Carmel

08 décembre 1892 – Toulouse

 

Ma Révérende et Très Honorée Mère,

Très humble et affectueux salut en Notre-Seigneur qui, dans ses desseins adorables, a voulu réunir comme un faisceau d'épines les tribulations qui ont accompagné la perte de nos chères Soeurs. Le jour même de la fête de notre glorieux père saint Joseph, on conduisait à sa dernière demeure les restes vénérés de notre chère Soeur Marie des Anges, lorsque dans la nuit du 20 au 21, Dieu appelait à Lui notre bien-aimée et si regrettée Soeur Françoise-Marie-Joseph de Jésus, professe de notre Communauté, âgée de soixante-dix ans, onze mois et de religion cinquante ans et deux jours.

Notre chère Soeur naquit à Villemur, petite ville de ce diocèse, de parents honorables et chré­tiens ; elle fut l'aînée de deux frères, dont le second vint au monde au moment où elle était près d'entrer au Carmel et sur lequel sa prière veilla toujours avec une affection de mère.

Elle reçut au baptême le nom de Françoise et fut la joie de ses bons parents, surtout d'un père qui l'aima tendrement et qui, dès le berceau, fonda sur cette enfant les plus douces espérances. Un an après, la bonté divine lui envoya un petit frère pour compagnon de ses jeux ; ces deux enfants grandirent sous les yeux d'une vertueuse mère, qui leur donna l'exemple d'une piété solide qui la faisait vénérer dans le pays. Françoise fut élevée par une respectable maîtresse, pour qui elle a toujours conservé la plus profonde estime et une reconnaissance qu'elle a portée devant Dieu.

Elle eut beaucoup à souffrir d'un caractère scrupuleux qui, en faisant le tourment de sa vie, devint pour elle une source de mérites. Impossible de dire, ma révérende Mère, les minuties qui l'ont torturée; elle les reconnaissait sans qu'il lui fut possible de les vaincre. Jugez de sa prépara­tion à sa première confession et surtout à la confession générale qui précéda sa première communion. Victime d'un défaut qui, en grandissant, se développait, elle nous a plus tard raconté les difficultés de ses examens qui la décidèrent, pour ne rien oublier, à apprendre par coeur les formules qui sont dans les livres, afin de les réciter aux pieds du prêtre. Le jour de sa première Communion, pendant la messe de la cérémonie, elle quitta quatre fois les rangs pour aller soumettre ses scrupules au directeur de sa conscience. Mais cette âme timorée, conduite par le Seigneur, préludait à la dépen­dance religieuse que sa miséricorde lui préparait comme son remède souverain.

