Carmel

Prière de la recommandation de l'âme

Prières de la recommandation de l'âme à l'usage des religieuses carmélites déchaussées de l'ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel

Rubriques du Cérémonial. S. Laurent-sur-Sèvre: Biton, libraire-éditeur. 1894
                 APPROBATION
Nous autorisons l'impression du présent Extrait du Manuel, pour l'assistance des soeurs malades, comme étant conforme au Manuel de divers Offices divins et au Cérémonial qui sont déjà en usage parmi les Religieuses Carmélites de France, avec l'approbation du Saint Siège.
Luçon, le 12 Décembre 1894.  + CLOV. J.  Evêque de Luçon.

Assistance des soeurs malades

Après l'Extrême-Onction, la Prieure a grand soin que la malade ne reste jamais seule, et lorsqu'il est temps de faire la recommandation de l'âme, on appelle le Confesseur et les Religieuses pour rendre ce dernier devoir à l'agonisante, que les Soeurs n'abandonnent plus jusqu'à la mort si la Prieure ne les fait retirer.
Si l'on fait les prières de l'agonie pendant le jour, on appelle les Soeurs en teintant deux fois, à un Ave Maria d'intervalle, cinq ou six coups de la petite cloche.
Si ce signal est donné lorsque les Religieuses assistent à la Messe, ou récitent les Heures Canoniales, la Prieure et quelques-unes qu'elle avertira sortiront, les autres demeurant pour achever l'Office.
Si elles sont au commencement ou au milieu du repas, la Prieure en fera sortir quelques-unes seulement. Si elles sont presque à la fin, au signe de la Prieure, on dira : Tu autem, etc., et toutes les Soeurs se lèveront. La Semainière dira: Agimus, etc., ou, Benedictus Deus etc.
Pendant la nuit, après la retraite, on frappe la matraque, à moins que, pour quelque motif particulier, la Prieure ne juge plus convenable de faire éveiller seulement quelques Soeurs.
En se rendant à l'infirmerie, les Soeurs diront le Credo in Deum qu'elles répéteront jusqu'à ce qu'elles y soient arrivées.
Lorsque les Religieuses sont assemblées à l'infirmerie, elles se mettent à genoux, et le Prêtre, revêtu d'un surplis et d'une étole violette, interroge la malade en cette sorte évitant toutefois de la fatiguer.

1.     Ne croyez-vous pas, ma Soeur, tous les articles de notre foi, comme la sainte Eglise Catholique, Apostolique et Romaine notre mère les croit ?
R. Oui, je les crois.
2.     Ne voulez-vous pas vivre et mourir dans la confession de cette même foi Catholique ?
R. Oui, je le veux.
3.   N'êtes-vous pas marrie d'avoir offensé Dieu ?
R. Oui, j'en suis marrie.
4.     Ne voudriez-vous pas avoir une grande douleur de vos péchés, non pas tant par la crainte de l'enfer, que pour l'amour que vous portez à Dieu ?
R. Oui, je le voudrais.
5.      Ne demandez-vous pas pardon à Dieu des péchés que vous avez commis contre sa Majesté, et de ce que vous ne l'avez pas honoré et servi comme vous le deviez ?
R. Oui, je lui demande pardon.
6.      N'espérez-vous pas obtenir ce pardon de la miséricorde et de la bonté infinie de Dieu, par les mérites de la Passion de Jésus-Christ notre Seigneur ?
R. Oui, je l'espère.
7.     N'avez-vous pas une ferme volonté de mieux vivre que vous n'avez fait jusqu'ici, si vous revenez en santé ?
R. Oui, je le veux.
8.      Ne pardonnez-vous pas à tous ceux qui vous ont offensée ?
R. Oui, je leur pardonne.
9.       N'êtes-vous pas prête à vous réconcilier avec tous ceux qui ont conçu de l'aigreur contre vous ?
R. Oui.
10.      Ne demandez-vous pas pardon à tous ceux que vous avez offensés ?
R. Oui, je leur demande pardon.
11.       Ne vous confesseriez-vous pas volontiers des péchés dont vous ne vous souvenez point, si vous les connaissiez?
R. Oui, je m'en confesserais.
12.      N'endurez-vous pas de bon coeur, pour l'amour de Dieu, toutes les douleurs que vous souffrez?
R. Oui.
13.      Ne demandez-vous pas à Dieu qu'il vous fasse la grâce de ne jamais changer de résolution, mais de persévérer toujours dans la contrition de vos péchés, et dans la pratique des bonnes oeuvres ?
R. Je le lui demande de tout mon coeur.

Après cela, il l'avertira de demander souvent à Dieu pardon de ses péchés, d'invoquer de bouche ou de coeur le très doux nom de Jésus, l'aide de la très sainte Vierge Marie, et des Saints auxquels elle a eu toujours une particulière dévotion. Il lira dévotement devant elle les Oraisons suivantes, afin que, si elle peut, elle les prononce avec lui. Toutes les autres Religieuses les diront tout bas. 

Seigneur, je remets mon âme entre vos mains : vous m'avez rachetée, Seigneur, Dieu de vérité.
Jésus-Christ, Père des miséricordes, ayez pitié de moi, votre pauvre créature.
Venez à mon aide, ô très doux Jésus, et pour la gloire de votre nom, délivrez-moi ; pardonnez-moi mes péchés, pour la gloire de votre saint nom.
Aidez-moi dans cette nécessité extrême, Seigneur, notre Dieu, secourez mon âme pauvre et désolée, afin qu'elle ne devienne pas la proie des monstres infernaux.
Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, placez votre passion, votre croix et votre mort entre votre jugement et mon âme.
Jésus-Christ, mon Créateur et mon Rédempteur, je m'abandonne entièrement à vous, ne refusez pas mon offrande ; je viens à vous, ne me rejetez pas.
Comme le cerf soupire après la source des eaux, ainsi mon âme soupire après vous, mon Dieu.
Seigneur, ne me reprenez pas dans votre fureur, et ne me châtiez pas dans votre colère.
Ayez pitié de moi, Seigneur, parce que je suis faible, guérissez- moi parce que j'ai péché contre vous.
Ne vous souvenez point de mes anciennes iniquités, et que vos miséricordes se hâtent de me prévenir, parce que je suis réduite à une indigence extrême.
Ayez pitié de moi, ô mon Dieu, selon votre grande miséricorde.

Avec quelques versets du même Psaume, selon sa dévotion.
Eclairez mes yeux, afin que je ne m'endorme jamais dans la mort.
De peur que mon ennemi ne dise : j'ai prévalu contre elle.
Ne m'abandonnez pas, Seigneur mon Dieu, ne vous éloignez pas de moi : Hâtez-vous de me secourir, Seigneur Dieu de mon salut.
En vous, Seigneur, j'ai mis mon espérance: que je ne sois point confondue pour jamais ; mettez-moi à couvert sous l'ombre de vos ailes.
Tirez mon âme de la prison, afin que je bénisse votre nom : les justes attendent que vous me donniez la rétribution.
J'ai péché contre le ciel et contre vous; je ne suis plus digne d'être appelée votre enfant.
Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, ayez pitié de moi.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de moi.
Seigneur, je remets mon âme entre vos mains.

Répétant souvent ces paroles, il dira aussi de fois à autres l'Oraison Dominicale, Pater noster, et implorera le secours de la bienheureuse Vierge Marie, disant :
Marie, mère de grâce, mère de miséricorde, protégez-moi contre mes ennemis, et recevez-moi à l'heure de ma mort.
Montrez que vous êtes notre mère, et qu'il reçoive par vous nos prières celui qui, né pour nous, a bien voulu être votre Fils.

