Carmel

02 août 1888 – Tours

J. M. J. T.
Ma Révérende et très Honorée Mère ,
Paix et très humble salut en Notre-Seigneur, qui vient d'imposer à nos coeurs un douloureux sacrifice en rappelant à Lui, dans des circonstances qui l'ont rendu plus douloureux encore, notre bien chère soeur Marie-Thérèse de Saint-Charles, novice blanche de notre monastère. Elle était âgée de vingt-trois ans, et n'avait que treize mois de vie religieuse.
La mort est venue pour notre bien chère soeur à l'heure la plus inattendue, bri sant dans la force de la jeunesse une constitution robuste, couronnant, nous l'espérons, sur le seuil de la vie religieuse des vertus déjà solides, et nous laissant, avec le souvenir d'une fidélité exemplaire, le parfum des plus douces vertus. Nous pouvons dire, avec un pieux auteur, que son apparition au milieu de nous fut « un gracieux sourire de la Providence» qu'il nous a été donné d'entrevoir un instant et dont le charme demeurera toujours parmi nous.
Cette chère enfant appartenait à une des familles les plus honorables de notre ville, race chrétienne et généreuse qui compte une martyre parmi les Filles de saint Vin cent de Paul, une apôtre chez les religieuses du Sacré-Coeur, et plusieurs victimes dé vouées dans notre Saint Ordre. Formée dès l'enfance à la plus solide piété et à une par faite simplicité d'habitudes, son jeune coeur reçut si bien l'impulsion que lui donnaient ses vertueux parents que les sentiments les plus délicats s'y épanouissaient de la manière la plus aimable et, au Carmel, comme au milieu des siens, elle fut enfant simple, naïve, pieuse et d'une extrême douceur.
Privilégiée dès le berceau par le nom de baptême qui lui fut donné, Thérèse fut élevée dans sa famille avec ses soeurs. Elle avait huit ans quand elle reçut, au jour fixé par sa mère pour leur distribution de prix, une Vie de sainte Thérèse, sa patronne. Elle la lut sans en être séduite: « C'est trop beau pour moi, » dit-elle, et la conclusion pratique, elle la tirait logiquement : « Ce n'est pas moi qui me ferai Carmélite. » Vive, enjouée, bonne enfant, elle prenait la vie comme le bon Dieu et ses parents la lui donnaient, sans s'inquiéter de l'avenir.
Mais au jour de sa première communion, une lumière se fit dans son âme, et déjà elle pensa au Carmel. Vers quinze ans, elle relut cette Vie de sainte Thérèse qui l'avait jadis laissée indifférente, et cette fois ce fut pour conclure: « Je serai Carmélite ». Apprenant quelques années plus tard la mort de notre chère soeur Victoire de Jésus, sa parente, elle sentit plus intimement le divin appel et répondit au fond de son coeur: « C'est moi qui la remplacerai. »
A partir de ce jour, mais tout en enveloppant son secret de ces dehors qui ne faisaient nullement prévoir l'avenir, Thérèse fut Carmélite de coeur et d'âme. Enfin il lui fut permis d'en parler à ses parents, et quand ceux-ci, après un examen sérieux de cette vocation, vinrent nous amener leur enfant, elle entra au Carmel, joyeuse et contente, mais sentant vivement son sacrifice et celui qu'accomplissait avec elle une famille dont elle était tendrement aimée. C'était le 24 juin, fête de saint Jean-Baptiste.

