Carmel
Sr Geneviève (Céline) à Mme Guérin – 18 novembre 1899

DE  
MARTIN Céline, Soeur Geneviève de la Sainte Face
À 
GUÉRIN Céline née FOURNET

18/11/1899

De Sr Geneviève à Mme Guérin
                                         J.M.J.T.                                           18 9bre 99
+ Jésus
                                         Ma Tante chérie,
   Vive Ste Elisabeth qui nous ramène tous les ans un aussi heureux jour ! Et vive ma Marraine
bien-aimée qui, à l'exemple de la bonne sainte a toujours non pas seulement sa robe, mais son coeur rempli de belles roses pour tous les siens...
Oh ! oui ces roses d'affection et de délicatesses maternelles sont bien belles et leur parfum est bien doux. Aussi pour récompenser la "nouvelle Ste Elisabeth" les élus et la petite Thérèse à leur tête préparent une foule de merveilles dans le Ciel. Là des parterres incomparables sont cultivés par les petits anges, les graines y sont semées à l'envi, les fleurs y germent et il y en a tant et tant qu'ils ne suffisent pas à les cueillir et ils vont chercher du renfort parmi les Saints. Alors de belles gerbes se forment, gerbes immortelles... Un jour (le plus tard possible, mais enfin un jour !) quand notre Mère chérie fera son entrée triomphale dans la Patrie le bon Dieu lui montrera tout cela et elle dira dans son humilité ; Mais ce n'est pas moi qui ai gagné tous ces mérites. Et Notre Seigneur lui répondra : Lorsque tu entourais les tiens de prévenance et que tu semais sans cesse des fleurs sous leurs pas pendant le sombre exil de la vie, mes élus et mes anges te rendaient la pareille dans les Cieux et c'est ainsi que tout cela est à toi...
   Mais où en suis-je ? pardon ma chère petite Tante. Maintenant je redescends sur la terre et c'est pour vous dire toute mon affection. Vous allez en voir la preuve dans un petit travail que j'ai fait, je l'ai fait avec mon coeur plutôt qu'avec mon pinceau. Pour vous faire rire j'y ai joint un autre essai de 1894.
   Voici Matines qui vont sonner je me hâte. Mais dans le cercle de famille où je fais mon apparition, je laisse non pas ma sandale comme Cendrillon mais mon coeur... Je vous dis toute l'affection de votre petite fille. Mon cher oncle en a la moitié, Jeanne et Francis une bonne partie sans oublier Bonne Maman... et cependant chacun l'a tout entier.
   Votre petite fille respectueuse qui vous embrasse.
                     Sr Geneviève de Ste Thérèse
                                    rel. c. ind                                                                                                                                                    

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