Ces Oraisons étant finies, la malade s'adressera aux Saints auxquels elle a eu une dévotion spéciale, pour implorer leur secours, disant si elle peut :
O très glorieux Saints N. N., j'ai eu durant le temps de ma vie, une grande confiance en vous, comptant que vous intercéderiez pour moi auprès de Dieu : c'est maintenant, surtout, que j'ai besoin de votre secours; aidez-moi donc, et hâtez-vous de m'assister en ce moment de mon extrême besoin.

Enfin, elle répétera trois fois ou plus, l'Oraison suivante:
Que la paix de Jésus-Christ notre Seigneur, et la bénédiction de tous les Saints, et la garde des Anges, et encore les suffrages de tous les Elus soient entre moi et tous mes ennemis visibles et invisibles, en cette heure de ma mort. Ainsi soit-il.

Avant que la malade perde l'usage de ses sens, on met entre ses mains le cierge bénit allumé, et elle le tient un peu de temps, pendant lequel on l'aide à produire des actes de foi vive, d'espérance et de charité. C'est pour nous exciter à produire ces actes que l'Eglise bénit les cierges.

Le Prêtre, et en son absence la Prieure, jette de l'eau bénite sur la malade, lui présente le Crucifix à baiser, et commence les prières de la Recommandation de l'âme. Après les Litanies des Saints,

Litanies des Saints.
Saint Abraham, priez pour elle.
Notre père saint Elie, priez pour elle.
Saint Elisée, priez pour elle.
Saint Jean-Baptiste, priez pour elle.
Notre père saint Joseph, priez pour elle.
Saints Patriarches et Prophètes, priez tous pour elle.
Saint Pierre, priez pour elle.
Saint Paul, priez pour elle.
Saint André, priez pour elle
Saint Jean, priez pour elle
Saints Apôtre et Evangélistes, priez tous pour elle.
Saints Disciples du Seigneur, priez tous pour elle.
Saints Innocents, priez tous pour elle.
Saint Etienne, priez pour elle.
Saint Laurent, priez pour elle.
Saint Ange, priez elle.
Saints Martyrs, priez tous pour elle.
Saint Silvestre, priez pour elle.
Saint Grégoire, priez pour elle.
Saint Augustin, priez pour elle.
Saint Cyrille, priez pour elle
Saints Pontifes et Confesseurs, priez tous pour elle.
Saint Benoît, priez pour elle.
Saint François, priez pour elle.
Saint Albert, priez pour elle
Notre père saint Jean de la Croix, priez pour elle
Saints Moines et Ermites, priez tous pour elle
Sainte Anne, priez pour elle.
Sainte Marie-Madeleine, priez pour elle
Sainte Luce, priez pour elle
Notre Mère sainte Thérèse, priez pour elle.
Saintes Vierges et Veuves, priez toutes pour elle
Saints et Saintes de Dieu, intercédez tous pour elle.
Soyez-lui propice, pardonnez-lui, Seigneur.
Soyez-lui propice, délivrez-la, Seigneur.
Soyez-lui propice, délivrez.
De votre colère,
délivrez-la, Seigneur.
Du péril de la mort, délivrez.
D'une mauvaise mort, délivrez.
Des peines de l'enfer, délivrez.
De tout mal, délivrez.
De la puissance du démon, délivrez.
Par votre Nativité, délivrez-la, Seigneur.
Par votre Croix et votre Passion, délivrez.
Par votre Mort et votre Sépulture, délivrez.
Par votre glorieuse Résurrection, délivrez.
Par votre admirable Ascension, délivrez.
Par la grâce du Saint- Esprit, délivrez.
Au jour du jugement, délivrez.
Pécheurs, nous vous supplions, exaucez- nous.
Pardonnez-lui ses péchés, nous vous en supplions, exaucez-nous.
Le Prêtre dit :
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.

Oraison.
Partez de ce monde, âme chrétienne, au nom de Dieu le Père tout-puissant, qui vous a créée ; au nom de Jésus-Christ Fils du Dieu vivant, qui a souffert pour vous ; au nom de l'Esprit-Saint, qui est descendu sur vous ; au nom des Anges et des Archanges; au nom des Trônes et des Dominations, au nom des Principautés et des Puissances, au nom des Chérubins et des Séraphins, au nom des Patriarches et des Prophètes, au nom des saints Apôtres et des Evangélistes, au nom des saints Martyrs et des Confesseurs, au nom des saints Religieux et des Ermites, au nom des saintes Vierges et de tous les Saints et Saintes. Qu'aujourd'hui votre habitation soit dans la paix et votre demeure dans la sainte Sion. Par le Jésus-Christ Notre- Seigneur.
R). Ainsi soit-il.
Oraison.
Dieu de miséricorde, Dieu clément, Dieu qui, selon la multitude de vos bontés, remettez les péchés à ceux qui se repentent, et qui, par la grâce de la réconciliation, videz les consciences de toutes les fautes commises ; regardez d'un oeil propice notre chère Soeur N., votre servante, qui
vous fait de tout son coeur l'humble aveu de ses péchés, et vous en demande le pardon. Daignez l'exaucer : Renouvelez dans son coeur, ô le plus tendre des Pères, tout ce qui a été gâté par la fragilité humaine ou flétri par la malice du démon, et tenez attaché à l'unité de votre Eglise un membre racheté par vous. Ayez pitié de ses gémissements, Seigneur ; ayez pitié de ses larmes, et puisque cette âme n'a confiance que dans votre miséricorde, admettez-la au bonheur de rentrer en grâce avec vous. Par Notre-Seigneur Jésus- Christ.
R). Ainsi soit-il.
Je vous recommande à Dieu tout-puissant, ma bien chère Soeur : je vous, mets entre les mains de celui dont vous êtes la créature, afin que, quand vous aurez à votre dernière heure payé la dette de l'humanité, vous retourniez à votre auteur qui vous avait formée du limon de la terre. Lors donc que votre âme sortira du corps, que les Choeurs resplendissants des Anges accourent à sa rencontre ; que le Sénat des Apôtres qui doit juger les tribus vous accueille ; que l'armée triomphante des glorieux Martyrs vienne au-devant de vous; que la troupe des Confesseurs vous environne ; que la bienheureuse assemblée des Vierges vous reçoive, et que les saints embrassements des Patriarches vous accueillent au sein de l'éternel repos ; que Jésus-Christ vous apparaisse avec un visage doux et joyeux, et qu'il vous assigne pour toujours une place au milieu de ceux qui forment sa cour. Que vous ignoriez à jamais l'horreur des ténèbres, le frémissement des flammes, le désespoir des tortures éternelles ; que le cruel Satan et ses satellites soient impuissants sur vous ; qu'à votre arrivée il soit, avec tous ses Anges, terrassé de crainte, et qu'il s'enfuie dans la nuit horrible de l'éternel désordre. Que Dieu se lève, et que ses ennemis soient dispersés. Que ceux qui le haïssent fuient devant sa face, qu'ils s'évanouissent comme s'évanouit la fumée. De même que la cire se fond à l'approche du feu, qu'ainsi, à la vue de Dieu, les pécheurs périssent, et qu'en présence de Dieu, les justes soient dans les fêtes et les joies. Qu'elles soient confondues, qu'elles soient couvertes de honte, toutes les légions de l'enfer ; que pas un ministre de Satan n'ose vous arrêter dans ce grand passage. Que Jésus-Christ, crucifié pour vous, vous délivre de vos souffrances; qu'il vous délivre de l'éternelle mort, lui qui pour vous a daigné mourir ; que Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, vous établisse dans les délices inaltérables de son Paradis ; que le vrai Pasteur vous reconnaisse pour une de ses brebis fidèles ; qu'il vous délie de vos péchés ; qu'il vous place à sa droite, dans le même sort que ses élus. Que vous voyiez votre Rédempteur face à face ; que, toujours à sa vue et à ses côtés, vous ayez le bonheur de voir la vérité dans tonte son évidence, et qu'ainsi mise au rang des bienheureux, vous possédiez les délices de la contemplation de Dieu, dans les siècles des siècles.
R). Ainsi soit-il.
Oraison.
Recevez, Seigneur, votre servante dans le sein du salut que votre miséricorde lui a fait R). Ainsi soit-il.