Durant l'épreuve de son postulat, l'extrême bonne volonté de notre chère petite soeur ne se démentit pas un seul instant, et son bonheur fut bien partagé par la Com munauté au beau jour de sa prise d'habit. Transportée de joie, elle ne cessait d'ex primer sa reconnaissance; elle savait remercier avec une si aimable candeur! Son bon coeur paraissait tout à découvert et c'était bien le trait distinctif qui la caractérisait observations ou réprimandes, elle appréciait le tout à la lumière d'une foi vive, et son sourire si bon, si reconnaissant, si humble, semblait nous dire : « Encore, toujours et surtout merci ! »
Notre chère soeur Marie-Thérèse avait au coeur une grande préoccupation : l'exac titude et la pratique des plus petits devoirs de sa sainte vocation ; on remarquait aussi en elle un véritable esprit de communauté qui lui faisait aimer et respecter ses mères et ses soeurs. Complaisante, dévouée, souriante à toutes, elle allait au-devant des désirs de chacune, dissimulant sous l'apparence d'une très grande douceur la force et l'énergie dont elle avait besoin pour être fidèle au programme de perfection et de dévouement qu'elle s'était tracé et dont elle ne s'est pas départie un seul instant.  égale, simple et bonne, elle s'est attiré l'affection de tous les coeurs. Nous ne savions qu'aimer le plus, ou cette égalité de caractère qui ne se démentait pas, ou la reconnaissance qu'elle témoignait chaque fois qu'elle recevait un de ces petits services que l'on se rend si cordialement en communauté. Elle ne nous édifiait pas moins par l'air de désespoir avec lequel elle répondait silencieusement à celles qui lui faisaient un signe qu'elle n'avait pas compris ; elle n'aurait pas dit un mot, mais ses gestes expressifs marquaient une véritable douleur qu'elle venait souvent nous avouer sous cette forme : « Ma Mère, je suis désolée, j'ai fait dire des paroles inutiles, je n'ai pas compris un signe, je mérite bien d'être punie ! » II fallait la rassurer et mettre au large cette âme innocente et pure qui se serait facilement troublée. Alors quels n'étaient pas ses transports ! « Oh ! merci, ma Mère, tout est donc oublié? Je suis trop heureuse quand je vous ai avoué mes fautes, il me. semble que Notre-Seigneur lui-même me pardonne ! » '

Si elle était sincèrement attachée à sa famille religieuse, elle n'aimait pas moins tendrement qu'autrefois ceux qu'elle avait quittés ; elle leur conservait une affection réelle, profonde, dévouée. Père, mère, frère et soeurs, chacun semblait avoir la  de ses affections, et nous pouvions sonder son coeur lorsqu'au sortir de ses rapides entretiens avec sa famille, elle nous parlait avec une tendre effusion de chacun d'eux. C'est alors que la générosité de son âme paraissait dans toute la réalité du sacrifice. Que ne cherchait-elle pas à s'imposer? Obtenir à celui-ci telle grâce, à celle-là tel don de Dieu, étaient des mobiles plus que suffisants à son bon coeur pour lui faire entre prendre les plus généreux efforts au prix de luttes continuelles, de sacrifices quotidiens dont on s'apercevait peu au dehors, tant elle semblait pratiquer la vertu sans peine et sans combats. Qui nous eût dit alors que ses bons parents devaient avoir la douloureuse consolation de revoir leur enfant chérie parmi eux, lui prodiguer leurs soins dans l'espoir, si doux au coeur de leur fille, qu'ils la ramèneraient prochainement au milieu de nous ?
Le 1° juillet dernier, notre chère soeur se trouvant fatiguée, vit le jour même notre médecin, qui devait entrer pour plusieurs malades retenues à l'infirmerie. Dès la première vue, le coup d'oeil exercé du docteur lui fit entrevoir une maladie des plus graves. Le soir il revint et nous conseilla fortement de prévenir au plus tôt la famille et même de leur rendre momentanément notre petite novice, nos infirmeries étant plus qu'au complet et sa cellule n'offrant aucune des conditions d'hygiène nécessaires à son rétablissement. Le 13 juillet, sur l'ordre des supérieurs, la pauvre enfant fut obligée d'accepter ce nouveau sacrifice : nous dûmes la confier pendant sa maladie à son père et à sa mère. Le Révérend Père Babin, de la Compagnie de Jésus, son ancien directeur dans le monde, qu'elle avait désiré voir pendant le cours de cette nouvelle épreuve, se rendit aussitôt à son appel ; il la trouva plus sen sible à son exil inattendu qu'aux souffrances physiques, mais d'ailleurs elle était naïvement résignée aux dispositions de la divine Providence ; n'emportait-elle pas la promesse et l'espérance d'un prompt retour ? qui aurait pu prévoir une catastrophe si prochaine ?

