à la fin du XIXe siècle "Les carmélites doivent conserver leurs habits pour les faire durer le plus longtemps qu'elles peuvent", lit-on dans le Papier d'exaction. L'habit religieux est un élément d'un système vestimentaire, avec ses contraintes, ses interdictions, ses tolérances, ses exclusions. C'est un "fait de communication" entre la personne qui le porte, sa communauté et la société de son époque. Rappelons les embarras de la toilette féminine de la même époque pour la classe aisée, comme on peut le voir dans les albums de famille, et dans les revues de l'époque: Quelques pages du Conseiller Universel en matière de mode pour les années 1870 La classe populaire s'habille plus traditionnellement, avec des tissus qui durent. C'est le cas de la bure au carmel, dans un habit sans bouton, entièrement tenu avec des épingles pour les attaches. Hérité du costume porté par Thérèse d'Avila elle-même, l'habit est un complexe assemblage de pièces diverses sous la robe et le scapulaire. La robe en bure marron. La couture vers le milieu est le "troussis", où un repli de tissu sur l'envers sert à allonger la robe en cas d'usure.Au bas de la robe, un ruban (la talonnette) préserve l'ourlet de l'usure.Les replis en haut de la robe à gauche servait à insérer le crucifix de profession (repli incliné) et l'autre servait de réserve d'épingles. Une robe bien malcommode ! [1099r] Pour plus de commodité, j'avais fait à notre robe un gros pli, solidement cousu, à point de piqûre, afin de n'être pas obligée de former ce pli chaque matin, en mettant notre ceinture. Quelques jours avant la mort de Thérèse je lui en parlai; aussitôt elle me dit de découdre ce pli, parce que c'était contre les usages. Néanmoins, je le laissai encore, remettant à plus tard de le découdre. Le lendemain de la mort de sœur Thérèse, ce malheureux pli ne me quittait pas l'esprit, et je me disais: «Elle voit que je l'ai encore, et peut-être en a-t-elle de la peine?» Enfin je lui fis cette prière: « Chère petite sœur, si ce pli vous déplaît, défaites-le vous-même, et je vous promets de ne plus le refaire.» Chose étonnante! Dès le lendemain, je m'aperçus que le pli n'existait plus. J'en eus comme un sentiment de frayeur et en même temps de grande consolation. Témoignage de Marie de la Trinité au Procès Le sacristain du carmel, lors d'une très chaude journée, plaignait les sœurs de porter de gros habits.Thérèse commente: Ah ! au Ciel, le bon Dieu nous rendra cela d'avoir porté pour son amour de gros habits sur la terre. Carnet jaune 5 août 1897 La tunique (serge ou laine), qui va du cou aux mollets, à porter directement sur la peau. Repérez le gousset d'aisance sous la manche. Les manches sont amovibles, comme on voit ici. Sur cette autre photo, on voit la manche de tunique claire, sous une manche amovible de laine foncée. Pour travailler, on retrousse la robe de l'avant vers le dos sur la cotte ; on voit bien le crochet où tout s'attache derrière.Cliquant ici on voit les robes retroussées des soeurs Marie de Gonzague et St Jean Baptiste Scapulaire de la longueur de la robe, à porter sur celle-ci, où il est attaché par des épingles. Cliquant ici on voit bien coloré en vert le scapulaire de Thérèse.Encadré: petit scapulaire de nuit s'attachant autour de la taille. Corps de laine à porter sur la tunique,auquel on accroche la cotte. La cotte (jupon) avec poche sur le devant Cotte (en blanc) Corps d'été en toile. Les chausses d'hiver (laine) et d'été (toile). Attache derrière Ceinture pour attacher les chausses derrière le genou. La toque, de toile. Enfilée sur la tête, elle est retenue sous le menton et derrière par des épingles, et se met en place entre la robe et le scapulaire (cf. photos). Le 1er voile, à poser sur la toque, et retenu par des épingles. Le second voile, posé sur le petit (on le retire pour travailler). Il y a un troisième voile, plus long, à porter sur l'ensemble de la tête en cas de rencontre des ouvriers. La coiffette se porte sous la toque, sur les cheveux. Le manteau blanc, légèrement plus court que la robe. Le tibi (2 cm) attache le haut du manteau sur le devant.