Si l'agonie dure plus longtemps, on pourra dire sur la malade l'Evangile selon saint Jean.

Passion de N.-S. Jésus-Christ selon saint Jean, chap. 17 à 19

Jésus leva les yeux au ciel, et dit : Père, l'heure est venue, glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie. Comme vous lui avez donné puissance sur tous les hommes, afin qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que vous lui avez donnés. Or la vie éternelle est qu'ils vous connaissent, vous, le seul Dieu véritable, et Jésus-Christ que vous avez envoyé. Je vous ai glorifié sur la terre : j'ai achevé l'oeuvre que vous m'aviez chargé de faire. Et vous, mon Père, glorifiez-moi maintenant en vous-même de cette gloire que j'ai eue en vous avant que le monde fût. J'ai fait connaître votre nom aux hommes que vous m'avez donnés du monde. Ils étaient à vous et vous me les avez donnés, et ils ont gardé votre parole. Ils savent présentement que tout ce que vous m'avez donné vient de vous. Parce que je leur ai donné les paroles que vous m'avez données, et ils les ont reçues; ils ont reconnu véritablement que vous m'avez envoyé. Je prie pour eux, je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que vous m'avez donnés, parce qu'ils sont à vous. Tout ce qui est à moi est à vous, et tout ce qui est à vous est à moi, et je suis glorifié en eux. Déjà je ne suis plus dans le monde ; pour eux, ils sont encore dans le monde, et moi, je viens à vous. Père saint, conservez en votre nom ceux que vous m'avez donnés, afin qu'ils soient un comme nous. Lorsque j'étais avec eux, je les conservais en votre nom. J'ai gardé ceux que vous m'avez donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, excepté le fils de la perdition, afin que l'Ecriture fut accomplie. Mais maintenant je viens à vous, et je dis ces choses étant encore dans le monde, afin qu'ils aient en eux la plénitude de ma joie. Je leur ai donné votre parole et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont point du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde. Je ne vous prie pas de les ôter du monde, mais de les garder du mal. Ils ne sont point du monde, comme je ne suis pas moi- même du monde. Sanctifiez-les dans la vérité. Votre parole est vérité. Comme vous m'avez envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.
Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'ils soient aussi sanctifiés dans la vérité. Je ne prie pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui doivent croire en moi par leur parole ; afin qu'ils soient tous une seule chose, comme vous, mon Père, êtes en moi, et moi en vous ; qu'ils soient de même une seule chose en nous, et qu'ainsi le monde croie que c'est vous qui m'avez envoyé. Pour moi, je leur ai donné la gloire que vous m'avez donnée, afin qu'ils soient une seule chose, comme nous sommes une seule chose. Je suis en eux et vous en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité, et que le monde connaisse que c'est vous qui m'avez envoyé, et que vous les avez aimés comme vous m'avez aimé. Mon Père, je veux que là où je suis, ceux que vous m'avez donnés soient aussi avec moi ; afin qu'ils voient la gloire que vous m'avez donnée ; parce que vous m'avez aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne vous a point connu ; mais moi je vous ai connu, et ceux-ci ont connu que c'est vous qui m'avez envoyé. Je leur ai fait connaître votre nom, et le leur ferai connaître encore, afin que l'amour dont vous m'avez aimé soit en eux, et moi en eux.
En ce temps-là, Jésus s'en alla avec ses disciples au-delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin dans lequel il entra, lui et ses disciples. Or Judas, qui le trahissait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus y était venu souvent avec ses disciples. Judas ayant donc pris la cohorte et des archers des pontifes et des pharisiens, vint là avec des lanternes, des torches et des armes. Mais Jésus sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança et leur demanda : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C'est moi. Or avec eux se trouvait aussi Judas, qui le trahissait. Mais dès qu'il leur eut dit : C'est moi, ils furent renversés, et tombèrent par terre. Il leur demanda donc de nouveau : Qui cherchez- vous ? Ils répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus reprit : Je vous ai dit que c'est moi. Mais si c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. Afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite : Je n'ai perdu aucun de ceux que vous m'avez donnés. Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, et frappant le serviteur du grand prêtre, il lui coupa l'oreille droite. Or le nom de ce serviteur était Malchus. Mais Jésus dit à Pierre : Remets ton épée dans le fourreau. Et le calice que mon Père m'a donné, ne le boirai-je donc point? Alors la cohorte, le tribun et les archers des Juifs se saisirent de Jésus et le lièrent. Puis ils l'emmenèrent d'abord chez Anne, parce qu'il était le beau-père de Caïphe, qui était le pontife de cette année-là. Or Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs : Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple. Cependant Simon Pierre suivait Jésus, et aussi l'autre disciple. Or comme ce disciple était connu du pontife, il entra avec Jésus dans la cour du pontife. Mais Pierre se tenait dehors à la porte. C'est pourquoi l'autre disciple, qui était connu du pontife, sortit, et parla à la portière, et elle fit entrer Pierre. Alors cette servante, qui gardait la porte, demanda à Pierre : Et toi, n'es-tu pas aussi des disciples de cet homme ? Il lui répondit: je n'en suis point. Or les serviteurs et les archers se tenaient auprès du feu, et se chauffaient, parce qu'il faisait froid; et Pierre était aussi avec eux debout et se chauffant. Cependant le pontife interrogea Jésus touchant ses disciples et sa doctrine. Jésus lui répondit: J'ai parlé publiquement au monde ; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et en secret je n'ai rien dit. Pourquoi m'interroges-tu ? Interroge ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit ; voilà ceux qui savent ce que j'ai enseigné. Après qu'il eut dit cela, un des archers là présent donna un soufflet à Jésus, disant: Est-ce ainsi que tu réponds au pontife ?Jésus lui répondit : Si j'ai mal parlé, rends témoignage du mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? Et Anne l'envoya lié à Caïphe, le grand prêtre. Cependant Simon Pierre était là debout et se chauffant. Ils lui dirent donc : Et toi, n'es-tu pas aussi de ses disciples ? Il le nia et dit : je n'en suis point. Un des serviteurs du pontife, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, lui dit : Ne t'ai-je pas vu dans le jardin avec lui ? Et Pierre le nia de nouveau ; et aussitôt un coq chanta.
Ils amenèrent donc Jésus de chez Caïphe dans le prétoire. Or c'était le matin, et eux n'entrèrent point dans le prétoire, afin de ne point se souiller et de pouvoir manger la pâque. Pilate donc vint à eux dehors et dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? Ils répondirent et lui dirent : Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne vous l'aurions pas livré. Alors Pilate leur dit : Prenez- le vous-mêmes, et le jugez selon votre loi. Mais les Juifs lui répondirent : Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort. Afin que fût accomplie la parole que Jésus avait dite, montrant de quelle mort il devait mourir. Pilate rentra donc dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus répondit : Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ? Pilate reprit : Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les pontifes t'ont livré à moi ; Qu'as-tu fait ? Jésus répondit : Mon royaume n'est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs combattraient certainement pour que je ne fusse point livré aux Juifs ; mais je l'assure, mon royaume n'est pas d'ici. C'est pourquoi Pilate lui repartit : Tu es donc roi? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Si je suis né et si je suis venu dans le monde, c'est pour rendre témoignage à la vérité ; quiconque est de la vérité, écoute ma voix. Pilate lui demanda : Qu'est- ce que la vérité ? Et ayant dit cela, il alla de nouveau vers les Juifs, et leur dit : Je ne trouve en lui aucune cause de mort. Mais c'est la coutume parmi vous que je vous délivre un criminel à la Pâque ; voulez-vous donc que je vous délivre le roi des Juifs ? Alors ils crièrent tous de nouveau, disant : Non pas celui-ci, mais Barabbas. Or Barabbas était un voleur. Alors donc Pilate prit Jésus et le fit flageller. Et les soldats ayant tressé une couronne d'épines, la mirent sur sa tête, et le couvrirent d'un vêtement de pourpre. Et ils venaient à lui et disaient : Salut, roi des Juifs ; et ils lui donnaient des soufflets. Pilate sortit donc de nouveau, et leur dit : Voici que je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucune cause de mort. (Ainsi Jésus sortit, portant la couronne d'épines et le vêtement de pourpre. )
Et Pilate leur dit: Voilà l'homme. Quand les pontifes et les archers l'eurent vu, ils criaient, disant : Crucifiez-le, crucifiez- le ! Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, et le crucifiez, car moi, je ne trouve pas en lui une cause de mort. Les Juifs lui répondirent : Nous, nous avons une loi, et, selon cette loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. Lors donc que Pilate eut entendu cette parole, il craignit davantage. Et, rentrant dans le prétoire, il dit à Jésus : D'où es-tu ? Mais Jésus ne lui fit point de réponse. Pilate lui dit donc : Tu ne me parles pas? Ignores-tu que j'ai le pouvoir de te crucifier, et le pouvoir de te délivrer ? Jésus répondit : Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui m'a livré à toi a un plus grand péché. Et, dès ce moment, Pilate cherchait à le délivrer. Mais les Juifs criaient, disant : Si vous le délivrez, vous n'êtes pas ami de César; car quiconque se fait roi, se déclare contre César. Or Pilate ayant entendu ces paroles, fit amener Jésus dehors, et il s'assit sur son tribunal, au lieu qui est appelé Lithostrotos, et en hébreu Gabbatha. C'était la préparation de la Pâque, vers la sixième heure, et Pilate dit aux Juifs : Voilà votre roi. Mais eux criaient : Otez- le, ôtez-le du monde, crucifiez-le ! Pilate leur demanda : crucifierai-je votre roi ? Les pontifes répondirent : Nous n'avons de roi que César. Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus et l'emmenèrent. Ainsi, portant sa croix, il alla au lieu qui est appelé Calvaire, et en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, l'un d'un côté, l'autre de l'autre, et Jésus au milieu. Pilate fit aussi une inscription et la mit sur la croix. Or il était écrit : Jésus de Nazareth, le roi des Juifs. Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus avait été crucifié se trouvait près de la ville, et qu'elle était écrite en hébreu, en grec et en latin. Les pontifes des Juifs dirent donc à Pilate : N'écrivez point : Le roi des Juifs ; mais : Parce qu'il a dit : Je suis le roi des Juifs. Pilate répondit : Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. Cependant les soldats après l'avoir crucifié, prirent ses vêtements (et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat), et sa tunique, or la tunique était sans couture, d'un seul tissu d'en haut jusqu'en bas. Ils se dirent donc l'un à l'autre : Ne la divisons point mais tirons au sort à qui elle sera. Afin que s'accomplit l'Ecriture disant : Ils se sont partagé mes vêtements, et sur ma robe ils ont jeté le sort. Les soldats firent donc cela. Cependant étaient debout près de la croix de Jésus, sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie-Madeleine. Lors donc que Jésus eut vu sa mère, et, près d'elle, le disciple qu'il aimait, il dit à sa mère: Femme, voilà votre fils. Ensuite il dit au disciple : Voilà ta mère. Et depuis cette heure-là, le disciple la prit avec lui. Après cela, Jésus sachant que tout était consommé, afin d'accomplir l'Ecriture, dit : J'ai soif. Or il y avait là un vase plein de vinaigre. C'est pourquoi les soldats entourant d'hysope une éponge pleine de vinaigre, la présentèrent à sa bouche. Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est consommé. Et, la tête inclinée, il rendit l'esprit. Les Juifs donc (parce que c'était la préparation), afin que les corps ne demeurassent pas en croix le jour du sabbat (car ce jour de sabbat était très solennel), prièrent Pilate qu'on leur rompit les jambes et qu'on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes du premier, puis du second qui avait été crucifié avec lui. Mais lorsqu'ils vinrent à Jésus, et qu'ils le virent déjà mort, ils ne rompirent point ses jambes. Seulement un des soldats ouvrit son côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai. Et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. Car ces choses ont été faites, afin que s'accomplit l'Ecriture : Vous n'en briserez aucun os. Et dans un autre endroit, l'Ecriture dit encore : Ils porteront leurs regards sur celui qu'ils ont transpercé. Après cela, Joseph d'Arimathie ( qui était disciple de Jésus, mais en secret, par crainte des Juifs) demanda à Pilate de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et enleva le corps de Jésus. Vint aussi Nicodème, qui était d'abord venu trouver Jésus pendant la nuit; il apportait une composition de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent dans des linges avec des parfums, comme les Juifs ont coutume d'ensevelir. Or il y avait au lieu où il fut crucifié, un jardin, et dans le jardin, un sépulcre neuf, où personne encore n'avait été mis. Là donc, à cause de la préparation des Juifs, et parce que le sépulcre était proche, ils déposèrent Jésus.