Maintenant, ma Révérende Mère, permettez-nous de céder la plume au Révérend Père qui a assisté notre chère petite soeur avec un dévouement vraiment paternel et dont la délicate pensée nous a touchée profondément. Désirant nous donner la seule consolation que nous puissions avoir en semblable circonstance, il a bien voulu recueillir les moindres détails de ces jours passés loin de nous et les consigner dans une lettre qui nous apportait en même temps sa meilleure bénédiction.
Le 14 et le 15, la fièvre typhoïde se manifesta avec des caractères d'une violence très alarmante. Soeur Marie-Thérèse comprit aussitôt toute la gravité de son état. Le 1G, fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, elle me demanda une première fois a se confesser, et je promis de lui apporter le lendemain le Saint Viatique et l'Extrême-onction; ce jour-là même, M. le Supérieur proposa de lui faire prononcer conditionnellement ses voeux de religion. Elle accepta avec grande reconnaissance, quoique tout d'abord elle eût été effrayée, non qu'elle y vît l'annonce d'une mort prochaine, mais plutôt parce qu'elle ne comprenait pas suffisamment l'étendue des obligations que cette profession hâtive allait lui imposer. Il fallut lui expliquer en détail que ces voeux, tout en la faisant vraiment fille de sainte Thérèse, ne la dispen seraient pas, si elle recouvrait la santé, de recommencer son noviciat et de faire les voeux réguliers et publics qui le suivent. « En attendant, vous regarderez votre père comme M. votre supérieur et votre mère comme votre mère prieure, et vous leur obéirez en vraie Carmélite. Quant à la pauvreté, vous devrez soigner votre santé comme un bien de communauté qui ne vous appartient pas, et par conséquent demander et accepter simplement tout ce qui peut vous soulager et vous aider à vous guérir et à rentrer plus vite au Carmel. »
Cette explication la contenta et devint sa règle jusqu'au bout. Pourtant elle y manqua une fois. Sa garde-malade lui mettant deux oreillers sous la tète : « Oh ! ma Soeur, dit-elle, n'est-ce pas contraire à la pauvreté? deux oreillers ! est-ce qu'un seul ne suffirait pas ?"
Le soir de ce même jour, vers onze heures, son père vint me demander en toute hâte; soeur Marie-Thérèse était dans un délire ardent, on craignait un accident cérébral et une fin imminente, je crus pouvoir lui administrer le sacrement d'Extrême-Onction. Quel ne fut pas mon étonnement lorsque, revenant le lendemain matin et la trouvant parfaitement calme, je l'entendis me raconter toute la cérémonie de la nuit ! « Mon Père, vous êtes venu hier soir, avec le frère portier. Vous m'avez donné l'Extrême-onction et l'indulgence plénière de la Bonne Mort. J'ai tout suivi avec grande attention et j'étais bien contente. — Mais comment, mon enfant, ne me l'avez-vous pas dit? — Mon Père, ce m'était impossible, à côté de ce que je voyais, et dont je me rendais bien compte, j'avais d'autres idées qui m'empêchaient de m'exprimer comme je voulais. » Elle désira encore se confesser pour recevoir quelques instants après le Saint Viatique : ce qu'elle fit avec de grands sentiments de piété.

Le lendemain, 18, elle perdit subitement l'usage de la parole. Etait-ce un commencement de paralysie? Ses yeux parlaient encore, elle put se faire comprendre et je la vis consolée de recevoir une nouvelle absolution avec une nouvelle indulgence plénière.