Elle eut pour émule et pour amie une jeune fille de la localité, congréganiste comme elle ; à la sortie des réunions, les deux futures carmélites s'entretenaient l'une l'autre de la parole de Dieu qu'elles venaient d'entendre et qui, à leur insu, éclairait leur chemin. La vocation germait et bientôt, ma révérende Mère, l'appel du Maître se fit entendre ; toutes deux songeaient au Carmel, où elles furent dirigées par un digne prêtre, vicaire alors à la paroisse, plus tard devenu missionnaire et qui a consumé sa vie dans les labeurs de l'apostolat. Il les présenta à notre vénérée Mère Euphrasie, alors maîtresse des novices qui, après s'être rendu compte de la solidité de leur vocation, les fortifia pour le combat qu'elles auraient à soutenir, au moment où il faudrait briser les liens de la famille. L'assaut fut terrible pour notre chère Soeur; son père lui signifia que si elle le quittait, non seule­ment elle ne le verrait plus, mais qu'il ne la considérerait plus comme sa fille. C'est alors que Dieu lui vint en aide par une pieuse tante, qui fut heureuse de seconder les desseins du Ciel. Françoise sortit de la maison paternelle après avoir subi les déchirements du coeur et frappa à la porte de notre ancien Monastère, le 27 août 1841, fête de la Transverbération. La Mère Thérèse, de sainte mémoire, alors en charge, lui fit l'accueil le plus maternel et la confia aussitôt à la direction de la Mère Euphra­sie, qui devait être pendant un demi-siècle l'instrument béni du Seigneur dans notre Carmel, Malgré ses tendances aux scrupules, notre chère Soeur Marie de Jésus marcha d'un pas ferme dans la voie de l'obéissance, qu'on lui faisait apprécier, avec une volonté qui obtenait toujours des victoires. Le noviciat de notre bonne Soeur fut extrêmement laborieux, son ennemi était toujours à combattre ; sa droiture l'éclairait et sa foi en sa maîtresse l'aidait à ne point reculer. Affligée, mais jamais découragée, ses défaillances l'humiliaient et des larmes abondantes la trahissaient. La vigilance maternelle lui fit la guerre de ce côté; la pauvre enfant ne devait plus pleurer et l'aveu de cette faiblesse la torturait comme une infraction à l'obéissance. Il est certain, ma révérende Mère, que cette souffrance fut le moyen que la grâce lui présenta pour mettre le pied sur les petitesses qui, dans son esprit, avaient une trop large place. Cette âme humble se confondait en mépris d'elle-même, prières ferventes, austérités, pour répondre aux desseins de Dieu; elle édifiait ses compagnes par les actes réitérés d'une obéissance qu'elle ne croyait pas posséder. Ses efforts furent récompensés par la grâce du saint habit, après la promesse solennelle qu'elle ne répandrait plus de larmes. La Communauté n'eut pas à se repentir de sa condescendance et l'année s'écoula dans la satisfaction que donnaient les progrès de la pieuse novice; la régularité, la pratique du silence, une continuelle mortification, la tenue religieuse, l'esprit de pauvreté, de dépendance et un entier dévouement laissaient entrevoir les qualités qui font la fille de sainte Thérèse.

Cependant, la profession de notre bonne Soeur subit encore quelques retards; Dieu le permit, pour rendre plus parfait son holocauste. Le 4 octobre, elle entra en retraite, et ce fut le 15, fête de notre sainte Mère, qu'elle prononça ses saints voeux. Notre chère Soeur Marie de Jésus, désormais Carmélite, ne songea plus qu'à être fidèle à ses engagements et s'adonna, avec ferveur, à l'exacte régularité. La fidélité aux saints exercices fut le point capital de ses préoccupations; on la vit plus que jamais appliquée à répondre au premier appel de la grâce dont elle voulait dépendre unique­ment.

Quelque temps après sa profession, on lui donna la charge de portière, dont elle s'acquitta toute sa vie avec une rare perfection. Douée d'une discrétion et d'une réserve exceptionnelles, elle a mérité la confiance de ses Mères Prieures et de toute la Communauté. Nos Soeurs allaient à elle, pour les messages les plus délicats, comme si l'on se fût adressé à l'autorité ; elle était aussi respectée que vénérée par ses compagnes, qui reconnaissaient en elle un modèle à suivre, quoique difficile à imiter.

D'un caractère timide et ne se considérant pour rien, notre bonne Soeur Marie de Jésus, dans nos récréations, était moins portée à parler qu'à se taire; aussi, la chère Maîtresse, qui ne perdait pas l'occasion de mortifier ses attraits, la chargea d'égayer ses Soeurs pendant cet exercice jusqu'à l'arrivée de la Mère Prieure. Après cette ordonnance, que notre obéissante accepta à ses risques et périls, ayant soumis son plan, elle nous fit chaque jour une petite allocution tirée de l'Ecriture Sainte. Le but de ce commandement fut admirablement atteint. Le prédicateur impassible, les yeux sur son ouvrage, tirant l'aiguille activement, excitait une hilarité difficile à dépeindre. La pauvre patiente en suait, mais ne se déconcertait pas ; chacune se retirait pénétrée jusqu'au fond de l'âme de cette religieuse leçon.