Oraison à Notre Seigneur Jésus-Christ, qui sera dite par la malade, ou par quelque autre pour elle,
v). Nous vous adorons, ô Jésus, et nous vous bénissons.
R) Parce que vous avez racheté le monde par votre sainte croix.
Dieu, qui, pour la rédemption du monde, avez voulu naître, subir la circoncision, être réprouvé par les Juifs, trahi par le baiser de Judas, garrotté, conduit au supplice comme un agneau innocent, donné en spectacle à Anne, à Caïphe, à Pilate et à Hérode, accusé par de faux témoins, accablé de coups et d'outrages, couvert de crachats, couronné d'épines, souffleté, frappé avec un roseau, dépouillé de vos vêtements, cloué et suspendu sur la croix, mis au rang des voleurs, abreuvé de fiel et de vinaigre et transpercé par la lance : je vous en supplie, Seigneur, par ces tourments que vous avez endurés et que, malgré mon indignité, je repasse dans mon esprit, par votre sainte Croix et par votre mort, délivrez-moi (ou délivrez votre servante) des peines de l'enfer et daignez me (ou la) faire arriver où vous avez admis le larron crucifié avec vous. Vous qui avec le Père et le saint Esprit, vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Dieu, mon Dieu, jetez vos regards sur moi ; pourquoi m'avez-vous abandonné ? La voix de mes péchés a fait fuir mon salut.

