construction de notre chapelle avait, non seule­ment absorbé nos modestes ressources, mais laissé notre Monastère chargé de dettes. Par sa bonne administration la chère Soeur sut faire face à tout. Malgré notre état de gêne et de pauvreté se confiant en la Providence, elle donnait toujours avec une grande chante et une parfaite bonne grâce; naturellement large, elle n'était jamais plus heureuse de seconder sa Mère Prieure que lorsqu'il s'agissait de soulager quelqu'infortune ou de faire des heureux.

Les humbles et les petits furent toujours l'objet de ses prédilections; elle s intéressait a leurs affaires, les consolait, les encourageait; aussi les ouvriers qui travaillaient au Monas­tère l'entouraient-ils de leur respect et de leur vénération. Plusieurs de ces braves gens avant eu connaissance de l'embarras pécuniaire de nos Mères, proposèrent a la Soeur Dépo­sitaire de prêter à la Communauté le fruit de leurs petites économies.

Près de ces brillantes qualités, vous l'avez déjà compris, ma Révérende Mère, il ne pouvait manquer de se glisser quelques ombres : en effet, notre bien-aimée Mère eut à lutter toute sa vie contre l'ardeur de son imagination, l'entraînement de sa nature et 1'indépendance de son jugement; ce furent là les champs de bataille sur lesquels cette âme vaillante dût se livrer de sanglants combats et remporter de nombreuses victoires.

Nommée Sous-Prieure, elle profita de ces trois années de trêve avec les sollicitudes extérieures, pour s'adonner à la vie intérieure et se reposer en Dieu. Toujours la première aux heures de Communauté, elle nous était un stimulant, et tenait à ce que le saint Office fut parfaitement récité, n'épargnant pour cela ni peines, ni fatigues.          

La Révérende Mère alors en charge étant devenue presque aveugle, sa dévouée bous- Prieure lui succéda. Pendant les années de son gouvernement, la Mère Louise de Gonzague se montra pleine de zèle pour maintenir la parfaite régularité, et développa dans les âmes i'esprit de foi et de piété. Sous la bure du Carmel sa santé s'était si bien fortifiée, que la bonne Mère eut toute sa vie la grâce, de garder nos saintes observances et même d'y ajouter beaucoup de veilles et de pénitences. Très austère pour elle-même, elle ne laissait jamais paraître ni ses goûts, ni ses répugnances; charitable pour les autres et fidèle au point de la Constitution, elle voulait que les malades fussent bien soignées, mais elle tendait a rendre les âmes viriles, combattant énergiquement les natures molles et repliées sur elles-mêmes. Vigoureuse dans la réprimande, elle savait consoler par un mot de Dieu, accompagne d un maternel sourire, et ne craignait pas de s'humilier lorsqu'elle croyait s'être laissée emporter par son zèle.

Très sensible aux témoignages de reconnaissance et d'affection, la digne Mère craignait extrêmement de dérober à Dieu la moindre parcelle de l'amour qui lui est dû, et n'épargnait rien pour établir ses filles dans un parfait dégagement de coeur. La Mère de Gonzague eut toujours pour nos chères Soeurs du voile Blanc une particulière affection ; elle appréciait leurs labeurs et leur constant dévouement, et à 1'occasion était heureuse de le leur témoigner.

Dieu seul ma Révérende Mère, a connu les largesses de sa chante pendant ses six années de charge. Les familles tombées dans la détresse, éprouvées par d'intimes chagrins, étaient l'obiet de son actif dévouement et de ses délicates générosités, ne craignant point, au besoin, de puiser dans la bourse de sa chère Soeur qui, toute sa vie, fut une aimable bienfaitrice de notre Carmel. La chère Mère n'acceptait aucun remerciement ; coupant court à 1 expression de la reconnaissance elle disait : « Je ne suis qu'un instrument; la Mère Prieure n'est pas une personnalité, elle représente Dieu et la Communauté, elle ne fait donc que remplir leurs intentions en faisant le bien ».

La Mère de Gonzague, dont la voie fut toujours celle de la pure foi et de la crainte de Dieu avait une filiale tendresse pour la Sainte Vierge; aussi regarda-t-elle comme l'une des meilleures consolations de son Priorat d'être choisie pour élever dans notre solitude un pieux sanctuaire à Marie Immaculée. 

Une autre joie était encore réservée à son âme apostolique : les Révérends Pères de la Compagnie de Jésus ayant pris au Mans la direction du collège de Sainte-Croix, la Prieure en digne fille de sainte Thérèse, fut heureuse de mettre à leur disposition les objets de notre sacristie et de pourvoir pendant plusieurs semaines à tous leurs besoins. Le Révé­rend Père de Ponlevoy avait bien voulu garder fidèle souvenir de ces humbles services, et jamais il ne passait en notre ville, sans venir nous distribuer le pain de sa suave parole. Cette circonstance forma entre les Révérends Pères et le Carmel des liens spirituels qu'il nous est doux de voir se perpétuer. 