Soeur Marie de Jésus était formée à l'école du détachement ; la Mère Euphrasie, pour la sevrer d'un recours filial trop fréquent, l'avait condamnée à travailler à la porte de l'infirmerie, son séjour le plus ordinaire, pendant que ses compagnes jouissaient des faveurs d'une direction à laquelle elle devait renoncer. L'humble obéissante ne dit mot et ne se permit pas une plainte, quoi­que l'épreuve lui fût cruelle. Cette habile Maîtresse avait sondé la foi de notre chère Soeur et, conséquemment, la force de son obéissance ; nous n'en citerons qu'un trait, ma Révérende Mère, qui laissa la Communauté aussi surprise qu'édifiée. Une année, des hirondelles qu'on n'avait point vues jusque là, voltigèrent assez nombreuses dans nos cloîtres et vinrent faire leurs nids au-dessus de la porte du réfectoire; tout le monde était enchanté d'entendre leur gazouillement et leur souhaitait la bienvenue. Mais quand les oisillons furent nés, il survint tant d'inconvénients, qu'ils firent regretter leur présence. Notre vénérée Mère Euphrasie, inspirée par le Seigneur, ordonna à sa novice, dont elle connaissait la vertu, de commander aux hirondelles, au nom de l'obéissance, de choisir telle place qu'elles voudraient dans le monastère, pourvu qu'elles n'importunassent plus les habitantes. De fait, elles délogèrent aussitôt; on ne les entendit plus chanter et, quelque temps après,de nouveaux nids étaient bâtis près de la porte de clôture. Aucune ne douta que le fait qui s'accomplit eût suivi le commandement, et chacune, dans le silence, adora le Seigneur, convaincue des victoires rempor­tées par l'obéissance. Ceux qui voyaient de près notre chère Soeur étaient forcés de reconnaître la droiture de son jugement et les qualités rares qui étaient en elle.

La modestie des yeux a été pratiquée par Soeur Marie de Jésus jusqu'à la fin de sa vie; la mort de notre bien-aimée Mère Euphrasie, seule, en a révélé l'héroïsme. Oui, ma Révérende Mère, toutes nos Soeurs ont été témoin des sacrifices qu'elle lui a imposés. Le jour du décès de notre si regrettée Mère, et pendant qu'elle était exposée au choeur, nous constatâmes avec admiration que celle qu'elle avait tant appréciée et dont la séparation broyait son coeur, lui était restée inconnue. Notre chère Soeur, pressée de répondre si elle apercevait quelque changement en ces traits vénérés, ne pouvant échapper à la question, baissa la tête et dit : « Nous ne l'avons jamais regardée. »

Ainsi, Soeur Marie de Jésus gravissait le Carmel et attirait, en s'effaçant, l'estime générale. Son amour pour la sainte observance et sa connaissance des rubriques la firent élire Sous-Prieure, charge qu'elle a remplie de longues années, à diverses reprises, à la satisfaction de ses Supérieurs dont elle était l'auxiliaire prudente. Son dévouement était trop désintéressé pour n'être pas complet; il est récompensé aujourd'hui par la libéralité divine. Cette âme généreuse allait tremper ses lèvres au calice des douleurs. Nous l'avons vue, jusqu'ici, dominer la souffrance, mais le moment appro­chait où la souffrance même allait la dominer. Elle avait compté sur une santé qu'elle n'avait jamais ménagée, aussi traitait-elle son corps en ennemi, à qui elle ne donnait ni paix ni trêve. Notre chère Soeur avait été douloureusement frappée par la mort d'un père bien-aimé dont elle avait le salut à coeur, à qui sa tendresse filiale avait donné sans interruption larmes, prières, austérités ; mais comme d'ordinaire sa nature scrupuleuse exagérant, la jeta dans d'incompréhensibles angoisses, elle s'offrit à Dieu pour racheter cette âme, dût-elle endurer les tourments les plus cruels jusqu'à la fin de ses jours; elle voulait satisfaire pour elle à la justice divine. Le Seigneur exauça ses voeux et sa vie devint un enchaînement d'épreuves auxquelles se joignirent celles de la santé. Ses mortifications n'en furent pas diminuées. Depuis son entrée en religion, on ne l'avait jamais vu s'approcher du feu; tout ce qui était à son usage allait toujours bien, même des alpargates trop courtes, qui avaient déformé ses pieds et donné lieu à des plaies qu'elle était loin de leur attribuer.