On pourra aussi dire les Psaumes suivants

Psaume 21.
Dieu, mon Dieu, jetez vos regards sur moi : pourquoi m'avez-vous abandonné ?
La voix de mes péchés a fait fuir mon salut.
Mon Dieu, je crierai vers vous pendant le jour, et vous ne m'exaucerez pas ; et pendant la nuit, et on ne me l'imputera pas à folie.
Vous habitez dans le lieu saint, ô vous qui êtes la gloire d'Israël.
Nos pères ont espéré en vous, ils ont espéré et vous les avez délivrés.
Ils ont crié vers vous, et ils ont été sauvés ; ils ont espéré en vous, et ils n'ont point été confondus.
Pour moi, je suis un ver, et non un homme ; l'opprobre des hommes, et le rebut du peuple.
Tous ceux qui m'ont vu m'ont insulté ; ils ont dit en secouant la tête :
Il a mis son espérance dans le Seigneur, qu'il le délivre ; qu'il le sauve, puisqu'il l'aime.
C'est vous, Seigneur, qui m'avez tiré du sein de ma mère ; vous êtes mon espérance dès la mamelle.
J'ai été jeté entre vos bras ; dès le sein de ma mère, vous êtes mon Dieu : ne vous éloignez pas de moi.
Parce que la tribulation est proche, et il n'y a personne pour me secourir.
Une multitude de jeunes taureaux m'ont environné : des taureaux furieux m'ont assiégé.
Ils ont ouvert leur gueule contre moi, comme un lion qui déchire et qui rugit.
Je me suis écoulé comme l'eau, et tous mes os ont été disloqués.
Mon coeur est devenu, au milieu de mes entrailles, comme de la cire qui se fond.
Ma vigueur s'est desséchée comme l'argile au feu, ma langue s'est attachée à mon palais ; et vous m'avez conduit jusqu'à la poussière du tombeau.
Une meute de chiens s'est précipitée sur moi ; les méchants se sont ligués contre moi.
Ils ont percé mes mains et mes pieds ; ils ont compté tous mes os.
Ils m'ont considéré, ils m'ont regardé ; ils ont partagé entre eux mes vêtements, et jeté le sort sur ma robe.
Mais vous, Seigneur, n'éloignez pas de moi votre secours ; prenez en main ma défense.
O Dieu ! arrachez mon âme au glaive, et sauvez-la, de la gueule du chien.
Délivrez-moi de la gueule du lion, et sauvez ma faiblesse des cornes des licornes.
J'annoncerai votre nom à mes frères : je vous louerai au milieu de leur assemblée.
Vous qui craignez le Seigneur, louez-le; enfants de Jacob, glorifiez-le tous.
Que toute la race d'Israël le craigne : parce qu'il n'a point méprisé ni dédaigné la prière du pauvre.
Il n'a point détourné de moi son visage ; il m'a exaucé lorsque j'ai crié vers lui.
Je vous louerai dans une grande assemblée : j'accomplirai mes voeux en présence de ceux qui vous craignent.
Les pauvres mangeront et seront rassasiés ; ceux qui cherchent le Seigneur le loueront : leurs coeurs vivront éternellement.
Toutes les extrémités de la terre se souviendront du Seigneur, et se convertiront à lui.
Et toutes les nations du monde se prosterneront en sa présence.
Car l'empire est au Seigneur, et il dominera les nations.
Tous les riches de la terre mangeront et adoreront : tout ce qui descend dans la tombe s'inclinera devant lui.
Et mon âme vivra pour lui ; et ma postérité le servira.
Le peuple qui doit venir appartiendra au Seigneur : et les cieux annonceront sa justice au peuple qui naîtra et que le Seigneur a fait.
Gloire au Père.

Psaume 117.
Rendez gloire au Seigneur parce qu'il est bon, parce que sa miséricorde est éternelle.
Qu'Israël dise aujourd'hui que le Seigneur est bon, que sa miséricorde est éternelle.
Que la maison d'Aaron dise aujourd'hui que sa miséricorde est éternelle.
Que ceux qui craignent le Seigneur répètent aujourd'hui que sa miséricorde est éternelle.
Du milieu des angoisses, j'ai invoqué le Seigneur : et le Seigneur m'a exaucé et il a dilaté mon âme.
Le Seigneur est mon soutien ; je ne craindrai pas : que peut me faire l'homme ?
Le Seigneur est avec moi : je dédaignerai mes ennemis.
Il est bon de se confier dans le Seigneur, plutôt que de se confier dans l'homme.
Il est bon d'espérer dans le Seigneur, plutôt que d'espérer dans les princes de la terre.
Toutes les nations se sont armées contre moi; et, au nom du Seigneur, j'ai été vengé d'elles.
Elles m'ont environné de toutes parts ; et, au nom du Seigneur, j'ai été vengé d'elles.
Elles se sont jetées sur moi comme un essaim d'abeilles ; elles se sont embrasées comme le feu au milieu des épines ; et, au nom du Seigneur, j'ai été vengé d'elles.
Mes ennemis m'ont heurté pour précipiter ma chute ; mais le Seigneur m'a soutenu.
Le Seigneur est ma force et ma gloire, il est devenu mon Sauveur.
Des cris de joie et de victoire retentissent sous la tente des justes.
La droite du Seigneur a déployé sa force, la droite du Seigneur m'a exalté, la droite du Seigneur a signalé sa puissance.
Je ne mourrai pas, je vivrai ; je raconterai les oeuvres du Seigneur.
Le Seigneur m'a châtié avec sévérité, mais il ne m'a pas laissé en proie à la mort.
Ouvrez-moi les portes de la justice ; j'y entrerai et je rendrai grâces au Seigneur : voilà la porte du Seigneur ; c'est là que les justes entreront.
Je vous rendrai grâces, ô mon Dieu ! parce que vous m'avez exaucé, et que vous êtes devenu mon libérateur.
La pierre que les architectes avaient rejetée est devenue la pierre de l'angle.
C'est ici l'oeuvre du Seigneur ; et elle est admirable à nos yeux.
C'est ici le jour que Seigneur a fait : réjouissons-nous en ce jour, et tressaillons d'allégresse.
Seigneur, sauvez- moi ; Seigneur, soyez- moi propice : béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.
Du fond du sanctuaire nous vous bénissons : le Seigneur est le Dieu fort ; sa lumière s'est levée sur nous.
Instituez en son honneur un jour solennel ; ornez vos tentes de feuillages jusqu'aux angles de l'autel.
Vous êtes mon Dieu, et je vous rendrai gloire ; vous êtes mon Dieu, et j'exalterai votre nom.
Je publierai vos louanges, parce que vous m'avez exaucé, et que vous êtes devenu mon salut.
Rendez gloire au Seigneur, parce qu'il est bon, parce que sa miséricorde est éternelle.
Gloire au Père.

Psaume 118
Heureux les hommes irréprochables dans leurs voies, qui suivent la loi du Seigneur.
Heureux ceux qui méditent ses commandements, qui le cherchent de tout leur coeur.
Car ceux qui commettent l'iniquité n'ont pas suivi les voies du Seigneur.
Vous avez vous-même ordonné d'observer vos commandements avec fidélité.
Puissent mes pas suivre toujours la voie de vos commandements !
Je ne serai point couvert de confusion, tant que je serai attentif à tous vos préceptes.
Je vous rendrai témoignage dans la droiture de mon coeur, lorsque j'aurai appris les jugements émanés de votre justice.
Je garderai vos préceptes ; Seigneur, ne m'abandonnez jamais.
Comment la jeunesse redressera-t-elle ses voies ? en gardant vos paroles.
Je vous ai cherché de tout mon coeur ; ne permettez pas que je m'écarte du sentier de vos préceptes.
J'ai renfermé vos paroles dans le fond de mon âme, afin de ne vous point offenser.
Vous êtes digne, Seigneur, de toute bénédiction ; enseignez-moi vos justices.
Mes lèvres ont répété sans cesse tous les jugements que vous avez prononcés.
J'ai trouvé mes délices dans l'accomplissement de vos oracles, comme dans le plus riche trésor.
Je m'exercerai dans vos commandements, et je considérerai la sainteté de vos voies.
Je méditerai vos lois pleines de justice ; je n'oublierai jamais vos paroles.
Gloire au Père.
Répandez votre grâce sur votre serviteur, donnez-moi l'esprit de vie, et je garderai vos préceptes.
Otez le voile qui couvre mes yeux, et je contemplerai les merveilles de votre loi.
Je suis étranger sur la terre ; ne me cachez pas vos commandements.
Mon âme a désiré en tout temps avec ardeur ce qui justifie devant vous.
Vous avez châtié les superbes ; et ceux qui s'écartent de votre loi sont l'objet de vos malédictions.
Eloignez de moi le mépris et l'opprobre, parce que j'ai observé vos oracles.
Les princes se sont assis pour me juger; ils parlaient contre moi, et votre serviteur s'exerçait à la pratique de vos lois pleines de justice.
Car vos oracles sont l'objet de mes méditations, et votre loi est mon conseil.
Mon coeur est attaché à la poussière ; rendez-moi la vie votre parole.
Je vous ai déclaré mes voies, et vous m'avez exaucé ; enseignez- moi vos ordonnances pleines de justice.
Donnez-moi l'intelligence de vos préceptes; et je méditerai vos merveilles.
Mon âme s'est assoupie d'ennui ; fortifiez-moi par vos paroles.
Détournez-moi de la voie de l'iniquité, et faites-moi la grâce de vivre selon votre loi.
J'ai choisi la route de la vérité ; je n'ai point oublié vos jugements.
Je me suis attaché, Seigneur, à vos enseignements, ne trompez pas mon attente.
J'ai couru dans la voie de vos commandements, quand vous avez dilaté mon coeur.
Gloire au Père.