La parole revint vers le soir, mais le mal s'aggrava progressivement, malgré quelques répits passagers dans l'intensité de la fièvre.
Que vous dirai-je, ma Révérende Mère, de ces deux longues semaines de souf frances où j'ai admiré l'infatigable dévouement d'un père et d'une mère qui ont à peine quitté le chevet de leur chère enfant mourante, assistés de deux soeurs garde-malade pleines de la plus douce charité, et soutenus par le zèle si délicat et si constant de votre bon docteur et de ses deux habiles auxiliaires qui n'ont rien épargné pour vous rendre vivante votre chère novice.
Mais combien aussi j'ai admiré la patience, la reconnaissance et la piété de la pauvre malade !
Pas un mot de plainte pendant tout le cours de sa maladie ! Et pourtant, combien elle a dû souffrir, soit à cause des ardeurs de son mal, soit à cause du traitement qu'elle était obligée de subir ! Elle se laissait faire avec une docilité parfaite, heureuse de se taire et d'imiter Notre-Seigneur, qui n'a refusé aucune souffrance.
Rien de touchant comme l'expression de sa reconnaissance pour les moindres attentions et les plus petits soins qu'on aimait à lui prodiguer. J'entends encore cet accent si naïf et si cordial avec lequel elle disait : « Oh ! merci, mon Père ! » quand je lui apportais quelque bénédiction ou quelque grâce spirituelle. C'est le même sentiment qu'elle témoignait à ses gardes-malades après chaque service qu'elle en recevait, et son regard le leur disait encore quand sa parole était impuissante à le leur exprimer. Elle avait toujours un mot de respectueuse gratitude pour les médecins à la fin de leurs visites, et s'informait avec intérêt de leurs joies ou de leurs peines de famille. Enfin avec quelle filiale effusion elle remerciait son père et sa mère, dont elle suivait et comprenait tout l'amour et toutes les angoisses, à travers les alternatives d'espérances et de déceptions amenées par l'état de sa maladie !
« Oh! leur dit-elle plusieurs fois, comme vous êtes bons! Quelle belle récompense le bon Dieu vous donnera pour toutes vos peines! Mettez-les bien au pied de la Croix avec votre grand sacrifice. Comme je prierai bien Notre-Seigneur et la sainte Vierge pour vous quand je serai au ciel ! » Et puis, ayant appris qu'on faisait une neuvaine à saint Ignace pour elle au Carmel, elle eu fut très consolée, s'y associa de tout coeur et prit dès lors un peu d'eau bénite de saint Ignace dans ses potions. Le souvenir de sa Mère prieure et de son cher Carmel ne la quittait pas, et jusque dans son délire elle en parlait, demandant la permission d'aller la voir, priant de la faire venir, appelant telle soeur qu'elle nommait, mêlant leurs noms à ceux de ses soeurs et de son frère, pauvres enfants auxquels il était interdit de voir une dernière fois leur soeur mourante.