De fait, ma Révérende Mère, la santé de notre bien-aimée Soeur commençait à décliner; un travail dans la tête nous faisait appréhender quelque congestion cérébrale ou une paralysie qui aurait pu se produire. Ce qui augmentait nos craintes, fut la grave maladie de son jeune frère qu'elle ché­rissait, devenu père de famille et dont elle redoutait la fin prématurée ; cette épreuve la consuma dans une incessante prière. Que de chemins de croix fit-elle pour obtenir sa guérison et demander pour lui grâce et miséricorde. Les sentiments chrétiens de ce cher frère lui arrivaient de temps en temps comme un baume à sa douleur. 11 connaissait son état et on parlait à notre bonne Soeur de ses dispositions consolantes; mais la force de ses impressions écrasait son coeur affaibli par ses pro­pres maux qui prenaient des proportions effrayantes. Longtemps encore elle devait expier : n'était- elle pas victime volontaire? la Mère Euphrasie était là pour lui donner l'exemple et la fortifier.

La mort de notre Mère vénérée la laissa dans un désert; cette croix semblait au-dessus de ses forces, fondue qu'elle avait été dans ce moule parfait, après Dieu, son unique appui ; et pourtant, ma Révérende Mère, c'était pour Soeur Marie de Jésus le moment des dernières luttes que la mort devait terminer. Dieu seul a le secret des combats terribles qui révélèrent à sa Mère Prieure l'excès de ses tortures morales. En vain, elle s'épuisait pour le salut des âmes, aucun de ses désirs ne lui paraissait exaucé ; ses aspirations les plus chères, ses prières les plus instantes semblaient fou­droyées d'un refus. C'est alors, qu'avec une persévérance qu'on ne peut se lasser d'admirer, comme notre sainte Mère Thérèse, elle s'offrait à rester en Purgatoire jusqu'à la fin du monde pour le salut d'une seule âme. Cette désolation intérieure était entretenue par l'état physique de notre pauvre Soeur, qui joignait une maladie de coeur à des tendances de congestions progressives. Ainsi se pro­longea, plus de deux ans, un martyre quotidien pour ma Soeur Marie de Jésus, dont la situation toujours grave pouvait le devenir davantage; une crise succédait à l'autre et il serait trop long de vous entretenir des continuelles alarmes que nous donnait cette chère malade, que nous ne pouvions soulager que passagèrement. Elle était soutenue par cet esprit de prière qui a été l'aliment subs­tantiel de sa vie; prier auprès d'elle la fortifiait, la consolait et, pendant que nos Soeurs, avec dévouement, s'épuisaient à réciter d'interminables prières, elle restait affamée, comme si on n'eût fait que commencer et d'une voix suppliante, disait : « Ce qui est fatigue pour une autre est un vrai remède pour nous, » répétant : « Prions, prions encore, nous n'avons pas de plus grand bonheur. » La récitation de l'Office divin était sa nourriture. Son obéissance, pouvons-nous dire, n'a failli que sur ce point, car malgré l'imposition de notre volonté pour lui en éviter la peine, alors que la fai­blesse l'anéantissait, l'habitude l'entraînait ; dans ses rêves même, elle psalmodiait l'Office canonial à toute heure.

Pendant que notre chère malade avançait lentement dans la voie du Calvaire, un rayon d'espérance réjouit son coeur. Le 19 mars 1892 était le jour mémorable de la célébration de ses noces d'or, qui devint d'autant plus l'objet de ses désirs qu'elle y entrevoyait la grâce d'un second baptême, avant de paraître devant Dieu. Cette pensée l'illumina ; une joie naïve remplit son âme; elle fit des préparatifs touchants qui nous édifiaient.

Une de ses dernières consolations, ma Révérende Mère, fut l'autorisation qu'elle obtint de remplacer le modeste Ostensoir de l'Oratoire, en cuivre argenté, par un autre en vermeil qu'elle demanda à sa famille. L'empressement de ses bons parents à lui donner cette satisfaction, lui causa un bonheur indicible.