Le symbole de saint Athanase.
Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, demeurer ferme dans la foi catholique.
Et quiconque ne la conservera pas entière et inviolable, périra infailliblement pour l'éternité.
Or la foi catholique consiste à adorer un seul Dieu en trois personnes, et trois personnes en un seul Dieu.
Sans confondre les personnes, ni séparer la substance.
Car autre est la personne du Père, autre est celle du Fils, autre est celle du Saint- Esprit.
Mais la divinité du Père et du Fils, et du Saint-Esprit est une ; leur gloire égale, leur majesté coéternelle.
Tel qu'est le Père, tel est le Fils, tel est le Saint-Esprit.
Le Père est incréé, le Fils est incréé le Saint- Esprit est incréé.
Le Père est immense, le Fils est immense, le Saint-Esprit est immense.
Le Père est éternel, le Fils est éternel, le Saint-Esprit est éternel.
Et néanmoins ce ne sont pas trois éternels, mais un seul éternel.
Comme aussi ce ne sont pas trois incréés, ni trois immenses; mais un seul incréé et un seul immense.
De même le Père est tout-puissant, le Fils est tout-puissant, le Saint-Esprit est tout- puissant.
Cependant ce ne sont pas trois tout-puissants, mais un seul tout-puissant.
Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu.
Et néanmoins ce ne sont pas trois dieux, mais un seul Dieu.
Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint- Esprit est Seigneur.
Et néanmoins ce ne sont pas trois seigneurs, mais un seul Seigneur.
Car, comme la vérité chrétienne nous oblige de reconnaître et de confesser que chacune des trois personnes est Dieu et Seigneur, aussi la religion catholique nous défend de dire trois dieux ou trois seigneurs.
Le Père n'a été ni fait, ni créé, ni engendré d'aucun autre. Le Fils n'a été ni fait, ni créé, mais engendré du Père seul. Le Saint-Esprit n'a été ni fait, ni créé, ni engendré, mais il procède du Père et du Fils.
Il n'y a donc qu'un seul Père et non trois pères; un Fils, et non trois fils ; un Saint- Esprit, et non trois saints-esprits.
Et dans cette Trinité il n'y a ni plus ancien, ni moins ancien, ni plus grand, ni moins grand; mais les trois personnes sont coéternelles et égales entre elles.
De sorte qu'en tout, comme il a été dit, on doit adorer l'Unité dans la Trinité, et la Trinité dans l'Unité.
Quiconque donc veut être sauvé, doit avoir ces sentiments et cette croyance de la Trinité.
Mais il est nécessaire pour le salut éternel, qu'il ait encore une croyance exacte de l'Incarnation de Notre- Seigneur Jésus-Christ.
Or la pureté de la foi consiste à croire et à confesser que Notre-Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme.
Il est Dieu, étant engendré de la substance du Père, avant tous les temps: et il est homme, étant né, dans le temps, de la substance de sa mère.
Dieu parfait et homme parfait, ayant une âme raisonnable et une chair humaine.
Egal au Père selon la divinité, et moindre que le Père selon l'humanité.
Et, quoiqu'il soit Dieu et homme, il n'est pas néanmoins deux personnes, mais un seul Jésus-Christ.
Il est un, non par le changement de la divinité en l'humanité, mais par l'union de l'humanité à la divinité.
Un enfin, non par confusion de nature, mais par unité de personne.
Car comme l'âme raisonnable et la chair ne font qu'un seul homme, de même Dieu et l'homme sont un seul Jésus-Christ.
Qui a souffert la mort pour notre salut, est descendu aux enfers ; le troisième jour est ressuscité d'entre les morts.
Est monté aux Cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts.
A l'avènement duquel tous les hommes ressusciteront avec leurs corps et rendront compte de leurs actions.
Et ceux qui auront pratiqué le bien recevront la vie éternelle ; mais ceux qui auront fait le mal seront précipités dans les flammes éternelles.
Tel est la foi catholique ; quiconque ne la gardera pas fidèlement et constamment ne pourra être sauvé.
Gloire au Père.

On pourra aussi dire, s'il est nécessaire, les sept Psaumes Pénitentiaux.

Si l'on s'aperçoit que la malade expire, les Soeurs, omettant les autres prières, diront tout haut Credo in Deum, etc., et le Prêtre ou la Prieure, jetant de temps à autre de l'eau bénite sur la malade, dira les Versets et Oraisons qui suivent:
O Dieu ! arrachez son âme au glaive.
Les Soeurs répondront:
v.) Et sauvez-la de la gueule du chien.
r). Délivrez-la de la gueule du lion.
v). Et sauvez sa faiblesse des cornes des licornes.
r). Prenez pitié de son âme et délivrez-la.
v). Et à cause de nos ennemis, secourez-la.
r) Au déclin de ce jour, donnez à son âme la lumière qui la conserve dans la vie.
v). Qu'une mort sainte la conduise aux splendeurs de la gloire éternelle.
r.) Marie mère de grâce, mère de miséricorde.
v). Protégez-la contre l'ennemi, et recevez-la à l'heure de la mort.

Puis le Prêtre ou la Prieure prenant la Croix la donnera à baiser à la malade, disant ou lui faisant dire si elle peut:
Nous vous adorons, ô Jésus, et nous vous bénissons.
R) Parce que vous avez racheté le monde par votre sainte croix.
v). Seigneur, je remets mon âme entre vos mains.
R) Vous nous avez rachetés, Seigneur, Dieu de vérité.
Je crois en Dieu, etc.
Ensuite on dira :
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Notre Père.
Je vous salue Marie.

ORAISON
Seigneur Jésus, par votre très sainte agonie et par l'oraison que vous fîtes pour nous sur le mont des Olives, alors que la sueur, s'échappant de votre corps en gouttes de sang, inondait la terre ; daignez, nous vous en supplions, présenter et offrir à Dieu le Père tout-puissant, l'abondance de votre sueur sanglante, que vous avez répandue pour nous avec tant de profusion, pour qu'elle efface la multitude des péchés de votre servante notre Soeur N., et, à cette heure, qui est celle de sa mort, délivrez-la des angoisses qu'elle craint d'avoir méritées par ses péchés. Vous qui, avec le Père et le Saint- Esprit, vivez et régnez dans les siècles des siècles, R. Ainsi soit-il.