Comment ne pas mentionner en passant, ma Révérende Mère, les admirables largesses de notre chère défunte pendant l'hiver de 1871 ? L'heure des douleurs et des humiliations de la France avait sonné, son territoire était foulé par le pied d'un ennemi vainqueur qui, dans quelques jours, allait entrer au Mans.       

Déjà à toutes heure, nos pauvres soldats sonnaient a notre porte, mourants de froid et de faim ; le grand coeur de la chère Mère de Gonzague était navré; elle leur faisait distribuer soupe, vin, café, en un mot tout ce qui pouvait les réconforter.

Dans le double but de pourvoir à l'inviolabilité de notre clôture et de secourir les blessés qui arrivaient en foule, demandant un abri pour expirer en paix, notre Révérende Mère résolut, avec la permission de Monseigneur, d'établir une ambulance dans nos bâtiments extérieurs. Chacune de nous se réduisit au strict nécessaire : lits, paillasses, couvertures, tout fut passé au dehors; les amis furent, eux aussi, mis à contribution par notre intrépide Mère, et en quelques heures une ambulance de 25 lits était installée.

Que ne pouvons-nous laisser courir notre plume, ma Révérende Mère, et vous redire les traits de Providence dont notre Carmel fut l'objet pendant ces tristes jours, ainsi que les pro­diges de dévouement de chacune de nos Soeurs, pour faire face aux exigences de cet hospice improvisé. Notre Révérende Mère se multipliait et communiquait à toutes le feu sacré de son zèle et de sa charité.

Bientôt la contagion franchit les murs de notre solitude et presque toutes nos Mères et Soeurs furent plus ou moins gravement atteintes; l'une de nos jeunes Professes fut choisie comme victime, à la grande douleur de la vénérée Prieure qui l'affectionnait particulière­ment.

Lorsque tout fut rentré dans le calme, notre Révérende Mère, épuisée de fatigues et d'émotions tomba elle-même fort malade ; un instant elle se crut à sa dernière heure, et com­prit le néant de toutes choses ! Sous l'empire de cette lumière, plus que jamais elle s'appliqua à développer le règne de Dieu dans les Ames, se nourrissant de la forte et suave doctrine de Monseigneur Gay, qu'elle avait eu la grâce de connaître et avec lequel elle resta en relations jusqu'à sa mort.

Notre chère Mère avait d'autant plus besoin de ce secours, ma Révérende Mère, que le Bon Maître lui réservait une douloureuse et difficile mission : celle d'être la consolation de sa chère Soeur, devenue extrêmement scrupuleuse, et de son vertueux Frère qui, après avoir sanctifié la Paroisse dont il était Curé, était tombé dans une épreuve voisine du désespoir ; cette croix fut d'autant plus lourde pour la Mère de Gonzague qu'elle se sentait souvent impuissante à les soulager. Le contact de ces âmes éprouvées réveilla en celle de la digne Mère les impressions de sa jeunesse et bientôt elle se sentit elle-même comme investie de la justice divine.

Cependant les années s'étaient accumulées sur la tête de la vénérable Mère, apportant leurs épreuves et leurs déceptions; les unes et les autres lui avaient fait comprendre que Dieu seul est digne de tout notre amour !    Désormais la gloire de Dieu, le salut des âmes et l'oeuvre de sa propre sanctification devinrent le but de ses prières et de ses préoccupations.

La Divine Providence, dont les voies sont admirables, permit un accident qui conduisit la chère Mère dans la solitude, lui ménageant ainsi Je temps de méditer ses années éternelles, et de se préparer au grand passage : un soir, se rendant à Matines, elle fit une chute et se cassa l'épaule; atteinte ensuite de l'influenza, elle resta très faible, et devint incapable de se suffire. Transportée dans une cellule d'Infirmerie, non loin de notre cher Oratoire, elle passait aux pieds de Jésus Hostie la meilleure partie de son temps.

Cependant, les souffrances morales s'accentuaient de plus en plus : bientôt ses soupirs vers le Ciel devinrent incessants et déchirants ; elle se disait la plus grande pécheresse du monde, qui ne méritait pas son pardon et appelait à son secours la sainte Vierge et tous les Saints !    

Peu à peu sa vue s'affaiblit, elle perdit graduellement l'usage de ses jambes, et sa respira­tion haletante devint une sorte de gémissement qui ne lui laissait jamais un instant de repos. Ses dévouées Infirmières, désolées de ne pouvoir alléger tant de souffrances, étaient extrêmement édifiées de l'état de dégagement et de mort à soi-même de cette bonne Infirme qui voulait tout recevoir de la main de Dieu, ne se permettant jamais de formuler ni un désir, ni un regret, ni une plainte : tout était toujours trop bien et trop bon pour elle !  

Elle offrait ses souffrances pour le Saint-Père, pour l'Eglise, pour la France, pour notre saint Ordre, dont elle était toujours fort occupée.

Vers Noël, la bonne Mère se sentant beaucoup plus mal, demanda à recevoir les derniers Sacrements et fit à Dieu le sacrifice de sa vie, acceptant la mort comme expiation de ses péchés.