Et quelle piété charmante animait tous ces sentiments, tous ces actes ! Jusque vers les derniers jours il suffisait de lui dire un mot de Notre-Seigneur ou de la sainte Vierge pour la réveiller de l'assoupissement qui l'accablait. Presque tous les jours, elle me demandait à recevoir l'absolution, et tant qu'elle put donner un signe de connaissance, elle aimait à réciter des Ave Maria ou des oraisons jaculatoires, et montrait son empressement à recueillir toute pensée pieuse qui lui était suggérée. Et quel filial amour de la sainte Vierge ! Pendant les quatre derniers jours de sa vie, elle resta presque constamment les yeux attachés sur une grande image de Notre-Dame-des-Victoires, suspendue à côté d'elle, et dans son délire même, c'est encore sa mère du ciel qu'elle priait, c'est elle qu'elle voyait : « Maman ! Maman ! ouvrez la porte ! La sainte Vierge est là qui frappe ! Oh ! laissez-la entrer ! Oh ! comme elle est bonne ! »
Le 28, je vins la voir trois fois; à la seconde visite, je la trouvai très faible, sans mouvement, sans voix, sans regard: l'agonie commençait. Je récitai les prières des agonisants avec sa famille, Et comme elle ouvrait les yeux, je m'interrompis pour lui adresser quelques mots. Elle me regarda longuement: « Mon enfant, vous voulez bien faire votre sacrifice à Notre-Seigneur? C'est Lui qui va bientôt venir. N'êtes-vous pas à Lui tout à fait? » Alors deux grosses larmes coulèrent sur ses joues. « Demandez bien pardon au bon Jésus; je vais vous donner son absolution. Dites-lui: Mon Jésus! miséricorde ! » Et pendant que j'approchais le crucifix de ses lèvres, elle le baisa deux fois, et répéta très bas, mais distinctement : « Mon Jésus! miséricorde! » Ce furent ses dernières paroles. Je lui donnai l'absolution et lui appliquai l'indulgence plénière in articulo mortis, selon le rituel du Carmel.
Depuis ce moment, soeur Marie-Thérèse resta calme et silencieuse ; l'agonie continua doucement jusqu'au lendemain soir, 29, vers onze heures et demie. A cet instant elle sembla se réveiller: soudain ses yeux, fermés depuis le matin, s'ouvrirent et se dilatèrent, regardant avec un sourire l'image de Marie ; son visage prit une expression indéfinissable d'admiration et de joie, comme devant une apparition céleste. Elle poussa un léger soupir : tout était fini sur la terre. — La sainte Vierge sans doute était venue chercher l'âme de son enfant pour l'emmener au ciel.
Cette mort a laissé au coeur de ses parents un profond sentiment de paix et de confiance, malgré le chagrin si légitime qui l'accompagne. Pour vous, ma Révérende Mère, vous direz bien religieusement avec toutes vos chères soeurs : « Notre petite soeur Marie-Thérèse a passé par le Carmel de Tours pour entrer au Carmel du ciel. « Dominus dedit, Dominus abstulit : ait nomen Domini benedictum ! »
Malgré la douleur que nous éprouvons toutes, ma Révérende Mère, de perdre une soeur si édifiante et si aimée, nous ne pouvons en effet qu'adorer et bénir cette main divine qui, lors même qu'elle frappe, est dirigée par un amour dont la mesure surpasse infiniment celle de l'épreuve.
Notre chère petite novice, revêtue du saint habit, put être exposée quelques heures dans la chambre de jeune fille qu'elle avait quittée, un an auparavant pour entrer au Carmel. Elle devait y revenir encore à ce cher Carmel, mais cette fois-ci entourée d'une foule nombreuse, recueillie et des plus sympathiques. Nous lui fîmes là nos derniers adieux, et maintenant elle repose dans le cimetière des Carmélites, à côté de soeurs qu'elle n'avait pas connues, mais qu'elle est allée rejoindre au ciel.
Nous nous demandons ce qu'aurait pu emporter à expier cette âme purifiée par l'émission des saints voeux, quinze jours avant sa mort ? Toutefois, ma Révérende Mère, nous vous prions de vouloir bien faire rendre à notre chère soeur les suffrages de notre saint ordre, comme pour une novice,par grâce une communion de votre fervente communauté, l'indulgence des six Pater et quelques invocations à la très sainte Vierge et à notre mère sainte Thérèse elle vous en sera très reconnaissante ainsi que nous qui avons l'honneur d'être, avec le plus religieux respect, en Notre-Seigneur,
Ma très Révérende Mère,
Votre humble soeur et servante,
Sr Marie-Xavier de Sainte-Thérèse, R. C. I.
De notre Monastère de l'Incarnation et de la Sainte Famille des Carmélites de Tours, le 2 août 1888.

TOURS. — IMPRIMERIE PAUL BOUSREZ.

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