On dit pour la seconde fois :
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Notre Père.
Je vous salue Marie.
ORAISON
Seigneur Jésus, qui avez daigné mourir pour nous sur la Croix, veuillez, nous vous en supplions, offrir à Dieu le Père tout-puissant pour l'âme de votre servante, notre Soeur N., toutes les amertumes de votre Passion que vous avez endurées sur la Croix pour nous, misérables pécheurs, surtout à l'heure où votre très sainte âme est sortie de votre corps sacré, et délivrez notre Soeur agonisante des souffrances et des angoisses qu'elle craint d'avoir méritées par ses péchés. Vous qui, avec le Père et le Saint- Esprit, vivez et régnez dans une unité parfaite, pendant tous les siècles des siècles.
R). Ainsi soit-il.

On dit pour la troisième fois :
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Notre Père.
Je vous salue Marie.
ORAISON
Seigneur Jésus qui avez dit par la bouche de votre Prophète : « Je vous ai aimés d'un amour éternel ; ému de pitié, je vous ai attirés à moi, » daignez, nous vous en supplions, offrir à Dieu le Père tout-puissant, pour l'âme de votre servante, notre Soeur N., cette charité qui vous a fait descendre du ciel sur la terre pour endurer toutes les souffrances de votre passion, délivrez-la de toutes les peines qu'elle croit avoir méritées par ses péchés et, à cette heure de sa mort, recevez son âme dans la gloire éternelle. Et vous, miséricordieux Jésus, qui nous avez rachetés par votre précieux sang, ayez pitié de l'âme de votre servante et daignez l'introduire dans le Paradis où elle vivra et sera unie avec vous par les liens d'un éternel amour. Vous qui avec le Père et le Saint- Esprit, vivez et régnez, dans une unité parfaite, pendant la durée infinie des siècles des siècles.

Autres oraisons

  servante, notre Soeur N., et pardonnez-lui toutes les fautes qu'elle a commises en pensées, paroles et actions ; exercez à son égard l'amour ardent qui vous a fait expier les péchés du monde entier; pour suppléer à toutes ses négligences, accordez- lui le mérite de votre passion et le fruit de toutes les bonnes oeuvres accomplies par vos élus.
R)Ainsi soit-il.

ORAISON
Seigneur Jésus, nous unissant à cet amour ardent qui vous a porté à vous incarner et à mourir sur la Croix, nous frappons à la porte de votre coeur, et nous vous supplions de remettre à votre servante, notre Soeur N., toutes les fautes qu'elle a commises et de lui faire éprouver toute l'abondance de vos miséricordes ; disposez son âme de la manière qui vous sera le plus agréable et qui lui sera le plus utile ; établissez-la dans une douce patience, une vraie pénitence, une foi droite, une ferme espérance et une ardente charité ; qu'elle expire dans vos bras et dans la joie de votre saint baiser, et qu'elle aille louer, connaître et contempler durant toute l'éternité votre glorieuse majesté.
R). Ainsi soit-il.

ORAISON
Seigneur Jésus, nous unissant à cet amour ardent qui vous a porter à vous incarner et à mourir sur
la Croix, nous frappons à la porte de votre coeur, nous nous vous supplions de remettre à votre servante, notre Soeur N., toutes les fautes qu'elle a commises et de lui faire éprouver toute l'abondance de vos miséricordes; disposez son âme de la manière qui vous sera le plus agréable et qui lui sera le plus utile ; établissez-la dans une douce patience, une vraie pénitence, une foi droite, une ferme espérance et une ardente charité ; qu'elle expire dans vos bras et dans la joie de votre saint baiser, et qu'elle aille louer, connaître et contempler durant toute l'éternité votre glorieuse majesté.
R) Ainsi soit-il.

ORAISON
Seigneur Jésus, nous remettons entre vos mains très miséricordieuses l'âme de votre servante, notre Soeur N., comme vous-même sur la croix avez remis à votre Père votre très sainte âme. Recevez-la avec le même amour, nous vous en conjurons. Au souvenir des plaintes amères que vous fîtes entendre sur la Croix, alors que, agonisant pour le salut de l'humanité et épuisé par les travaux et les douleurs de votre passion, vous souffriez l'abandon de la part de votre Père, ne tardez pas à secourir votre servante qui, à cette heure de son agonie, ne peut elle-même vous prier : par le triomphe de votre Croix et votre mort salutaire, concevez pour elle des pensées de paix, de consolation et de miséricorde, et avec votre bonté accoutumée, délivrez-la de ses tourments et faites-lui bientôt goûter les joies de l'éternel repos,
R). Ainsi soit-il.

ORAISON
O Marie, Vierge très pure, notre secours dans nos angoisses et nos misères, venez soulager notre Soeur N., et, par la vertu de votre Fils Jésus-Christ et de sa sainte Croix, dispersez tous ses ennemis ; défendez-la contre la puissance de l'infernal dragon et contre les ruses des mauvais esprits et délivrez son âme de toute angoisse, afin que dans le royaume du ciel, elle unisse sa voix à la vôtre et à celle de tous les Esprits bienheureux pour chanter les louanges de Dieu.
R). Ainsi soit-il.

ORAISON
Saint Michel Archange, assistez cette âme au tribunal du souverain Juge. Lutteur invincible, soutenez-la au milieu de ses travaux suprêmes et défendez-la contre la puissance des démons. De plus, nous vous supplions de recevoir son âme à sa dernière heure, de la déposer dans votre sein et de la conduire au lieu du rafraîchissement, de la lumière et de la paix, avec Notre Seigneur Jésus-Christ qui vit et règne dans les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.

Si après ces prières la malade ne paraît pas devoir expirer sitôt, les Soeurs se retireront, excepté celles que la Prieure désignera pour rester afin de prier pour la malade. Elles répéteront dévotement les mêmes prières que l'on aura déjà dites. Et quand elles croiront que la malade approche de sa fin, elles feront avertir par le signal ordinaire toutes les Soeurs qui se rendront aussitôt à l'Infirmerie, disant en allant: Credo in Deum, etc., ou quelque autre prière. Etant arrivées, elles réciteront de nouveau quelques-unes des prières précédentes jusqu'à ce que la malade ait rendu l'esprit.

Prières après le décès

Premiers devoirs à rendre après la mort.
Lorsque la mourante a rendu le dernier soupir, on cesse les prières commencées, la Prieure ferme les yeux et la bouche de la défunte, puis l'Infirmière redresse la tête et étend les pieds ; mais il est bon de ne pas trop se presser de toucher le corps après la mort.
Le Prêtre quitte l'étole violette, met l'étole noire que la Sacristine a dû apporter d'avance, et dit d'une voix médiocre le Répons Subvenite, Sancti Dei, que les Soeurs continuent, demeurant toujours à genoux ; il dit ensuite Kyrie eleison avec les Versets et les Oraisons qui suivent. S'il n'y a pas de Prêtre, c'est la Prieure qui dit ces prières. Au même instant, on va donner le signal du décès ; pour cela, on tinte par trois fois un seul coup de la grosse cloche, et, après un moment d'interruption, on sonne en branle pendant un Miserere à trois reprises différentes, laissant entre les trois fois l'espace du même Psaume.

Si une Religieuse meurt la nuit, on ne donne ce signal que le matin, après avoir sonné l'Oraison.
v) Secourez son âme, ô Saints de Dieu; venez à sa rencontre, Anges de Dieu,
          r) Recevez-la, et présentez-la au Tout-Puissant. 
v) Que le Christ, qui vous a appelée, vous reçoive, et que les Anges vous introduisent dans le sein d'Abraham. 
          r) Recevez-la, et présentez-la au Tout-Puissant. 
v) Donnez-lui, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière éternelle l'éclairé.
          r) Recevez-la, et présentez-la au Tout-Puissant. 

Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Notre Père.
v). Et ne nous laissez pas succomber à la tentation.
          Mais délivrez-nous du mal.
v). Donnez-lui, Seigneur, le repos éternel.
          Et que la lumière éternelle l'éclaire.
v). De la porte des enfers.
          Arrachez son âme Seigneur.
Qu'elle repose en paix !
          Ainsi soit-il.
v). Seigneur, exaucez ma prière.
          Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous.
v). Le Seigneur soit avec vous.
          Et avec votre esprit .
Oraison.
Nous vous recommandons, Seigneur, l'âme de votre servante, notre Soeur N., afin que, morte pour le monde, elle vive pour vous ; les péchés qu'elle a commis par suite de la fragilité de la chair pendant son séjour au milieu des hommes, veuillez les effacer dans votre très miséricordieuse bonté. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.
R). Ainsi soit-il.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Notre Père.
v) . Et ne nous laissez pas succomber à la tentation.
          r). Mais délivrez-nous du mal.
v). On se souviendra éternellement du juste.
          r) Il n'aura point à craindre les mauvais discours des hommes.
v) Ne livrez pas aux bêtes l'âme qui a foi en vous.
          r) Et n'oubliez point pour toujours l'âme de votre pauvre servante.
v). Ne citez point en justice votre servante, Seigneur!
          r) Car nul être vivant ne sera trouvé juste devant vous.
v). De la porte des enfers.
          r). Arrachez son âme, Seigneur.
v). Qu'elle repose en paix !
          r). Ainsi soit-il.
v). Seigneur, exaucez ma prière.
          r). Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous.
v). Le Seigneur soit avec vous.
          r) Et avec votre esprit.

Oraison.
Accueillez, Seigneur, l'âme de votre servante notre Soeur N., que vous avez daigné appeler hors de la prison de ce monde; et délivrez-la des lieux où l'on souffre; et qu'elle goûte la béatitude du repos et de la lumière éternelle : pour que, au jour glorieux de la résurrection, elle mérite de ressusciter au milieu de vos Saints et de vos Elus. Par Jésus- Christ Notre-Seigneur.
R. Ainsi soit-il.
Oraison.
O Dieu dont la miséricorde et la bonté sont invincibles, dont la clémence est éternelle, nous vous demandons avec supplications que l'âme de votre servante notre Soeur N., qui par votre ordre a terminé le douloureux voyage de cette vie, après que vous lui aurez fait rémission de toutes ses fautes, reçoive aussi par votre ordre une place dans le sein d'Abraham. Nous vous conjurons donc, ô Père très miséricordieux, de ne pas laisser en pâture aux vers éternels celle que l'effusion du sang de votre Fils unique a rachetée; mais que, sous l'escorte protectrice des bataillons angéliques, elle parvienne sans danger aux joies de votre Paradis ; et que, couronne en tête, elle marche au milieu des cohortes triomphales de vos Martyres victorieuses; qu'elle ait place à la droite de votre Fils, prête à recevoir sa récompense ; que rangée dans l'heureuse compagnie de vos Saints, elle possède le royaume céleste. Par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur.
R). Ainsi soit-il.

Oraison.
Frappés et pour ainsi dire déchirés par une nouvelle et cruelle blessure, nous implorons de nos voix plaintives votre miséricorde Ô Rédempteur du monde; que l'âme de votre servante notre Soeur N., qui se réfugie de nouveau dans votre clémence, source de l'indulgence, soit accueillie avec tendresse et douceur; et si, par suite du contact avec la chair elle a contracté quelques taches, effacez-les avec votre bonté accoutumée, pardonnez-les avec indulgence, oubliez-les pour toujours ; et, pour qu'elle chante vos louanges avec les autres, quand un jour elle sera retournée dans son corps, commandez qu'elle prenne rang dans l'assemblée de vos Saints vous qui vivez et régnez, ô Dieu, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Oraison.
Votre miséricorde, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, les sentiments de notre coeur nous contraignent à l'invoquer pour les autres, nous qui ne pouvons suffire à prier pour nos propres péchés. Pourtant, confiants dans la bonté que vous nous prodiguez constamment et sans que nous l'ayons méritée, nous prions votre clémence : accueillez avec indulgence l'âme de votre servante notre Soeur N., qui retourne vers vous. Qu'elle soit assistée par saint Michel l'Ange de votre Testament, et que, par les mains de vos saints Anges, vous daigniez la placer parmi vos Elus dans le sein d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, vos Patriarches ; si bien que, soustraite à l'empire des princes des ténèbres et aux lieux où l'on est puni, elle ne soit plus inondée des souillures de la corruption originelle, de ses propres iniquités ou de sa fragilité. Que plutôt elle soit reconnue comme une soeur par ceux qui vous appartiennent, et qu'elle jouisse du saint repos de la béatitude, et que, au grand jour du jugement dernier, ressuscitant au milieu de vos Elus et de vos Saints, elle soit rassasiée, et pour toujours, par la gloire de vous contempler sans voiles. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. R). Ainsi soit-il.

Oraison.
   Dieu tout-puissant et éternel, qui avez daigné animer le corps humain par une âme créée à votre image ; aujourd'hui que, par votre ordre, ce qui était poussière redevient poussière, nous vous prions pour que vous ordonniez que l'âme de votre servante, notre Soeur N., soit associée à vos Saints et à vos Elus dans les demeures éternelles ; elle retourne, vers vous quittant la terre d'Egypte, recevez-la avec tendresse et douceur ; et envoyez au-devant d'elle vos saints Anges, et montrez-lui le chemin que prennent les justes. Repoussez loin d'elle, nous vous en prions, Seigneur, tous les princes des ténèbres, et reconnaissez comme vôtre un bien qui vous appartient. Recevez, Seigneur, votre créature : elle n'a pas été créée par des dieux étrangers, mais par vous qui êtes le Dieu vivant et vrai, parce qu'il n'y a pas d'autre Dieu que vous, Seigneur, et qu'il n'y en a point parmi vos oeuvres. Comblez de joie, ô Dieu très clément, l'âme de votre Servante, et glorifiez-la par l'abondance de vos miséricordes. Ne vous souvenez point de ses anciennes iniquités et folies causées par la fureur des mauvais désirs : bien qu'elle ait péché en effet, elle ne vous a point renié ; mais, marquée du caractère de la foi, elle vous a adoré fidèlement, vous qui avez tout créé, et qui l'avez créée elle-même. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles.

Oraison.
Qu'elle ait part à la résurrection bienheureuse, et qu'elle mérite d'avoir au ciel la vie éternelle, par vous ô Jésus-Christ, Sauveur du monde, qui vivez avec le Père Je Saint-Esprit dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Lorsque ces prières sont achevées, on reconduit le Prêtre à la porte conventuelle et les Religieuses se retirent, à l'exception de celles que la Prieure désigne pour ensevelir la défunte et de quelques autres qui prient auprès d'elle récitant à voix basse les Psaumes et autres prières pour les morts.

Exposition du corps à l'infirmerie

On lave le corps, s'il en est besoin, ou du moins le visage, les mains et les pieds, puis on revêt la défunte de la tunique, de la robe, de la ceinture, du scapulaire, du manteau, de la toque et du voile; on la met ensuite dans le cercueil du monastère, ou mieux dans celui où elle devra être enterrée, laissant le visage découvert, les pieds nus et les mains jointes ; on place entre ses mains une croix avec le Crucifix tourné vers le visage, et l'on met sur la tête une couronne de fleurs; on peut aussi parsemer les habits de fleurs.
Le cercueil doit être un peu élevé de terre ; on le pose sur des tréteaux couverts d'une serge grise. La Sacristine met à la tête du cercueil, sur un banc, une croix ayant le Crucifix tourné vers la défunte : cette croix ne doit pas être celle qui sert aux processions. On place de chaque côté de la croix un chandelier garni d'un cierge jaune allumé, et l'on met au pied du cercueil le bénitier et l'aspersoir. Le corps reste ainsi à l'infirmerie, jusqu'à ce qu'on le transporte au Choeur.