Cette vraie enfant de Marie avait désiré avec passion d'accomplir les grands actes de sa vie, un jour consacré à sa divine Mère; elle avait ardemment souhaité de faire sa profession pour la Fête de N.-D. du Mont-Carmel, mais la générosité de son âme lui fit préférer la valeur d'un sacri­fice. Elle nous proposa, comme dédommagement, si sa vie se prolongeait, de remettre son Jubilé au 25 mars, Fête de l'Annonciation, comptant sur une protection dont son âme était jalouse. Mais, ma Révérende Mère, Dieu en avait disposé autrement, la Croix planait sur notre communauté, le Ciel avait choisi ses victimes, notre chère Soeur Marie de Jésus participait du fond du coeur à nos épreuves. Son état, depuis si longtemps le même, ne présentait rien de particulier; elle avait encore communié, le dimanche 20 mars, à la Messe, grâce qui lui a été accordée régulièrement presque tout le temps de sa maladie, son amour pour Jésus-Eucharistie lui donnant la force d'immenses privations, aussi lui a-t-il réservé la faveur d'être son Viatique. La journée se passa comme de coutume. A quatre heures du soir, notre excellent docteur, admirable de dévouement, faisant la tournée de nos malades, la félicita de l'approche de sa Fête jubilaire et la soirée se termina, comme les précédentes, dans la prière et la préparation au repos. Son coucher eut lieu vers minuit, car la crainte qu'elle avait de manquer au jeûne Eucharistique, lui faisait redouter l'inadvertance de ses chères Infirmières pour la prévenir à temps.

On la mit donc au lit et nos Soeurs du voile blanc, habituées à cette oeuvre, firent silence autour d'elle, pour ne point troubler un sommeil qu'interrompait le moindre bruit. La tranquillité dont elle paraissait jouir laissait ses veilleuses sans inquiétude ; et lorsque, vers cinq heures, l'une d'elles s'approcha pour préparer son lever, la trouvant immobile dans la même position où elle s'était mise le soir, lui prit la main qu'elle trouva déjà glacée ! Notre bonne Soeur Marie de Jésus avait rendu son âme à son Créateur, qui lui avait épargné, dans son amour, les terreurs de la mort, par elle si redoutée. Notre digne aumônier, si dévoué à notre Communauté, prévenu aussitôt, se hâta de venir pour lui administrer les derniers Sacrements, s'il en était temps encore ; mais le médecin qui le suivit de près constata la triste réalité. Monsieur l'aumônier se mit en prière avec nos chères Soeurs valides qui, autour de cette dépouille mortelle, nous remplaçaient dans une profonde douleur, La mort de cette Soeur vénérée nous jeta dans la stupeur; nous nous demandions avec anxiété, en ado­rant les desseins éternels, jusqu'où devait atteindre l'amertume de notre calice. Les malades deve­naient plus nombreuses ; une autre de nos Soeurs nous donnait de terribles appréhensions. Nous restâmes abîmées dans la soumission à la volonté divine, dans l'attente des nouveaux deuils qu'il plairait à Dieu de nous imposer.

Quoique nous ayons la confiance que notre bien-aimée Soeur Marie de Jésus a été reçue favo­rablement par le Souverain Juge, comme il faut être si pur pour paraître devant Dieu, nous vous prions, ma Révérende Mère, de vouloir bien ajouter aux suffrages déjà demandés, une journée de bonnes oeuvres, une communion de votre fervente Communauté, les indulgences du Via Crucis et des six Pater et tout ce que votre charité voudra bien lui accorder. Elle vous en sera très recon­naissante ainsi que nous qui, en union au pied de la Croix et dans les Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie, avons la grâce de nous dire,

Ma Très Révérende Mère,

 

Votre très humble et indigne Servante,

SŒUR SAINT-LOUIS DU SACRÉ-CŒUR

R. C. I, Prieure.

De notre Monastère de la Sainte Mère de Dieu, de notre Sainte Mère Thérèse, de notre Père Saint Joseph, des Carmélites de Toulouse, ce 8 décembre 1892.

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