Cependant ce n'était qu'une crise, une nouvelle phase de cette cruelle maladie : désormais son pauvre corps, déformé par l'enflure, se refusait à tout mouvement et lui faisait endurer de vraies tortures ; sans cesse elle demandait la patience. Oh ! qu'il était pénible pour cette bien aimée mourante de tout attendre de la charité !    

Mais, ma Révérende Mère, quelque grandes que fussent ses souffrances physiques, elles n'étaient rien en comparaison des luttes de son âme : son visage empreint d'angoisse et de douleur, sa voix plaintive implorant son pardon et la grâce d'acquiescer pleinement au bon plaisir de Dieu, nous arrachaient des larmes ; nous nous demandions si dans un moment de ferveur, la bonne Mère n'avait pas demandé à faire son Purgatoire en ce monde ?       

Le 26, nous crûmes le dernier moment de notre chère Mère arrivé ; après la Sainte Messe, nous fîmes entrer Monsieur notre Aumônier, qui lui donna la Sainte Absolution, lui renou­vela la grâce de l'Extrême-Onction et de l'Indulgence ln articulo mortis, puis récita avec nous les prières du Manuel; le peu de connaissance de la chère mourante ne permit pas de lui donner la Sainte Communion.

Monseigneur prévenu eut l'extrême bonté de venir de suite bénir la chère Mère. A sa vue, elle se ranima et lui exprima sa profonde gratitude ; Sa Grandeur daigna lui donner une der­nière Absolution et lui apporter Elle-même le Saint Viatique, l'exhortant à la confiance et à l'amour. Cette parole si suave de notre vénéré Pontife et Père fut toute puissante : l'ange de ténèbres se retira, la paix reparut sur le visage de la vénérée mourante; toute lutte avait cessé, la victoire restait à cette âme courageuse qui nous consolait à son tour par ces paroles : « Oh ! ne demandez pas l'allégement de mes souffrances ; je veux tout ce que le bon Dieu veut et comme il le veut ».

Le soir, la chère malade nous remercia avec effusion des grâces de la journée; elle était heureuse et appelait de ses voeux le moment qui l'unirait à son divin Époux !     

Cette heure suprême devait bientôt sonner : le 29 vers le matin, la vénérée mourante désira être mise dans son fauteuil; elle s'y endormit d'un sommeil très calme ; la chère Infirmière priait près d'elle tandis que la communauté rassurée était à l'Oraison. Tout à coup la respira­tion devint plus faible; avertie en hâte nous nous rendîmes près d'elle ; hélas ! il était grand temps ; nous fîmes quelques prières, presque aussitôt le pouls s'arrêta et sans aucun signe extérieur l'âme de notre chère Mère Louise de Gonzague s'envola dans le sein de Dieu!...

La Communauté prévenue de suite arriva pour réciter avec nous le Subvenite ; nous étions dans un profond saisissement. Le mieux survenu la veille nous avait fait espérer de garder quelques jours cette très aimée mourante.

Les funérailles eurent lieu le Mercredi 1er Mai ; Monsieur l'archiprêtre de Notre Dame de la Couture, notre vénéré Pasteur, daigna les présider accompagné du Clergé de la paroisse ; Monsieur le Chanoine Albin doyen du Chapitre et Vicaire Général, plusieurs autres Chanoines de l'insigne Chapitre du Mans et divers membres du Clergé nous tirent l'honneur d'y assis­ter et de se joindre à Monsieur notre Aumônier pour conduire cette chère défunte à sa dernière demeure.

Nous fûmes heureuses de voir la famille de notre chère Mère représentée à cette triste cérémonie par l'une de ses jeunes cousines, assistée des nombreux amis de notre Carmel. Que tous veuillent bien recevoir l'expression de notre religieuse gratitude.

Aussitôt après le décès, le visage de notre chère défunte prit une expression de paix et de bonheur qui reposait le coeur.

Nous ne doutons pas, ma Révérende Mère, que cette chère âme, purifiée par tant de souffrances, n'ait reçu de son Dieu un accueil plein de miséricorde ; cependant, comme il sera beaucoup demandé à qui a beaucoup reçu, nous vous prions, ma Révérende Mère, de vouloir bien lui faire rendre au plus tôt les suffrages de notre Saint Ordre, par grâce une communion de votre fervente Communauté, une journée de bonnes oeuvres, l'in­dulgence du Via Crucis et des six Pater, le Psaume Miserere et le Monstra te qu'elle aimait à répéter pendant ses dernières luttes, enfin quelques invocations à la Sainte Vierge, à Saint Joseph et à son Saint Patron; elle vous en sera très reconnaissante, ainsi que nous, qui avons la grâce de nous dire, dans la plaie sacrée du Coeur de Jésus, avec un profond respect.

Ma Révérende et très honorée Mère,
Votre humble Soeur et Servante,
SŒUR MARIE-ALPHONSINE
R. C.Ind.
De notre Monastère de Jésus-Médiateur et de l'Immaculée- Conception des Carmélites du Mans, ce 10 Mai 1895.
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