Jeanne La Néele à Sr Marie de l'Eucharistie, sa soeur (1898) Je n'ai rien vu, Puisque Th. est un pur esprit maintenant, je ne puis pas la voir, mais je suis sûre qu'elle était là. Elle a voulu me montrer que je pourrais devenir une sainte dans le monde en me donnant pour exemple M.T. de Frileuse, et te dire comment cela se fait que nous nous sommes retrouvées, après avoir été huit ans sans nous donner un signe de vie ; ni comment ça c'est fait. Je ne raconte à personne, ce qu'elle m'a dit en lisant sa vie. Je l'ai dit seulement à mon cher mari pour lequel je n'ai rien de caché. Je te le dis à toi, ma chérie, mais n'en parle pas, car j'ai pensé que les meilleures choses perdent leur fruit, en ne restant pas précieusement enfermées. J'ai vu la vérité de cette parole de notre petite sainte, « Je passerai mon ciel à faire du bien... Les grâces qu'elle m'accorde sont bien plus précieuses que si elle m'envoyait le petit blondin promis. Elle me console spirituellement, souvent elle me suggère d'offrir mes petites souffrances pour un prêtre, comme cette idée me fait du bien ! Je ne pourrai pas être la mère d'un prêtre (ce que j'avais rêvé toute ma vie) mais je pourrai en unissant mes peines aux mérites de Jésus Christ, enfanter spirituellement un serviteur de Dieu. Je n'en aurai pas les joies, je n'en aurai que les souffrances ; mais qu'importe, Jésus sera content Prie pour moi, ma chérie, car cette joie spirituelle ne durera pas toujours, il faut me soutenir je suis l'inconstance même Je compte sur tes bonnes prières, embrasse bien mon petit Paulin, la bonne Marie du sacré Coeur et la chère artiste. Présente mon affectueux respect à la bonne Mère Prieure, comme je lui suis reconnaissante de ses bontés pour notre famille comme elle est délicate et aimable, hier encore nous en avions la preuve.
