Carmel

Le dépôt, le lieu de la comptabilité

le coffre a trois clés
Le coffre à trois clés

Il doit y avoir un coffre à trois clefs pour mettre les registres, écri­tures et les aumônes du couvent.
La prieure aura une des clefs et les deux dépositaires plus ancien­nes les deux autres (Constitutions).

Au Carmel, on nomme dépôt la pièce où travaille la dépositaire, c'est-à-dire l'économe du monastère.

La dépositaire est choisie par la Prieure parmi les 3 soeurs élues par la communauté pour devenir ses conseillères, le temps de son triennat. Du temps de Thérèse, les dépositaires furent Marie des Anges (1886-1893), puis Marie de Gonzague (1893-1896), suivie de Agnès de Jésus.

Mais elle est aussi chargée de subvenir aux besoins matériels des soeurs. Dans sa pièce de travail et dans d'autres annexes, elle entrepose ce qui est nécessaire aux soeurs et le leur distribue selon leurs besoins : papeterie, produits domestiques et produits pour l'hygiène.  Elle est aussi responsable de l'entretien des bâtiments, et donc des contacts avec les entreprises et les ouvriers qui sont sollicités pour construire ou réparer.

Le travail de la dépositaire est enfin de faire la comptabilité du monastère et de la présenter régulièrement à la Prieure et à son Conseil, plusieurs fois par an. Pour cela, elle inscrit au jour le jour dans de petits carnets les dépenses régulières pour les ouvriers, le boulanger, la sacristie, etc., petits carnets qui sont retranscrits chaque mois dans le grand livre de la comptabilité - tâche accomplie aujourd'hui par les logiciels comptables utilisés dans les communautés religieuses. Voici les recettes et les dépenses de la communauté pendant les 9 années où Thérèse y vécut.

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Le livre de comptes de la communauté - 1888 à 1897

recettes vignette
une page du livre de comptes

Le carmel tient des comptes de ses recettes et de ses dépenses. Précis. Annuels. L'interprétation est délicate, car toute comptabilité livre des informations comptables mais aussi une manière même de « compter » qui ne va pas toujours de soi. Voilà une documentation riche qui apporte par de grandes lumières sur la vie du carmel au temps de Thérèse, pour peu qu'on y prête quelque attention. On peut la parcourir et même s'y dépayser en identifiant la forte consommation d'allumettes ou le maigre apport de la vente des instruments de pénitence. On peut chercher aussi à en tirer des informations pour comprendre comment vivaient fort concrètement les carmélites. C'est ce que veut faire ce court essai sur la comptabilité du Carmel de Lisieux. 

Lire ici la suite de l'analyse de l'historien Claude Langlois.